Les risques hygiéniques à l’école

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Certaines pathologies se répandent facilement à l’école, comme dans tout autre établissement public.

La problématique

Depuis le début du XXe siècle, l’augmentation de la population a multiplié les risques sanitaires. Les humains se regroupent de plus en plus dans les villes, habitent à proximité les uns des autres, se concentrent dans des lieux publics. Il s’ensuit une promiscuité propice aux échanges de bactéries et de virus.

L’école n’échappe pas à la règle et certaines pathologies sont courantes dans les classes. Les enfants de petites classes sont souvent malades. Les ATSEM témoignent des pathologies de la sphère ORL et pulmonaire qu’ils attrapent durant les premières années d’école.

L’apparition de la fièvre chez un enfant pendant les temps de classe, les infections (rhumes, laryngites, angines, bronchites...) qui se propagent, les maladies parasitaires obligent à avoir des mesures connues et appliquées par tous.

Important :

Les connaissances en hygiène des candidats sont souvent questionnées à travers les QCM. Sont-ils avertis des gestes appropriés pour éviter

de contaminer un enfant ou de propager une épidémie ? Connaissent-ils le vocabulaire adéquat ?

Les moyens de maintenir l’état sanitaire à l’école

L’immunité naturelle des humains

Les barrières naturelles

Les humains développent des moyens de se défendre contre les agressions extérieures. Ils ont des barrières naturelles pour résister aux bactéries et aux virus qui sont inopportuns et défavorables à un état de santé :

  • la peau, les cils et les muqueuses constituent la première barrière aux infections. Dès que la peau est égratignée, elle peut s’infecter en fonction de la résistance de chaque individu ;
  • les voies ouvertes sur l’extérieur comme le tube digestif et les poumons sont munies de muqueuses capables de se débarrasser d’agents pathogènes, des poussières jusqu’à une certaine limite ;
  • la peau, les poumons et les intestins contiennent des milliards de bactéries qui opèrent comme des barrières infranchissables dès qu’un équilibre s’établit.

L’action de l’organisme

Lorsqu’une bactérie ou un agent viral pénètre à l’intérieur des tissus, il est pris « en chasse » par une multitude de cellules qui communiquent entre elles et dégagent des toxines qui vont nettoyer les tissus infectés. Si les agents pathogènes réussissent à pénétrer le circuit sanguin, ils sont détruits par des cellules spécialisées ou des substances toxiques, ou repérés et inactivés par les anticorps.

Le corps possède aussi de puissantes barrières cellulaires qui protègent le cerveau. Il déclenche de la fièvre et fait monter la température pour empêcher le développement d’un germe actif dans l’organisme.

L’ensemble de ces dispositifs constituent le système immunitaire. Les individus ont des réponses aux agressions très différentes : lors d’une épidémie à l’école, tous les enfants et adultes ne sont pas touchés.

Les mesures hygiéniques

La contamination se fait le plus souvent par :

  • les mains, la peau, par contact avec des objets souillés ;
  • la salive, les éternuements, la toux, les larmes, les crachats, l’urine, les selles, les voies génitales ;
  • les particules volatiles dans l’air.

Le lavage des mains : la mesure la plus efficace

Les ATSEM doivent souvent se laver les mains, les désinfecter après une tâche salissante (nettoyage de sanitaire par exemple) ou avant une tâche très propre (accompagner les enfants à table ou soigner une écorchure qui saigne).

Ils apprennent aux enfants à se laver les mains tout au long de la journée. C’est une mesure de prévention importante, d’autant plus que les petits enfants mettent facilement les mains à la bouche, favorisant ainsi le risque d’infection.

La désinfection des locaux et du matériel

Le nettoyage des surfaces avec des désinfectants s’avère une mesure appropriée pour éviter que des épidémies se prolongent. Les précautions concernent les locaux, le linge et la vaisselle du restaurant.

L’éviction d’un enfant en cas de risque d’épidémie

La présence d’un enfant peut être refusée de manière temporaire, s’il est contagieux, sur avis du médecin scolaire. Cette décision est prise pour les maladies les plus graves : angine à streptocoque, scarlatine, coqueluche, hépatite A, impétigo, infection à méningocoque, oreillons, rougeole, tuberculose, gastrite à Escherichia colientéro-hémorragique, gastro-entérite à shigella sonnei.

Les épidémies courantes à l’école 

Que se passe-t-il lorsqu’un enfant a de la fièvre à l’école ?

La fièvre signale l’infection. La température du corps chez l’enfant est considérée comme normale entre 36 °C et 38 °C au maximum. Lorsqu’elle dépasse 38 °C, elle est prise en considération. Cette température est prise avec un thermomètre frontal à l’école. La fièvre est redoutée car, quand elle s’élève, elle peut déclencher de la déshydratation et des convulsions graves, voire mortelles.

Les autres signes comme la fatigue et les yeux irrités sont de bonnes indications.

