Respecter autrui : définitions

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Chaque élève doit s’approprier des principes qui garantissent le respect en apprenant ce qu’est la morale civique. Cette dernière repose sur la conscience de la dignité et de l’intégrité de la personne et sur l’approche normée des droits et devoirs de chacun envers la communauté.

1 - Les relations sociales

A. Le respect

Selon le Petit Robert, le respect est « un sentiment qui porte à accorder à quelqu’un une considération admirative, en raison de la valeur qu’on lui reconnait et à se conduire envers lui avec réserve et retenue ». Le respect ne peut pas être exprimé sous la contrainte (forcer le respect). Tout acte n’est pas respectable, alors que toute personne possède, malgré l’ignominie de ses agissements, un droit à la dignité, donc un droit au respect.

L’élaboration d’une socialisation de l’enfant en immersion dans le monde scolaire passe par l’apprentissage du respect d’autrui, exigence qu’il doit recevoir en retour.

B. La politesse

La politesse peut être considérée comme un ensemble de codes de langages et d’attitudes qui permettent de faciliter les relations avec autrui. Il faut observer ces usages pour que le respect soit marqué dès le début de l’interaction entre les individus. Cependant, la politesse ne garantit pas le respect : une personne polie n’est pas forcément une personne respectueuse.

C. L’autorité

Dans le cadre scolaire, l’autorité est l’expression d’un pouvoir du sachant sur les apprenants. Elle est composée de trois caractéristiques : le savoir, la légitimité et la reconnaissance que doivent avoir les subordonnés envers la personne qui exerce l’autorité.

Hannah Arendt explique que l’autorité n’est pas un rapport de force, ni la conséquence d’une séduction. Elle se fonde sur la reconnaissance que l’élève a vis-à-vis de son professeur, notamment la reconnaissance de sa légitimité dans sa fonction d’enseignant.

Il ne peut pas y avoir de soumission intellectuelle de la part des élèves, mais une dévolution acceptée de l’autorité à l’adulte. Cela n’a rien à voir avec la discipline qui est une forme de coercition. Ce n’est que lorsque l’autorité est insuffisante que des sanctions doivent rappeler les règles de la vie en communauté.

2 - La lutte contre les discriminations et les stéréotypes

A. La différence

La différence est un ensemble de caractères qui distinguent une personne d’une autre. Le synonyme est la dissimilitude. Nous n’attendons pas des élèves qu’ils respectent les différences mais bien qu’ils respectent l’autre parce qu’il est différent d’eux. Le constat des différences entre soi et les autres implique des préjugés, voire des stéréotypes.

B. Le préjugé

Le préjugé est l’expression d’une opinion favorable ou défavorable qu’on se fait sur quelqu’un ou quelque chose en fonction de caractères personnels ou d’apparence. La plupart du temps, le préjugé vient d’une idée ou d’une opinion qu’on se fait sans réfléchir et qui est souvent conditionnée par l’environnement socio-économique, l’époque ou l’éducation.

C. Le stéréotype

Le stéréotype peut être considéré comme le grade supérieur du préjugé puisqu’il partage avec ce dernier le caractère rapide d’une opinion définitive sur une personne et son identité. Il guide souvent mécaniquement les manières de penser, de sentir et d’agir d’une personne ou d’un groupe. Souvent, le stéréotype est synonyme de cliché.

D. La discrimination

La discrimination est juridiquement définie comme « une distinction de droit ou de fait entre individus ou groupes aboutissant à une inégalité ». Elle résulte d’un acte délibéré ; elle est « en tout cas le comportement actif d’un acteur (le législateur, l’employeur...) » qui discrimine soit directement soit indirectement.

Dans le Code pénal, 23 motifs de discrimination sont relevés (articles 225-1 et 255-1).

E. L’inégalité

L’inégalité est une situation de fait, résultant de facteurs inhérents à la personne (âge, maladie, handicap...) ou de facteurs exogènes (les structures sociales ou économiques, qui soit admettent les inégalités, soit proclament un idéal égalitaire qui n’est pas réalisé dans les faits, les deux pouvant bien sûr interagir). L’inégalité peut ainsi préexister à tout acte ou agissement d’autrui.

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Je m'entraine

Dans un message clair, une élève dit à une autre qu’elle a été choquée par son attitude car elle a été impolie avec elle et donc lui a manqué de respect. Est-ce juste ?