Ce qu’il faut savoir sur l’enseignement moral et civique (2)

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Comme l’histoire et la géographie, l’EMC requiert l’acquisition de connaissances et de compétences. Elle donne lieu à des traces écrites diverses et à une évaluation. La pratique la plus courante d’enseignement n’est pas la leçon ou le cours dialogué, mais la mise en coopération et de mutualisation des élèves pour favoriser les arguments et la confrontation des idées. C’est la pratique du débat réglé ou argumenté : moyen, pour tout individu, d’exprimer son point de vue dans le cadre d’un échange régi par des règles.

1 - Les démarches

Le débat réglé doit suivre trois types de démarches différentes :
– les élèves choisissent leur propre opinion ;
– ils défendent une opinion tirée au sort ;
– ils assument l’opinion d’une catégorie d’acteurs dans un jeu de rôles.

Il faut préparer le débat en aménageant, par exemple, l’espace de la classe pour faciliter la communication entre les élèves (disposition en U, en cercle...). Avant le débat, les règles de prise de parole et d’écoute sont rappelées. Chaque élève doit également essayer de comprendre le point de vue des autres, même s’il cherche à les convaincre en argumentant. Il ne faut qu’il considère qu’il doit y avoir un gagnant et un perdant.

Dans ces discussions, le rôle de l’animateur (souvent l’enseignant) est important pour encourager des débats sereins, même si l’animateur intervient le moins possible pour laisser s’exprimer tous les élèves. La difficulté pour l’enseignant est d’animer et d’observer les compétences mises en œuvre en même temps afin d’identifier les difficultés et de pouvoir ensuite les transformer en un objet de travail et de progression.

Le bilan peut être réflexif en proposant aux élèves une grille d’auto-évaluation individuelle confrontée aux retours des autres élèves auxquels on assigne un rôle d’évaluateurs ou à l’ensemble de la classe en vue de l’élaboration d’une évaluation collective. C’est l’occasion aussi d’apporter des éléments de savoirs civiques.

2 - L’EMC dans le dispositif du parcours citoyen de l’élève

L’enseignement moral et civique est obligatoirement dispensé du CP à la terminale. Il permet de structurer la continuité et la progressivité des apprentissages et des expériences vécues par chaque élève. Cet enseignement apparaît donc comme le fil rouge de la construction du parcours citoyen.

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Les programmes d’EMC entrent en résonance avec les grands domaines que doivent aborder les élèves dans le cadre de leur parcours :
– la transmission des valeurs républicaines et de la laïcité ;

– la culture de l’égalité entre les sexes et le respect mutuel ;

– la lutte contre toutes les formes de discrimination ;

– la prévention et la lutte contre le harcèlement ;

– la lutte contre l’homophobie ;

– l’éducation à l’environnement et au développement durable ;

– l’éducation aux médias et à l’information ;

– l’éducation à la défense.

Pour donner corps à ce parcours citoyen, un outil de suivi régulièrement renseigné (FOLIOS) doit garder trace des projets et des actions à dimension morale et citoyenne. Cet outil doit valoriser le parcours accompli et accueillir les projets réalisés dans le cadre de l’EMC.

Le parcours met l’accent sur la dimension commémorative en faisant participer les élèves à des journées comme celle du 9 décembre consacrée à la laïcité. Ils peuvent aussi s’impliquer dans des campagnes nationales de solidarité, des concours et des olympiades scolaires. Le parcours peut proposer des situations d’apprentissage nombreuses et variées pour prendre en compte les rythmes d’acquisition selon une approche par compétences, en s’appuyant notamment sur des tâches complexes qui doivent contribuer à la construction de l’autonomie intellectuelle des élèves.