Les damiers au sol : que dit le Code de la route ?

Publié le 12 juillet 2022
 • Mis à jour le 03 janvier 2024
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Les damiers au sol font partie intégrante des signalisations utilisées pour régir la circulation. À ce titre, tout conducteur doit savoir les identifier et connaître leur signification en fonction de leur couleur afin d’assurer la sécurité sur la route de tous les usagers : piétons, véhicules motorisés ou cycles à deux ou trois roues.

damier au sol code de la route

SOMMAIRE

Les damiers de la route : quelle signification ?

Les damiers sur route sont des marquages au sol bicolores de formes carrées peints directement sur la chaussée pour servir de repères aux usagers et prévenir les conducteurs d’adapter leur conduite en fonction de la particularité de la route.

Leurs rôles sont notamment d’informer les usagers sur toutes les traversées de voies de circulation considérées comme étant dangereuses dans la mesure où le conducteur doit franchir une voie réservée et d’indiquer l’itinéraire à suivre sur cette voie.

Ils peuvent être introduits par des signalisations verticales ou accompagnés d’autres types de marquages au sol pour consolider les règlements qui s’appliquent sur une portion de route précise. 

Il faut noter que même si ces types de marquage au sol sont destinés à des véhicules spécifiques et réservés à certains usages, les autres conducteurs y ont cependant accès sous certaines conditions. Pour y voir plus clair, référons-nous aux règlements en vigueur en matière de signalisation routière.

Damier & code de la route ; quelles sont les règles ?

Pour l’heure, il n’existe aucun article régissant le fonctionnement des signalisations horizontales en forme de damier dans le code de la route.

En France, pour connaître la signification des damiers au sol, il faut se référer à deux actes règlementaires : 

  • L’arrêté ministériel en date du 24 novembre 1967 relatif à la signalisation des routes et des autoroutes.

L’article 8 de cet arrêté ministériel stipule que « Les marques en damiers rouges et blancs placées au début d’une voie de détresse signalent aux usagers que cette voie est réservée aux véhicules privés de freinage et que tout arrêt ou stationnement est interdit. »

  • 7ème partie de l’instruction interministérielle de la signalisation routière (ISSR), section D de l’article 118-3 « Marques relatives aux transports en commun »

« Dans un carrefour, on peut matérialiser le passage d’une voie réservée aux transports en commun par un marquage en damier (carrés blancs de 0,80 m à 1,20 m de cote), lorsqu’il y a ambiguïté sur la trajectoire des véhicules. Ce marquage constitue une information pour l’ensemble des usagers de la route, mais ne modifie en rien les règles de priorité du carrefour. »

L’emploi de couleur pour les damiers au sol

L’emploi de couleur pour le marquage au sol routier vise à assurer la sécurité de tous les usagers de la route. En effet, à la vue d’une couleur spécifique chaque conducteur connaît la règle de conduite à adopter.

Pour les marques en damiers au sol, elles se présentent en trois couleurs, dont :

  • Les damiers blancs et rouges pour les voies de détresse.
  • Les damiers blancs pour signaler des voies de bus.
  • Les damiers blancs et verts pour les pistes cyclables.

Les damiers rouges matérialisant une voie de détresse

Selon l’article 72-5 du Code de la route, la présence d’une voie de détresse est introduite par un panneau d’indication spécifique. Celui-ci est ensuite consolidé par un marquage au sol en damier rouge et blanc signalant le début de voie de détresse. Une large ligne de dissuasion permet de délimiter cette voie par rapport à la route principale.

En considérant l’arrêté ministériel du 24 novembre 1967, deux éléments importants sont à retenir, notamment : la voie de détresse et l’interdiction de stationnement et d’arrêt.

La voie de détresse, également appelée lit d’arrêt d’urgence, est une zone d’arrêt d’urgence le plus souvent implantée au niveau d’une bretelle d’autoroute, d’un virage ou encore dans une descente abrupte. Cette zone marquée par des damiers rouges permet aux véhicules présentant une panne mécanique (système de freinage défaillant) de s’arrêter en urgence. Pour permettre un arrêt en toute sécurité, des dispositifs spécifiques sont mis en place sur cette voie réglementée tels que les dispositifs de ralentissements naturels ou artificiels (talus, barils d’eau…)

La voie de détresse est donc réservée uniquement aux véhicules ayant un problème de frein. Il est interdit à tout autre véhicule de stationner ou de s’arrêter le long de cette voie. Pour d’autres types de panne ou d’urgence d’ordre médical, le conducteur doit se rabattre sur le côté droit de bande d’arrêt d’urgence qu’on reconnaît par des lignes blanches discontinues ou continues.

