De l'industrie aux services

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La part de l’industrie dans le PIB et l’emploi français n’a cessé de diminuer depuis les années 1960. À quelles mutations correspond cette évolution ?

Les différents espaces industriels

On distingue :
– les bastions des régions parisienne et lyonnaise ;
– les régions de déconcentration : périphéries de l’Île-de-France, vallées de la Seine et de la Loire, région comprise entre Paris et Rennes, vallée du Rhône jusqu’à Valence puis Montpellier ;
– les nouveaux espaces industriels : Bretagne, littoral atlantique, vallée de la Garonne, littoral méditerranéen, nord des Alpes.
Ces espaces industriels sont à mettre en liaison avec :
– la proximité des moyens de transports rapides (LGV, autoroutes, aéroports) ;
– la présence dans les grandes villes d’une main-d’œuvre nombreuse, diversifiée, bien formée (technopôles) ;
– les investissements étrangers. La France détient, sur son territoire, le 4e stock d’investissements étrangers derrière les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni ;
– les interfaces (littoraux, zones frontalières) liés à la mondialisation ;
– la politique de déconcentration industrielle.

Les mutations industrielles

L’industrie est aujourd’hui beaucoup plus dispersée sur le territoire qu’elle ne l’était. Certaines régions, datant souvent de la première révolution industrielle, se sont désindustrialisées ou sont en crise : rebord sud du Massif central, Limagne, de Clermont-Ferrand, Saint-Étienne, Le Creusot, Nord-Pas-de-Calais, Lorraine. Certaines de ces régions peuvent se réorganiser autour de pôles de conversion qui attirent les investissements étrangers (comme Toyota à Valenciennes), de pôles de compétitivité, de technopôles ou d’autres activités tertiaires (tourisme comme à Lens avec le Louvre ; création artistique comme à Saint-Étienne avec la cité du design).

D’autres régions, au contraire, se sont industrialisées, ce qui a pour conséquence d’atténuer le contraste traditionnel entre est industrialisé et ouest rural.
Au niveau des secteurs industriels, le textile, la sidérurgie et la métallurgie lourde, la chimie lourde et l’électroménager ont périclité ou se sont installés à l’étranger. D’autres secteurs sont plus ou moins prospères : télécommunications, électronique, aéronautique, construction navale civile (paquebots géants), matériel de transport (dont automobiles), pharmacie, parapharmacie, agroalimentaire.

L’évolution de l’emploi industriel 

L’érosion de l’emploi industriel, qui passe de 28 % de l’emploi en 1975 à 13,9 % en 2015, est liée à plusieurs causes :

– la désindustrialisation et la place de plus en plus importante du tertiaire, y compris dans l’industrie (conception, activités juridiques, comptables, financières, publicité, etc.). Pourtant, la France reste la 6e puissance industrielle mondiale derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni, et les PME, ainsi que les grands groupes (Renault, Michelin, l’Oréal...), conservent de nombreux sites de production dans l’Hexagone ;
– les délocalisations. L’appareil productif se situe de plus en plus là où les coûts de production sont moins élevés, en particulier dans les pays émergents ; toutefois, on assiste depuis peu à quelques relocalisations ;
– les gains de productivité grâce à la recherche-développement (même si 2,08 % seulement du PIB lui est consacré) ;
– le manque de compétitivité de certaines entreprises.

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