L'exposé du candidat
Mesdames, Monsieur, bonjour. Je m’appelle Philippe BOIS.
Actuellement consultant publicitaire pour une petite société de communication, j’ai décidé de m’engager dans une reconversion professionnelle pour intégrer la fonction publique territoriale, en préparant puis en présentant le concours externe de rédacteur territorial.
Tout d’abord, je souhaiterais vous présenter ma formation et mon parcours professionnel, en mettant l’accent sur les expériences significatives que je pourrai valoriser en tant que rédacteur territorial. Je poursuivrai ensuite par l’exposé de mon projet professionnel au service de la fonction publique territoriale.
[courte pause pour laisser le temps au jury de bien prendre note du plan de l’exposé]
S’agissant de mes études, en 2010, après avoir obtenu mon bac en sciences économiques et sociales, j’ai choisi d’intégrer l’IUT de Tours où j’ai suivi un parcours de communication des organisations, complété d’une licence professionnelle.
Au plan professionnel, j’ai commencé par travailler pour une start-up, pendant deux ans, puis une entreprise de grande distribution et enfin la société de communication où j’exerce actuellement.
Ma formation et mes expériences professionnelles m’ont permis d’être en contact avec des personnes et des organisations d’horizons très différents mais avec le souci constant de demeurer à leur écoute, soit pour apprendre de ces rencontres, soit pour répondre à leurs besoins, notamment dans le domaine de la communication institutionnelle ou commerciale.
Ainsi, mon emploi de consultant publicitaire m’a amené à travailler régulièrement avec les services de plusieurs intercommunalités, chargés de promouvoir leurs territoires au plan économique. Au travers de ces missions, qui se sont déroulées sur une période de trois ans, j’ai pu non seulement mettre à profit ma formation universitaire et l’expérience acquise, mais aussi découvrir le fonctionnement et les préoccupations de collectivités territoriales de tailles et d’organisations différentes.
Je me suis adapté à des réalités locales très concrètes, tant en ce qui concerne les circuits de décision que la finalité des actions de communication envisagées. La réussite de ces missions n’a pu advenir qu’en fédérant les équipes des collectivités autour de projets réellement efficients, dont les acteurs comprenaient le sens et la finalité et auxquels ils adhéraient. Sur ce point, la communication ne peut se limiter à une plaquette publicitaire ou un article sur un site internet. Elle doit aller plus loin puisqu’il s’agit d’attirer sur un territoire donné, des entreprises et leurs salariés. Cela suppose également de rester en contact permanent avec les chefs de services chargés des infrastructures, de l’urbanisme, de l’éducation, pour aboutir à un projet cohérent.
Bien entendu, toute cette communication doit nécessairement s’effectuer en concertation avec les élus locaux, qui définissent justement la finalité des projets à mettre en œuvre, étant précisé que j’ai été amené à rendre compte à ces mêmes élus de la progression de mes missions et surtout de leurs résultats.
Parmi ces projets, au-delà des classiques supports de communication que j’ai évoqués précédemment, j’ai organisé la participation des intercommunalités à différents forums locaux et régionaux, afin de promouvoir leurs territoires respectifs, ainsi que les infrastructures et les services qu’elles proposent. Je me suis également déplacé pour rencontrer des entrepreneurs afin de mieux cerner leurs besoins et ce qu’ils pouvaient attendre des collectivités territoriales.
Ces expériences m’ont amené à prendre conscience des ressources que possédaient les collectivités locales, des ressources mobilisables pour la réalisation de projets porteurs de sens pour leurs élus, leurs agents et leurs usagers, particuliers comme professionnels. Et je vous avoue que les missions que j’ai exercées au profit des collectivités ont aussi été porteuses de sens pour moi, ce qui m’a conduit d’ailleurs à m’intéresser d’un peu plus près à la fonction publique territoriale.
[courte pause pour marquer le passage à la seconde partie de l’exposé]
Justement, mon projet professionnel s’inscrit dans ce cadre : l’action publique locale, au plus près des besoins des usagers, des élus et des agents.
Si je souhaite rejoindre la fonction publique territoriale, c’est précisément pour mettre au service d’une collectivité locale les compétences que j’ai acquises ces dernières années en matière de savoirs-faire, mais surtout de savoirs-être.
En effet, je crois à la fois à l’intelligence collective et au travail collectif, pour peu qu’ils soient mobilisés au service d’un projet lui-même collectif. La mutualisation des compétences, le travail en équipe, la collaboration entre différents acteurs locaux, institutionnels ou privés, constituent des valeurs qui ont du sens pour moi et auxquelles je souhaite m’associer et participer. La polyvalence et la réactivité contribuent aussi à rendre effectives ces valeurs. Dans la continuité de ce que j’ai pu réaliser dans le passé, c’est ce que je souhaiterais poursuivre en tant que rédacteur territorial.
Par ailleurs, comme je vous l’indiquais, je suis très attaché à l’action locale car je crois qu’il est possible de faire beaucoup, à ce niveau d’intervention, pour le bien commun. Les valeurs du service public et plus particulièrement du service public local sont un cadre que je trouve très motivant au plan professionnel et par voie de conséquence au plan personnel.
Ainsi, et pour conclure, sans vouloir idéaliser ce cadre, car je suis aussi conscient des difficultés et des limites de l’action publique locale, je souhaiterais en tout cas y apporter ma contribution et ma motivation.
Je vous remercie pour votre écoute.
L'avis du jury
Le candidat a respecté le temps qui lui était alloué puisque son exposé dure précisément 5 minutes. Ce temps de parole doit poursuivre un objectif bien précis : démontrer au jury que le candidat est prêt à assumer ses futures responsabilités de rédacteur territorial, en tenant compte de son environnement professionnel dans lequel sa hiérarchie et les élus locaux jouent un rôle prépondérant.
En effet, il ne s’agit pas de jouer les « franc-tireurs » en s’affranchissant des règles administratives pour mettre en avant ses qualités et ses compétences mais plutôt de rassurer le jury sur le fait que l’on sache utiliser ses qualités et ses compétences au service d’une équipe, dans un objectif collectif de service au public.
Le plan est clairement annoncé dès le départ, ce qui permettra au jury de suivre l’exposé en toute sérénité et de prendre des notes qui serviront à formuler les premières questions de l’entretien.
Par ailleurs, ce plan est thématique (après un très bref rappel du cursus universitaire suivi), donc plus dynamique qu’un plan chronologique (qu’il faut absolument bannir!).
Quant à sa motivation, le candidat a mis en avant son attachement aux valeurs du service public, notamment local, ce qui constitue un élément clé d’un exposé réussi. Le jury ne recherche pas n’importe quel type de candidats. Les compétences, le savoir-faire, le savoir-être ne suffisent pas. Les lauréats seront titularisés en tant que fonctionnaires territoriaux : dès leur exposé oral, puis dans les réponses aux questions du jury, ils doivent démontrer qu’ils connaissent d’ores et déjà la culture administrative et de service public, et qu’ils adhèrent à ses valeurs.
Questions du jury
Si vous n'obtenez pas de poste de chargée de communication, renoncerez-vous au concours ?
La garantie de stabilité de l’emploi inhérente au statut de fonctionnaire territorial profite-t-elle en priorité aux agents ou aux collectivités territoriales ?
Vous parlez d’intelligence collective. Comment mobiliserez-vous vos équipes une fois en poste? En d’autres termes, quel manager serez-vous ?
Après une vie professionnelle très dynamique, ne craignez-vous pas l'inertie, supposée ou réelle, de la fonction publique territoriale ?
Pensez-vous qu'un journal d'information local est réellement gratuit ?