Les damiers blancs dans le code de la route

En agglomération, les voies de bus font partie de la chaussée. Afin de les délimiter et d’indiquer aux autres automobilistes le passage de bus dans cet axe de la circulation, des damiens blanc du code de la route sont peints sur le sol. Ils peuvent être suivis et précédés par des inscriptions au sol du terme « Bus », ainsi que des flèches directionnelles indiquant la trajectoire du véhicule mentionné.

En règle générale, ces damiers blancs sont visibles au niveau des intersections. Grâce à ce marquage au sol, les autres conducteurs sont avertis de leur entrée imminente dans une voie réservée au bus. De ce fait, il doit adopter une conduite prudente et respecter bien évidemment les panneaux de signalisation présents (cédez-le-passage, stop…), les feux de signalisation, le passage piéton réservé aux usagers qui souhaitent traverser la route et tout particulièrement les règles de priorité à droite.

Vous devez noter que cette règle de priorité vaut également pour le conducteur du bus. En effet, il faut savoir que le fait d’emprunter ce type de voie comportant des damiers blancs ne signifie en aucune manière qu’il a la priorité sur les autres conducteurs. Les règles de circulation demeurent ainsi effectives.

Il est à retenir que tout conducteur qui contrevient aux dispositions stipulées par l’article R415-5 du Code de la route relatif aux règles de priorité, s’expose à une infraction de 4ème classe incluant une amende de 135€, un retrait de 4 points et une suspension de permis de conduire

  • Les damiers blancs et les autres marquages au sol signalant un arrêt et stationnement non autorisés

Dans la mesure où les marques en damier blanc introduisent une voie réservée aux bus, les types de véhicules autres que les transports en commun ne sont pas ainsi autorisés à s’y arrêter, ni à stationner. En revanche, ils peuvent les franchir pour poursuivre leur route.

Cependant, bien qu’il s’agisse de marquage au sol franchissable, il est conseillé uniquement de s’y engager que si la circulation est parfaitement fluide. Autrement dit, qu’on a la certitude de pouvoir traverser sans être bloqué par un embouteillage par exemple.

En termes de stationnement et d’arrêt interdits sur la chaussée, des signalisations horizontales autres que les damiers blancs sont à reconnaître, notamment :

  • Les lignes en zigzag jaunes : elles font référence aux zones d’arrêt de bus. Le franchissement de ces espaces réservés, ainsi que le stationnement et l’arrêt y sont formellement interdits.
  • Les zébras : il s’agit de marquage au sol matérialisé par des hachures blanches ou jaunes visibles au niveau des jonctions, à la sortie d’une autoroute ou à l’entrée d’une bifurcation. Indiquant une zone dangereuse, il est interdit de les franchir, de s’y arrêter ou de stationner.

Les damiers verts pour les pistes cyclables

En règle générale, la couleur verte sur la chaussée est utilisée pour l’aménagement des pistes cyclables en ville et hors agglomération. 

Le marquage au sol vert permet ainsi de délimiter, de sécuriser et d’alerter l’ensemble des usagers de la présence d’une zone de la chaussée réservée aux cyclistes. Bien entendu, il est possible de rencontrer d’autres couleurs de marquage selon le contexte de la circulation. La couleur jaune est par exemple utilisée pour informer du caractère temporaire de la signalisation.

Pour ce qui en est de la signalisation par damier vert, elle est mise en place pour attirer l’attention des autres usagers sur la présence d’une zone à risque où les cyclistes empruntent régulièrement ce tronçon. Ce marquage au sol introduisant le début et la fin d’une piste cyclable appel ainsi à la vigilance des conducteurs de véhicules à moteur, qu’il faut réduire la vitesse et bien observer le sens de la circulation avant de rouler.

Pour renforcer la sécurité de tous les usagers, il peut être complété par des panneaux indiquant une direction ou un danger ou même un marquage au sol avec pictogramme de couleur blanche représentant un cycliste.

Les damiers verts sont visibles le plus souvent au niveau des carrefours, aux sorties de priorité ou encore sur des portions de bandes cyclables où la visibilité de la route est réduite à l’image des virages. Ils servent également de cheminement sur la chaussée entre deux pistes cyclables tracées en vert.

Sur ces zones comportant des damiers verts, les règles du Code de la route relatives aux priorités sont à respecter. De ce fait, le cycliste doit observer les panneaux de signalisation, les marquages au sol ou encore les feux avant de continuer à pédaler.