Code de la route en langue des signes (LSF) : une avancée majeure pour l’inclusion

L’accès au code auto pour tous, une réponse concrète à une revendication de longue date
Jusqu’à présent, les candidats sourds et malentendants devaient composer avec des examens en français écrit, parfois agrémentés d’aides visuelles, mais sans véritable traduction en LSF. Or, pour de nombreux candidats, la LSF est la langue première, et le français écrit peut représenter un obstacle supplémentaire. Cette situation était source d’inégalités, freinant l’accès à l’autonomie et à l’emploi.
Avec cette réforme de pouvoir passer le code de la route en langue des signes, la France rattrape son retard sur d’autres pays et répond à une demande forte des associations, notamment la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF).

Comment fonctionnera l’examen du code en LSF ?
Dès l’été 2025, lors de l’inscription, les candidats pourront choisir la version en LSF de l’examen du code de la route. Les questions seront présentées à l’écran, accompagnées d’une vidéo où un interprète traduira chaque énoncé en langue des signes. Le contenu restera identique à la version classique, garantissant l’équité entre tous les candidats. Un sous-titrage en français écrit sera également disponible pour ceux qui le souhaitent.
Ce dispositif technique, développé avec La Poste, a déjà fait l’objet d’expérimentations concluantes. Il s’appuiera sur une plateforme adaptée et sur la formation de formateurs et d’auto-écoles volontaires.

Un enjeu d’inclusion et d’autonomie
Pour les 300 000 utilisateurs quotidiens de la LSF en France, dont de nombreux jeunes, cette mesure représente bien plus qu’une simple adaptation technique. Elle incarne la reconnaissance d’un droit fondamental : celui de la mobilité et de l’autonomie. Obtenir le code de la route est souvent un passage obligé pour accéder à l’emploi, notamment dans les zones rurales.
Comme le souligne Sandrine Herman, porte-parole de la FNSF :
« Ce n’est pas seulement une question de traduction, c’est une question de droit fondamental à la mobilité et à l’autonomie. »
Des défis à relever pour une inclusion totale
Si la réforme est saluée, des défis persistent :
- Formation des inspecteurs : L’épreuve pratique de conduite reste peu adaptée à la communication en LSF.
- Accessibilité des auto-écoles : Peu d’établissements sont équipés ou formés pour accueillir des élèves sourds, obligeant souvent à recourir à des interprètes extérieurs.
- Qualité des traductions : Il sera nécessaire d’assurer une qualité homogène des vidéos et des interprétations dans tous les centres
Une dynamique d’inclusion qui s’accélère
Cette avancée s’inscrit dans un mouvement plus large d’accessibilité du code de la route :
- 2016 : ouverture de l’examen en plusieurs langues étrangères
- 2020 : version « Facile à Lire et à Comprendre » (FALC) pour les personnes en situation de handicap cognitif
- 2025 : généralisation de la LSF
La France rejoint ainsi des pays comme la Belgique ou le Canada, déjà engagés dans cette voie.
Conclusion
L’accessibilité du code de la route en langue des signes française est une avancée majeure pour l’inclusion. Elle reconnaît la LSF comme une langue de plein droit et ouvre de nouvelles perspectives d’autonomie pour des milliers de personnes. Reste à accompagner cette réforme d’un effort soutenu de formation et d’adaptation des professionnels, pour que l’inclusion devienne la norme, et non l’exception.
Une étape historique pour l’égalité des chances, la mobilité et la citoyenneté !