L’organisation de votre préparation

icône de pdf
Signaler

C’est un fait que confirment, année après année, les rapports de jurys : les candidats les mieux préparés se distinguent favorablement et réussissent le concours auquel ils se présentent. Ceux qui estiment qu’aucune préparation spécifique n’est nécessaire, ou qui n’ont pas mis en œuvre une préparation adaptée, échouent. Le succès ne réside pas dans l’inspiration ou le talent mais dans une organisation et un travail efficaces. En avoir réellement conscience et appliquer les conseils pratiques en la matière, vous conférera un avantage décisif.

1 - La gestion du temps

A - Réaliser un état des lieux

  • Préparer un concours administratif, c’est se lancer dans une aventure au long cours (au moins de quelques mois…) qui vous demande de l’endurance. Pour arriver à bon port en pleine possession de vos moyens (forme physique, mentale, émotionnelle, intellectuelle), vous devrez préparer votre itinéraire de manière réaliste et adaptée à vos besoins.

  • Comme pour un voyage, vous déterminerez tout d’abord d’où vous partez et ce dont vous aurez besoin pendant le trajet. Concrètement, il s’agit de déterminer le plus objectivement possible :

-        le temps que vous pourrez consacrer à votre préparation, en fonction de vos impératifs personnels, familiaux, professionnels ;

-        le niveau de vos connaissances actuelles, que vous devez comparer aux attentes du jury et au programme des épreuves ;

-        l’organisation matérielle de vos révisions, c’est-à-dire la façon d’aménager votre espace de travail, d’utiliser votre matériel, et de rédiger vos fiches de révision.

B - Dégager du temps pour se consacrer aux révisions

Parole de formateur

S’agissant de votre temps de préparation, soyez le plus réaliste possible. Vouloir à tout prix travailler plusieurs heures par jour ou bloquer des week-ends entiers pour réviser se révélera contre-productif si cela s’avère incompatible avec vos obligations. Vous vous épuiserez rapidement, bien avant le jour des épreuves, ce qui aura pour effet de vous décourager et de ruiner tous les efforts que vous aurez consentis pendant quelques semaines. Faites le point sur les plages de révision que vous pourrez dégager dans votre emploi du temps et partez de la réalité pour vous organiser. Peut-être vous faudra-t-il renoncer à quelques activités que vous jugerez non essentielles, ou déplacer les horaires auxquels vous pratiquez les activités que vous souhaitez conserver, mais soyez toujours réalistes : personne ne vous demande de vous enfermer dans une grotte pendant des mois !

Témoignage de Pauline, 24 ans

En commençant 4 à 5 mois avant les épreuves du concours, des séances de 20 minutes quotidiennes m’ont amplement suffi pour mener à bien une préparation efficace ! C’est le temps nécessaire que je m’accordais pour rédiger une fiche de révision, pour construire un premier plan de note sur dossier, ou même pour retracer les étapes importantes de ma carrière ou de sa formation en vue de l’oral. Chaque séance quotidienne de 20 minutes m’a permis de progresser en rédigeant une nouvelle fiche, en détaillant le plan auquel j’avais abouti la veille ou en organisant mon exposé oral en fonction des thématiques qui ressortent de mon relevé de carrière.

  • En réalité, la réussite repose sur la régularité : il est tout à fait réaliste de consacrer 20 minutes par jour à votre préparation, que ce soit dans les transports en commun, lors de votre pause déjeuner, tôt le matin ou tard le soir en fonction de vos habitudes. Cette routine – qui n’implique pas de bouleverser votre vie – vous permet d’économiser vos forces et de conserver votre motivation. Nombre de candidats pensent, à tort, qu’une bonne préparation nécessite un travail herculéen. Heureusement, tel n’est pas le cas…

  • Toutefois, lorsque vous vous rapprocherez de la date du concours, prévoyez quelques séances d’une durée plus importante (3 heures au minimum) pour rédiger un devoir complet en condition de concours. Ces trois ou quatre séances devront être programmées suffisamment à l’avance pour que vous puissiez vous libérer de toute obligation professionnelle, personnelle ou familiale, d’une part, et vous y préparer mentalement, d’autre part.

  • En début de séance, lancez un chronomètre et posez votre stylo au terme des trois heures allouées. Après une courte pause, relisez votre travail posément, comme si vous étiez correcteur de concours. Sur une fiche, notez vos observations, non seulement vos critiques (que vous tenterez de corriger) mais également les points qui vous paraissent positifs (et donc reproductibles). Idéalement, faites lire votre copie à une personne de confiance et qualifiée (un membre de votre famille ou un collègue dont vous reconnaissez les qualités professionnelles). Confrontez leurs remarques avec celles que vous aurez notées et servez-vous de cet exercice pour progresser lors de votre prochaine séance d’entraînement en temps réel.

