Les expansions du nom et du groupe nominal

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L’expansion du nom est constituée par les mots ou groupes de mots qui le complètent. L’apposition est une expansion de l’ensemble du groupe nominal.

1 - Les expansions du nom

A. Les épithètes

Les adjectifs

La fonction épithète est habituellement associée aux adjectifs.

La place de l’adjectif est liée à certaines contraintes mais aussi aux choix stylistiques et poétiques : Cachez vos rouges tabliers. (V. Hugo) La place la plus fréquente est la postposition pour les adjectifs relationnels (le roman policier), indiquant la forme et la couleur (un roman noir), les adjectifs suivis d’un complément (un livre exaltant à lire) ou au comparatif + un complément (un roman plus fort que le précédent). Les adjectifs courts ou comportant une nuance évaluative, affective ou appréciative sont antéposés : un joli bouquet, un beau compliment. La place peut être libre, sans modification du sens (une énorme quantité / une quantité énorme) ou avec des significations différentes (un énorme mangeur / un mangeur énorme).

Les adjectifs peuvent avoir leurs compléments propres pour former des groupes adjectivaux : une histoire très sombre ; un héros dur au combat.

Les participes passés et présents

Les participes passés et présents peuvent être épithètes et avoir des compléments propres.

Les participes passés s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils complètent : Une soirée habillée. Des enfants costumés en sorciers. Mais les participes présents restent invariables : Les enfants s’habillant en anges n’en sont pas.

Les noms

Sans déterminant et construits sans préposition, les noms peuvent être épithètes. Ils s’accordent avec le nom qu’ils complètent : des romans fleuves, des gestes barrières.

B. Les groupes prépositionnels compléments du nom

Groupe nominal prépositionnel = préposition (généralement à, de mais aussi dans, par, pour, en, sans...) ou locution prépositionnelle (à côté de, d’après...) + groupe nominal ou pronom. Les Raisins de la colère, Riquet à la houppe, La vie devant soi.

Groupe infinitif prépositionnel = préposition à ou de + verbe à l’infinitif (ou groupe à l’infinitif ) : des histoires à dormir debout. L’envie de fumer est irrépressible.

C. Les propositions subordonnées relatives

Les propositions subordonnées relatives adjectives qui suivent le nom sont, généralement, épithètes : L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.

D. Les propositions subordonnées conjonctives introduites par que

Certains noms abstraits (idée, espoir, fait...) peuvent avoir pour compléments des subordonnées complétives. L’idée que ce livre ait du succès m’inquiète.

Les expansions sont cumulables : Le dernier (adjectif) roman d'A. Nothomb (complément du nom) que j'ai lu (proposition subordonnée relative) est réussi.

2 - L’expansion du groupe nominal : l’apposition

Plusieurs classes sont concernées :

– le nom ou le groupe nominal (Agatha Christie, la reine du suspens, a écrit une soixantaine de romans.), le nom propre (Son héros, Hercule Poirot, est très connu.) ;

– l’adjectif ou le groupe adjectival (Cette autrice, très connue, a été prolifique.), le participe présent ou passé, avec ou sans complément : Les lecteurs, pris par l’intrigue, adorent les romans policiers. ;

– la proposition subordonnée relative adjective : L’œuvre d’Agatha Christie, qui a été mondialement diffusée, est étudiée au collège.

La pause à l’oral et la virgule permettent d’identifier les éléments apposés et, en particulier, de distinguer l’adjectif épithète (Ce livre passionnant se lit d’une traite.) et l’adjectif apposé (Ce livre, passionnant, se lit d’une traite.).

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Je m'entraine

Dans le texte suivant : 1. indiquez la classe grammaticale des expansions des noms soulignés ; 2. relevez les appositions à des groupes nominaux.

C’était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence [...]. De grands yeux noirs, qui annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l’expression de la haine la plus féroce. Des cheveux châtain foncé, plantés fort bas, lui donnaient un petit front, et, dans les moments de colère, un air méchant. Parmi les innombrables variétés de la physionomie humaine, il n’en est peut-être point qui se soit distinguée par une spécialité plus saisissante. (Stendhal, Le Rouge et le Noir)