Ce qu’il faut savoir sur la géographie (2)

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La géographie regroupe des concepts et des méthodes qui permettent d’appréhender la complexité de notre monde et de s’y projeter.

1 - Les concepts fondamentaux pour enseigner

A. Paysage

Le mot paysage désigne à la fois le phénomène (le paysage comme assemblage d’objets dans l’espace, agencés en un certain ordre par l’humain) et sa représentation (photographies, peintures, dessins voire sons, musiques ou textes littéraires). Un paysage n’existe pas en soi : il est l’expression d’un point de vue, le point de vue de celui qui observe, regarde et cadre (le photographe, le peintre...).

L’observation des paysages est à l’origine de la réflexion géographique. En regardant un paysage, on s’interroge sur notre rapport au monde. S’approprier un paysage, beau ou pas, est un moyen de comprendre la société dans laquelle on vit.

B. Habiter

Habiter ne se réduit pas à résider mais consiste à observer et comprendre comment les humains organisent et pratiquent leurs espaces de vie. Il s’agit d’une approche dynamique et systémique de la géographie. Pédagogiquement, le fil conducteur de l’habiter implique de nouvelles ressources pédagogiques : entretiens, récits, enquêtes de terrain, tracés de parcours, analyses de blogs ou de témoignages.

En tant qu’acteurs spatiaux et habitants, les élèves sont amenés à produire des récits, des images, des films, et à se confronter aux problématiques du monde de demain par des débats ou des jeux de rôle liant ainsi la géographie à la construction d’une culture civique.

C. Développement durable

La géographie, portée par le fil conducteur de l’habiter, est une discipline au cœur de l’EDD : « La nécessité de faire comprendre aux élèves l’impératif d’un développement durable et équitable de l’habitation humaine de la Terre et les enjeux liés structure l’enseignement de géographie des cycles 3 et 4. »

L’objectif est de trouver un juste équilibre entre le développement économique et la préservation des ressources de la planète tout en assurant des rapports sociaux harmonieux.

En géographie, au cycle 3 comme au cycle 4, l’objectif est de faire découvrir aux élèves, de manière concrète et à l’échelle des territoires de proximité (leur quartier, leur commune, leur région...), quels sont les projets mis en œuvre aujourd’hui et pensés pour demain. Les élèves réalisent que ces actions, à leur échelle comme à celle des pays ou du monde, sont systémiques et concernent de très nombreux domaines : l’environnement, les mobilités, la sociabilité, le développement économique ou bien les modes de vie.

2 - Les points de vigilance

A. La tentation du déterminisme et de l’apprentissage nomenclaturale

Parce que la géographie est souvent une discipline méconnue et pour laquelle la formation continue est lacunaire, les parents tout comme une partie des enseignants peinent parfois à faire évoluer leurs pratiques et leurs conceptions.

La géographie ne sert plus uniquement et depuis longtemps à apprendre par cœur les villes, capitales et grands fleuves. Elle ne repose plus non plus sur une approche déterministe de cause à effet (ce milieu engendre cette organisation de l’espace). Or, cette approche est encore très présente et tentante car elle ne nécessite pas d’entrer dans la complexité des enjeux. Même si cela apparaît plus simple pour les élèves, c’est aussi moins motivant et moins intéressant !

B. La représentation de l’espace s’apprend

La représentation spatiale est l’évocation mentale ou au moyen d’un support (image, dessin, carte...) d’un lieu en son absence. La relation aux lieux s’établit soit par l’expérience directe, soit par l’intermédiaire de médiations (images, films, textes, cartes...).

La lecture et la compréhension de ces documents ne vont pas de soi et s’apprennent dès le cycle 1 (initiation à la lecture des cartes, globes et planisphères). Dès la maternelle, les élèves apprennent à représenter un espace vu d’en haut, à décentrer leur point de vue pour produire de premiers essais de représentation plane de l’espace (cour de l’école, classe...).

C. La lecture des paysages : identifier le point de vue

Il est important de toujours être attentif au point de vue : qui regarde ? Qui cadre ? Qui délimite le paysage ? Le cadrage (oblique frontal) est subjectif et donc relatif. Ce qui est vu n’est que partiel, c’est un morceau du réel. On peut photographier un vallon verdoyant et ne pas insérer dans son cadrage le pylône électrique ou l’éolienne.

Le paysage est donc une perception du réel à un instant donné, perception qui est le fruit d’une identité et d’une culture. Dans la mesure du possible, il importe donc toujours d’essayer de déterminer qui a pris la photo et dans quel contexte.

D. Une approche critique du développement durable

Les questions relatives au développement durable doivent être abordées de manière critique. Exposer les élèves à quelques cas concrets n’est pas suffisant pour faire émerger une conscience écologique qui influence vraiment le monde de demain. La démarche d’investigation ou le débat argumenté sont à privilégier.

E. La trace écrite en géographie

La trace écrite en géographie prend plusieurs formes : les écrits (titres, résumés, synthèse, réponses à des questions), des croquis et des cartes, des schémas, des documents légendés et des tableaux.