2 - Le point sur vos connaissances

A - Évaluer la somme de connaissances à maîtriser

  • S’agissant de vos connaissances personnelles, faites un bilan le plus honnête possible de leur niveau. Rien ne sert de vous mentir en minimisant certaines lacunes qui pourraient vous être préjudiciables par la suite. En revanche, soyez lucides sur vos connaissances déjà acquises dans certains domaines. Il est inutile de réviser des sujets que vous maîtrisez déjà, ce qui constituerait une perte de temps que vous pourriez consacrer à des tâches plus utiles.

  • Pour faciliter votre réflexion, vous trouverez ci-après une proposition de liste des connaissances indispensables dans le cadre de votre concours (tant à l’écrit qu’à l’oral). Ne vous découragez surtout pas en la consultant. Certains des domaines évoqués sont développés dans le présent ouvrage (voir Partie 4 – Les connaissances indispensables), pour d’autres, des ressources pédagogiques vous sont suggérées. Vous n’êtes pas seul !

B - Le programme

1 |  Le cadre institutionnel et juridique des collectivités territoriales

a.  L'organisation administrative française
  • Structures de l'État : le rôle de l'État, de ses administrations centrales et déconcentrées.

  • Décentralisation : les lois de décentralisation (lois Defferre de 1982, loi NOTRe de 2015) qui ont redéfini les compétences des collectivités territoriales.

  • Collectivités territoriales : les compétences des communes, des départements et des régions.

  • Intercommunalité : le fonctionnement des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), communautés de communes, d'agglomération et urbaines.

b.  Le droit public et droit administratif
  • Principes généraux du droit administratif : les sources du droit, la hiérarchie des normes, le principe de légalité administrative.

  • Actes administratifs : les notions d'actes unilatéraux, contrats administratifs, délégations de service public.

  • Contentieux administratif : les procédures de recours devant les juridictions administratives.

c.  Le statut de la fonction publique territoriale
  • Cadre statutaire : la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, et la loi du 26 janvier 1984 spécifique à la fonction publique territoriale.

  • Droits et obligations : les devoirs (obligation de réserve, secret professionnel) et les droits (droit à la formation, protection fonctionnelle) des fonctionnaires territoriaux.

  • Gestion des carrières : les règles d'avancement, de mobilité, et les procédures disciplinaires.

2 |  La gestion administrative et financière

a.  Les finances publiques locales
  • Budgets locaux : la structure du budget des collectivités territoriales (budget principal, budgets annexes), les principes budgétaires (annualité, universalité, équilibre).

  • Processus budgétaire : les étapes d'élaboration, de vote et d'exécution du budget.

  • Ressources des collectivités : les différentes sources de financement (fiscalité locale, dotations de l'État, emprunts).

  • Contrôle financier : le rôle des chambres régionales des comptes, le contrôle de légalité exercé par le préfet.

b.  La comptabilité publique
  • Principes comptables : les règles essentielles de la comptabilité publique, le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables, la réforme de la responsabilité des gestionnaires publics (RGP).

  • Gestion financière : les comptes administratifs, les bilans financiers, et la santé financière d'une collectivité.

c.  La commande publique
  • Marchés publics : les procédures de passation des marchés publics, les seuils, les types de procédures (appel d'offres, procédure adaptée).

  • Partenariats public-privé : comprendre les contrats de partenariat, les délégations de service public, et les enjeux associés.

3 |  Les ressources humaines dans les collectivités territoriales

a.  Les politiques RH
  • Recrutement : les modes de recrutement (concours, contrats), la gestion des effectifs.

  • Formation professionnelle : les droits à la formation, le rôle du CNFPT, les plans de formation.

  • Évaluation et mobilité : les procédures d'évaluation des agents, les possibilités de mobilité interne et externe.

b.  La rémunération et la carrière
  • Grille indiciaire : le système des grades, échelons, indices.

  • Primes et indemnités : les différentes primes possibles (IFSE, CIA), les conditions d'attribution.

  • Retraite : le régime de retraite des fonctionnaires territoriaux (CNRACL), les conditions de départ.

c.  Le droit du travail dans la fonction publique
  • Temps de travail : la réglementation sur la durée du travail, les congés, les RTT.

  • Santé et sécurité au travail : les obligations de l'employeur, le rôle du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail).

  • Dialogue social : le rôle des instances représentatives (comité technique, commissions administratives paritaires).

4 |  Les politiques publiques locales et action sociale

a.  L’action sociale des collectivités
  • Compétences en matière sociale : les missions des départements (aide sociale à l'enfance, personnes âgées, handicap), le rôle des communes (CCAS).

