Les fonctions des adverbes

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La classe grammaticale des adverbes est constituée de termes ayant des caractéristiques et des fonctions variées.

1 - Caractéristiques et morphologie

L’adverbe est, généralement, invariable et intransitif (il ne reçoit pas de complément). Il dépend d’un autre élément de la phrase ou de la phrase elle-même. Il est souvent facultatif. (Parfois,) nous confondons les dates.

Les adverbes peuvent être simples (puis, assez, aussi, toujours, déjà...), dérivés (formés par suffixation, notamment avec le suffixe -ment : correctement, plaisamment...), ou formés par conversion d’une autre classe grammaticale (nom, adjectif...) : pas, point, bref...

Les locutions adverbiales sont constituées de plusieurs mots : tout à coup, sans doute... parfois avec un trait d’union : peut-être, ci-dessus, après-demain...

2 - Syntaxe : fonctions des adverbes

A. L’adverbe peut dépendre d’un constituant de la phrase

Sa fonction est de modifier :
– un verbe : Il marche mal. Un pois vivait chichement dans une cosse. (Y. Rivais) ;
– un adjectif : Le cours était constamment ennuyeux, peu compréhensible. ; ou un autre adverbe : Il vient assez souvent. Il parle trop lentement. ;

Il peut souvent exprimer la quantité, les variations d’intensité ou les degrés de comparaison des adjectifs et des adverbes : plus, moins, peu, beaucoup, très, trop, complètement, tellement... (+ que) : Il est plus/moins/aussi robuste que son frère.

– une préposition : Le bébé aime se blottir tout contre sa mère.

Certains adverbes peuvent modifier :
– un groupe nominal : Même les bébés peuvent nager. ;
– un pronom : Vous aussi, vous courez ? ;
– un déterminant numéral : Il y avait presque quarante personnes dans la pièce.

B. L’adverbe peut être un constituant de la phrase

Il est alors complément circonstanciel, notamment :
– de temps : autrefois, aujourd’hui, maintenant, bientôt, déjà, hier, longtemps, puis, souvent, tôt, tard, toujours... Demain, j’irai à la piscine. ;
– de lieu : ailleurs, dedans, dessus, dessous, ici, là, loin, partout, près, au-dehors, ci-dessous, quelque part... Je t’imagine là-bas. ;
– de manière : ainsi, ensemble, exprès, bien, mal, vite... et beaucoup d’adverbes en -ment. Paisiblement, ils marchaient dans la campagne.

L’adverbe peut ajouter un commentaire à la phrase et jouer un rôle de modalisateur : probablement, vraisemblablement, apparemment... Bizarrement, il est toujours absent au même moment.
Les adverbes de négation constituent une classe à part. Ils contribuent à former une phrase de forme négative. Dans la phrase canonique, ne est associé à un autre adverbe : pas, plus, guère, jamais... Il ne pense guère à sa sécurité. Ils peuvent aussi modifier un constituant particulier de la phrase : un non-évènement. C’est un livre pas sérieux.

C. L’adverbe peut jouer le rôle de connecteur

Il met en relation des propositions ou des phrases d’un texte : d’abord, ensuite, alors, de plus, pourtant, néanmoins, bref, par ailleurs, en outre... D’abord, il écoute puis il parle.

D. L’adverbe peut, à lui seul, représenter une proposition ou toute une phrase

Tu veux venir ? − Oui. Tu seras accompagné ? − Non.

Des termes appartenant à d’autres classes grammaticales peuvent avoir des emplois adverbiaux : certains adjectifs (Il file doux. Il chante faux. → CC de manière), certaines prépositions (C’était mieux avant. → CC de temps).

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Je m'entraine

Relevez les adverbes dans ces deux extraits et indiquez leur fonction.

1. Je me considère très peu comme un être unique, au sens d’absolument singulier, mais comme une somme d’expériences, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages, et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent), le tout formant, oui, forcément, une subjectivité unique. (A. Ernaux, L’écriture comme un couteau © Éditions Stock)

2. Einstein allait quitter définitivement la Belgique et bientôt, l’Europe. [Lors d’une conférence de soutien aux réfugiés], pas moins de dix mille personnes s’étaient rassemblées pour l’écouter. « Nous ne nous opposerons réellement aux puissances qui menacent les libertés, intellectuelles et individuelles, que lorsque nous aurons reconnu que la notion même de liberté, pour laquelle nos ancêtres s’étaient déjà déchirés, est aujourd’hui en péril. » (E. Klein, Le pays qu’habitait Albert Einstein © Éditions Actes Sud)