L’enseignant prévient les parents et leur demande de venir chercher leur enfant pour l’amener chez le médecin et le soigner. L’ATSEM veille sur l’enfant fiévreux, lui permet de se reposer, lui donne à boire et le découvre un peu pour éviter que la fièvre monte dangereusement.
L’école ne prend pas la responsabilité de donner un médicament pour faire baisser la fièvre. Seul le personnel infirmier est habilité car c’est un geste qui relève de ses responsabilités. Il peut être appelé tout comme les services d’urgences.

La gastro-entérite, une épidémie redoutée

Les symptômes

Cette pathologie, due à un virus qui se répand dans la nature par les selles, provoque des maux de ventre, de tête, de la fièvre, de la diarrhée et des vomissements. Ces symptômes sont variables selon les individus et les épidémies. Elle apparaît périodiquement dans les écoles, touchant une classe, puis une autre et se répandant ensuite dans toute l’école.

Les précautions à prendre

Les épidémies finissent plus vite lorsque certaines précautions sont prises :

  • le lavage et la désinfection des mains des enfants sont organisés de manière accrue ;
  • le nettoyage des sanitaires et des poignées de portes est augmenté ;
  • les draps des lits des dortoirs sont changés plus souvent.

L’ATSEM, adulte le plus proche de l’enfant, lui apprend à se laver les mains tout au long de l’année. En période d’épidémie, sa charge de travail est importante car il change les draps et participe à la désinfection des locaux.

Les parasitoses

La pédiculose

Elle désigne l’infestation par les poux. Ces parasites envahissent la tête des enfants, les bonnets ou les vêtements par contact. Certaines écoles sont chroniquement envahies par ce parasite tout au long de l’année et peinent à revenir à une situation saine.

L’ATSEM et l’enseignant sont vigilants dès qu’un enfant se gratte la tête. L’enseignant ou la direction de l’école prévient les parents dès qu’il y a une épidémie de pédiculose. Les agents changent les draps du dortoir plus souvent et prennent toutes les précautions nécessaires pour évacuer le linge.
Cette maladie n’est pas une cause d’éviction de l’enfant de l’école sous condition que le parent s’engage (apporte la preuve) à soigner celui-ci. Les parents doivent traiter l’enfant à l’aide de produits pharmaceutiques adaptés.

La gale

Ce parasite, invisible à l’œil nu (sarcopte de la famille des acariens), pénètre sous la peau et pond des œufs. La gale s’attrape par contact entre humains, soit par la peau, soit par les vêtements ou le linge de lit. Les individus atteints ont des démangeaisons importantes et purulentes sur le dessus des mains, entre les doigts, les poignets, les plis du coude, les aisselles, autour du nombril et à l’intérieur des fesses.

Le traitement est local et oral pour l’enfant et tous les membres de la famille même s’ils ne présentent pas de symptômes. Tous les vêtements nécessitent un lavage, et une désinfection générale du lieu d’habitation doit être entreprise pour se débarrasser du parasite. Certains individus font des surinfections bactériennes sur les zones lésées et doivent se soigner avec des antibiotiques. L’éviction de l’enfant dure jusqu’à 3 jours après le traitement.
Des mesures d’hygiène générales sont prises lors des épidémies de gale à l’école, pendant plusieurs semaines tant que des cas sont signalés. Les adultes veillent spécifiquement à ce que les enfants n’échangent pas de vêtements, de doudou. Cette pathologie ne disparaît pas sans traitement.

L’oxyurose

70 à 80 % des enfants sont victimes d’infestations par ce ver parasite : l’oxyure. La contamination se fait par les mains portées à la bouche (d’autant plus qu’ils sucent leur pouce). L’oxyure migre dans le tube digestif jusqu’à l’anus pour pondre ses œufs. Les signes fréquents sont des démangeaisons dans la marge anale.

L’organisation des soins à l’école

La maladie et les accidents sont quotidiens à l’école : la législation a pris des précautions pour que les enfants ne soient pas « soignés » en permanence par du personnel non qualifié. Le protocole d’organisation des soins et des urgences dans les écoles (publié au Bulletin officiel de l’Éducation nationale du 6 janvier 2000) organise ces soins.

Dans le cadre d’un soin, il est interdit d’utiliser les produits qui sont couramment dans les pharmacies familiales :

  • les pommades pour les bleus ; 
  • les crèmes pour les piqûres d’insecte et les brûlures ;
  • les désinfectants autres que ceux autorisés ;
  • les médicaments contre le mal de tête, la douleur, la nausée, la fièvre, la diarrhée, le mal de gorge, les spasmes ;
  • l’alcool modifié et le sérum physiologique, considérés comme à usage infirmier.


Les pharmacies des écoles contiennent un matériel minimum : compresses stériles pour nettoyer des plaies, savon liquide, pansements, gants jetables, ciseau et pince à échardes, thermomètre frontal, coussin réfrigérant pour les ecchymoses, écharpe...

Les seuls produits autorisés sont des désinfectants de type hexomédine à 1 % et éosine disodique aqueuse décolorée. Ce matériel doit être gardé proprement, vérifié et renouvelé au début de chaque année scolaire.