  • Politiques d'insertion : les dispositifs d'insertion professionnelle, le RSA, les missions locales.

  • Logement social : les enjeux du logement social, le rôle des offices publics de l'habitat.

b.  Le développement territorial
  • ·         Aménagement du territoire : les outils de planification (PLU, SCOT), les enjeux d'urbanisme.

  • ·         Développement économique : les dispositifs de soutien aux entreprises, les zones d'activité, les politiques d'attractivité.

  • ·         Transition écologique : les politiques environnementales locales, la gestion des déchets, les énergies renouvelables.

c.  La culture, le sport et l’éducation
  • Équipements culturels et sportifs : la gestion des bibliothèques, musées, installations sportives.

  • Éducation : les compétences des collectivités en matière scolaire (construction et entretien des écoles, collèges, lycées).

  • Politique de la ville : les actions en faveur des quartiers prioritaires, la lutte contre l'exclusion.

5 |  Les techniques de communication et de rédaction administrative

a.  La rédaction de rapports et notes
  • Méthodologie : la structure d'un rapport (introduction, développement, conclusion), l'articulation des idées, la formulation de propositions.

  • Clarté et concision : rédiger de manière claire, précise, en évitant les ambiguïtés.

  • Style administratif : un style neutre, objectif, respectant les conventions de la correspondance administrative.

b.  L’analyse et la synthèse
  • Compréhension de documents : lire et analyser des textes juridiques, des rapports, des données chiffrées.

  • Esprit critique : identifier les enjeux, les problèmes, et proposer des solutions argumentées.

  • Gestion de l'information : la recherche documentaire, la veille juridique et réglementaire.

c.  La communication orale
  • Expression orale : l’aisance à l'oral, structurer son propos, gérer le stress.

  • Techniques d'entretien : préparer les entretiens, anticiper les questions du jury, mettre en valeur son parcours et ses motivations.

  • Relation avec le public : comprendre les principes de l'accueil, de l'écoute active, gérer les situations conflictuelles.

6 |  La connaissance de l'actualité et des enjeux contemporains

a.  Les enjeux sociétaux
  • Démographie : les évolutions démographiques, le vieillissement de la population, les migrations.

  • Inégalités sociales : les mécanismes de la pauvreté, de l'exclusion sociale, et les politiques de lutte contre ces phénomènes.

  • Numérique : les impacts de la transformation numérique sur les services publics, les enjeux de la dématérialisation.

b.  Les enjeux environnementaux
  • Développement durable : les principes du développement durable, les agendas 21 locaux.

  • Changement climatique : les politiques locales d'adaptation et d'atténuation, la gestion des risques naturels.

  • Mobilité : les solutions de mobilité douce, les transports en commun, la réduction de l'empreinte carbone.

c.  Les enjeux économiques
  • Crises économiques : les impacts des crises sur les finances locales, les politiques de relance.

  • Innovation : les initiatives locales en matière d'innovation, de soutien aux start-ups, de développement des clusters.

  • Emploi : les dynamiques du marché du travail local, les politiques d'emploi et de formation. 

3 - L’organisation matérielle

L’organisation matérielle de votre préparation est tout aussi importante que la gestion de votre temps et de vos révisions. En effet, selon les cas, elle peut faciliter ou freiner considérablement votre travail. Prenez en compte trois aspects essentiels : votre espace de travail, votre matériel et la façon d’en optimiser l’utilisation.

A - Votre espace de travail

  • Bien entendu, vous organiserez votre espace de travail selon vos préférences personnelles. Toutefois, pour des raisons pratiques, un espace de travail fixe et isolé paraît constituer un environnement plus propice aux révisions. Un tel lieu vous permettra de regrouper toute votre documentation (ouvrages, fiches, journaux...), facilement accessible et toujours classée. En outre, vous pourrez laisser un travail en cours sans avoir à le ranger puis à le ressortir lors de la prochaine séance de révision. Lorsque l’on souhaite réviser 20 minutes par jour, cette organisation permet d’économiser le temps de mise en place de ses documents.

  • Quant à l'isolement, il favorise évidemment la concentration. Ces dernières années, les expériences en matière de télétravail ont démontré l’importance de disposer d’un lieu dédié et à l’abri des contingences familiales pour gagner en sérénité et en efficacité... 

B - Votre matériel

  • S'agissant du matériel à utiliser, choisissez, en fonction de vos préférences, de constituer vos notes de révision sur des fiches détachables ou sur des cahiers, étant précisé que les premières permettent tout de même plus de souplesse que les seconds.

