Ce qu’il faut savoir sur l’enseignement moral et civique (1)

Signaler

L’enseignement moral et civique (EMC) est récent puisqu’il date de 2015. Il puise cependant son origine sous la IIIe République pendant laquelle l’objectif était de renforcer l’unité
de la nation autour des mêmes valeurs. Cet enseignement laïc associé à l’idéal républicain a connu des interludes. Mais qu’il s’appelle « éducation civique » en 1985, « instruction civique et morale » en 2008 ou EMC en 2015. L’objectif reste le même : amener les élèves à appréhender leur future citoyenneté et transmettre les valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité, laïcité, et refus de toutes les discriminations.

1 - Histoire de l’EMC

image 1

2 - Enseigner l’EMC en cycle 1

Il n’y a pas d’enseignement moral et civique en cycle 1 mais « Apprendre ensemble et vivre ensemble » constitue l’enjeu central de la formation pour les enfants de l’école maternelle.

En 2020, les programmes précisent : « La classe et le groupe constituent une communauté d’apprentissage qui établit les bases de la construction d’une citoyenneté respectueuse des règles de la laïcité et ouverte sur la pluralité des cultures dans le monde. »

En s’appuyant sur le développement du langage, l’enfant tire de ses activités collaboratives des connaissances et des savoir-faire. L’école maternelle permet la construction progressive d’une posture d’élève. Le cycle 1 aide les élèves à acquérir les principes de la vie en société.

3 - Enseigner l’EMC en cycle 2 et cycle 3

Trois finalités de l’enseignement moral et civique sont mentionnées dans le programme de 2020 :
– respecter autrui ;
– acquérir et partager les valeurs de la République ;
– construire une culture civique.

Les compétences travaillées en EMC s’articulent autour de quatre grands domaines de la culture civique :
– la culture de la sensibilité : exprimer, identifier les émotions et comprendre ce que ressentent les autres (empathie) ;
– la culture de la règle et du droit : respecter les règles de vie commune et se familiariser avec les lois ;
– la culture du jugement : appréhender ce qui peut être source de conflits et développer l’esprit critique des élèves ;
– la culture de l’engagement : développer le sens des responsabilités chez les élèves envers eux- mêmes, les autres et l’environnement (encourager l’éducation au développement durable).

Des repères annuels organisent année par année les enseignements sur l’ensemble de la scolarité. Ces repères peuvent servir de supports pour les évaluations. Comme les compétences d’EMC sont toujours en cours d’acquisition, il convient de valider les niveaux de compétences comme « non atteints », « partiellement atteints », « atteints », « dépassés ».

La culture civique se conçoit à partir de situations concrètes et en transversalité. Elle doit irriguer l’ensemble des enseignements et ne pas se cantonner à l’EMC. Tout au long de l’année, de nombreuses situations peuvent mettre en jeu des compétences relevant de l’EMC, même si les objets d’enseignement concernent d’autres disciplines.

Exemple : C’est le cas pour l’utilisation de la presse à l’école, la pédagogie coopérative, la pédagogie de projet (sorties et voyages scolaires, projets internationaux), le tutorat entre les élèves, le débat de régulation (gestion de la vie de classe), le débat d’actualités, les dilemmes moraux (clarification des valeurs morales dont chaque enfant est porteur), la discussion à visée philosophique (appelée aussi oral réflexif, échange pour faire réfléchir au sens des choses, en dehors de toute prise de décision et sans viser l’action).