Population urbaine, population rurale

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La répartition de la population dans l’espace français est très inégale puisque 60 % de celle-ci vit sur 7 % du territoire. Quel est le rôle de l’urbanisation dans ces contrastes ?

L’évolution de la population

À la fin du XIXe siècle, la population française était surtout rurale : 26 millions de ruraux contre 11 millions de citadins. Le recensement de 1931 montre une égalité numérique entre citadins et ruraux. La progression du nombre de citadins est liée à la multiplication des activités industrielles et tertiaires.

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Aujourd’hui, les citadins représentent près de 80 % de la population totale et même 85 % si on considère les aires urbaines (ville-centre et communes rurales et urbaines qui l’entourent, si plus de 40 % de leur population active travaille dans les autres communes de l’aire urbaine).
Toutefois, il est de plus en plus difficile de différencier population urbaine et population rurale, les villes ayant tendance à envahir les campagnes du fait de la péri- urbanisation. On parle de « mitage » de l’espace rural.

La répartition de la population

Les régions les plus urbanisées, donc celles qui ont les densités de population les plus élevées, sont situées au nord-est d’une ligne Le Havre-Montpellier. Elles correspondent au nord de la France, aux grandes vallées fluviales : Moselle (Lorraine), Rhin (Alsace), Seine, Saône et Rhône, et au littoral méditerranéen. C’est l’Île-de-France qui a la plus grosse concentration de population urbaine : 12 millions d’habitants, soit 18,2 % de la population métropolitaine sur 2 % du territoire.

Il existe toutefois des régions de forte population urbaine à l’ouest de cette ligne Le Havre-Montpellier. Elles correspondent aussi aux vallées fluviales (Garonne et Loire) et aux littoraux (Bretagne).

La France de l’Ouest est plus rurale que la France du Nord et de l’Est. Mais les régions les plus rurales sont situées dans une vaste bande qui va des Ardennes aux Pyrénées. Cette « diagonale du vide » à la faible urbanisation et aux faibles densités a toute- fois tendance, aujourd’hui, à accueillir des citadins actifs (pratique du télétravail), des retraités et des étrangers ; c’est surtout le cas des territoires situés à moins de 50 kilomètres d’un pôle urbain dynamique ou d’un axe de communication rapide. Ces régions rurales ne sont plus aujourd’hui des régions uniquement agricoles.

Les déséquilibres de répartition

Ils rendent le territoire peu homogène. Les contrastes de répartition de la population posent la question de l’équité de l’accès aux grands équipements.
Si les populations urbaines sont bien desservies en ce qui concerne l’accès aux voies de communication, à l’eau, à l’électricité, au tout-à-l’égout, à Internet, cette desserte reste plus problématique pour les populations rurales, en particulier dans le cas d’un habitat dispersé, car elle est plus onéreuse.

L’État et les collectivités locales contribuent à la réalisation de ces adductions. Par ailleurs, des aménagements spécifiques peuvent être réalisés, parfois avec l’aide de l’Union européenne, dans les régions rurales afin de les dynamiser.