  • Des boîtes d'archives, pour chaque épreuve, et des chemises souples, pour chaque partie du programme et les méthodologies, compléteront le dispositif de rangement et de classement.

  • Enfin, des feutres surligneurs et des stylos de bonne qualité permettront de travailler dans de bonnes conditions.

L'utilisation de papier, de stylos, de surligneurs, de fiches peut vous sembler un peu obsolète au temps des tablettes numériques et des ordinateurs portables qui permettent de stocker plus d'informations que n'en contiendront jamais vos modestes boîtes d'archives. Cependant, rappelez-vous que le jour du concours, vous vous retrouverez seul face à du papier (votre copie et vos feuilles de brouillon) avec un stylo en main. Autant vous entraîner le plus possible à utiliser ces « vieux » matériaux à l'heure où la plupart d'entre vous travaillent sur écrans et claviers !

MÉTHODE : Disposer d’un lieu et du matériel adéquats constitue la base de votre organisation matérielle. Mais encore faut-il savoir les utiliser à bon escient et de manière optimale ! Ainsi, contrairement à ce que pensent (et font) de nombreux candidats, vos fiches ne devraient pas être constituées de simples résumés de vos lectures. Là encore, vous pouvez gagner en temps et en efficacité en adoptant une méthode simple : les listes de questions.

C - Les listes de questions

De quoi s’agit-il ? Avant de répondre concrètement à cette question, il convient de s’interroger sur la finalité de vos révisions. Elles ne consistent pas à accumuler, sur des fiches, une masse la plus importante possible de connaissances en vue d’un examen. Il s’agit là d’une démarche « statique » utile uniquement lorsque vous devez répondre à une question de cours.

Parole de formateur

Les sujets des concours de rédacteur territorial (à l’écrit comme à l’oral) nécessitent de mobiliser rapidement des connaissances, certes utiles, mais surtout liées entre elles (cf. les méthodes des différentes épreuves décrites dans les parties 2 et 3 du présent ouvrage). C’est ainsi que vous étofferez votre copie (ou vos réponses orales) d’idées pertinentes, variées et démontrant votre maîtrise du sujet par la vision globale que vous en aurez. Pour y parvenir, vous avez donc besoin de connaissances « dynamiques ».

Ces informations « dynamiques », organisées en réseaux et rapidement disponibles, vous permettront de construire des devoirs (et des réponses orales) structurées et argumentées : une information renvoie à une autre qui renvoie elle-même à une troisième, etc. C’est par ce moyen que, le Jour J, vous trouverez les idées qui alimenteront votre copie.

Ceci posé, votre prise de notes (pendant vos révisions) doit faciliter ce travail de mise en réseau des informations nouvelles que vous apprendrez. Après chaque lecture, plutôt de vous échiner à rédiger des résumés que vous devrez relire plusieurs fois avant de vous approprier les informations qu’ils contiennent, rédigez des fiches « dynamiques » constituées d’une liste de questions.

Ces fiches seront organisées de la manière suivante :

-        le thème général abordé par votre lecture : inspirez-vous des thèmes de révision évoqués précédemment. Bien entendu, si votre lecture du moment concerne plusieurs thèmes, vous les inscrirez tous. Il s’agit là d’un premier réseau d’informations ;

-        le titre, l’auteur, la source (quel journal, magazine, collection éditoriale, site internet...) et la date de l’article ou de l’ouvrage : si vous les retenez, cela pourra vous être utile le jour du concours ; sinon, cela vous permettra de retrouver facilement votre source de lecture en cas de besoin (pendant vos révisions) ;

-        questions : si vous étiez membre d’un jury de concours, imaginez les questions que vous poseriez et dont les réponses se trouvent précisément dans l’article ou l’ouvrage que vous venez de lire. Vous comprenez qu’il ne s’agit pas de rédiger un résumé sur votre fiche mais d’aligner plusieurs questions (autant que de points qui vous paraissent intéressants à retenir). Notez également les liens vers d’autres fiches auxquelles vous pensez spontanément après votre lecture. Vous renforcez ainsi votre réseau d’informations.

MÉTHODE : Au cours de vos révisions et chaque fois que vous les relirez, de telles fiches vous demanderont un effort de mémorisation pour retrouver les réponses aux questions que vous vous êtes vous-mêmes posées. Elles vous permettront également de discerner plus clairement les liens existants entre différents domaines du programme de révision.

Enfin, rangez vos fiches par grands thèmes, toujours au même endroit dans votre espace de travail pour faciliter le travail de mémorisation inconscient que votre cerveau est capable de mettre en œuvre, pour peu que vous lui facilitiez la tâche. Vous comprenez mieux désormais l’importance d’un lieu fixe, calme et ordonné...