Méthode de l'épreuve de français

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1 - Procéder par étape

Lisez une fois le texte, puis prenez connaissance de l’ensemble des questions posées.​

Les questions de compréhension sont souvent placées au début, mais ce n’est pas toujours le cas, elles peuvent aussi clore l’épreuve. Quelle que soit leur place, il est conseillé de commencer par ces questions. Il faut donc relire le texte en ayant bien en tête les questions posées sur le texte lui-même, afin de gagner en efficacité.

Poursuivez ensuite avec les questions de vocabulaire qui sont en lien avec le texte.

Répondez ensuite aux questions de grammaire et d’orthographe en commençant par ce qui vous semble facile. Vous utiliserez le temps qu’il vous restera pour tenter de résoudre les questions « à problème ».

Soyez attentif au barème, qui vous permet de repérer les points forts de l’épreuve ; il constitue également un indice pour le temps à consacrer aux questions. La partie compréhension de texte est généralement la plus valorisée.​

2 - Expliquer un mot, une expression ou une phrase

A - Expliquer un mot

La plupart des mots sont polysémiques, ils peuvent être employés au sens propre ou au sens figuré. Pour expliquer un mot, on choisit d’abord de donner son sens premier (premier sens donné dans le dictionnaire) :

  • 1re étape : on donne le sens général du mot ;​
  • 2e étape : lorsque le sens général est donné, on va à la ligne et on définit le mot dans le contexte de la phrase ou du texte.​

Exemple

« Compte tenu de l’extraordinaire prolifération des moyens de communication, on ne sait plus reconnaître l’essentiel de l’accessoire. » Expliquez le mot « prolifération ».

« Prolifération » veut dire production surnuméraire, multiplication rapide de cellules, d’animaux, de plantes...

L’auteur constate une augmentation rapide de tous les moyens qui permettent aux informations de circuler quotidiennement et instantanément : la télévision, la radio, Internet... Dans le mot « prolifération », il y a ici l’idée que nous sommes submergés par les informations, que nous ne les maîtrisons pas.

Il faut éviter de donner un synonyme seul, cela ne suffit pas. En effet, dans l’exemple ci-dessus, remplacer « prolifération » par « multiplication » n’exprimerait pas l’idée de rapidité, de surabondance...

Il faut toujours examiner pourquoi l’auteur a choisi ce mot là et non un autre, et étudier les liens que ce mot tisse avec les autres mots du texte.

B - Expliquer une expression ou une phrase

Lorsque l’expression ou la phrase comporte un mot difficile, on cherche d’abord à expliquer ce mot, en le reliant au contexte (voir méthode précédente).

S’il s’agit d’une expression utilisée au sens figuré, on cherche un groupe de mots ayant le même sens. Dans le contexte, on insiste sur le fait que le choix d’une expression toute faite frappe davantage le lecteur.

Exemple

On a fait une coupe sombre dans le personnel : on a licencié beaucoup d’employés.

Si l’expression ou la phrase comporte une figure de style, il faut identifier le procédé (métaphore, comparaison...), puis expliquer ce que veut dire l’expression dans le contexte.

Exemple

« L’entreprise fait naufrage » : métaphore qui signifie que l’entreprise est en faillite.

​L’expression ou la phrase que l’on vous demande d’expliquer comporte générale- ment une idée essentielle qui permet de mieux comprendre le texte. Montrez à vos correcteurs que vous avez su faire les liens, que vous avez saisi le sens particulier de l’expression ou de la phrase dans son contexte.

Exemple

« Nous produisons des tonnes de déchets, laissant à nos successeurs le soin d’affronter les conséquences en hypothéquant leur avenir. Expliquez le sens de l’expression « en hypothéquant leur avenir ».

Explication de l’expression dans son contexte : De même que l’on hypothèque un bien en prenant le risque de le perdre pour obtenir un avantage immédiat, nous risquons de mettre en péril l’avenir de nos enfants pour assurer notre confort aujourd’hui.

3 - ​Repérer et expliquer des procédés (ou figures) de style

Pour attirer l’attention du destinataire, l’auteur choisit des procédés qui donnent au langage plus de force, de vivacité, d’éclat. Il est utile de reconnaître ces procédés, pour mieux expliquer une expression ou une phrase.

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4 - Dégager les réseaux lexicaux, caractériser le ton d’un texte

Comprendre un texte demande d’étudier son vocabulaire. Regrouper et trier les mots permet de mettre en évidence les préoccupations de l’auteur. L’étude des réseaux lexicaux amène aussi à dégager le ton du texte.

A - Les réseaux (ou champs) lexicaux

Au concours, certaines questions vous demandent explicitement ou non d’étudier les réseaux lexicaux : « Faites l’étude du champ lexical de... » ; « Faites une étude du portrait de/du caractère de... » ; « Quels sont les sentiments... ». Ces questions impliquent que vous repériez et triiez le vocabulaire choisi par l’auteur.

On appelle réseau lexical l’ensemble des mots qui désignent des réalités ou des idées appartenant au même thème, on y ajoute les mots qui, à cause du contexte, évoquent également le thème.

Exemple

Temps libre : « repos », « délassement », « détente », « vacances », « loisir »...

Le repérage des réseaux lexicaux aide à interpréter le texte. Il permet de découvrir les intentions, les impressions, les sentiments de l’auteur.

Un seul réseau peut être développé tout au long du texte (dans une démonstration par exemple), mais dans la plupart des cas des réseaux lexicaux s’entrecroisent, marquant souvent des oppositions (une thèse s’opposant à une autre thèse), mots valorisants/dévalorisants ; négatifs/positifs...

Exemple

« Je hais les portables, j’en souffre beaucoup, je constate avec effroi qu’il n’est plus de trottoirs, plus de terrasses, plus de boutiques, plus de musées, plus de déserts indemnes [...] de leur exaspérant babillage... » (A. Finkelkraut)

Repérer un réseau lexical, c’est citer l’ensemble des termes (entre guillemets). On ne peut se contenter de dire, par exemple : le réseau lexical de l’amour est présent dans ce texte.

B - Le ton d’un texte

Pour trouver le ton d’un texte, il faut se « laisser envahir » par la personnalité de celui qui s’exprime, puis repérer les termes révélateurs de son état d’esprit, les types de phrases, les images (voire les figures de style).

Le ton (la tonalité) d’un texte ou d’un passage est lié à l’effet produit sur le destina- taire ou le lecteur.

  • Le ton comique : fait rire (jeux de mots, caricatures...).​
  • Le ton humoristique : fait sourire, est dénué de méchanceté.
  • Le ton dramatique : émeut, fait peur, maintient le suspense.
  • Le ton pathétique : émeut, inspire la pitié en décrivant la souffrance morale ou physique (champ lexical de la douleur, exclamations, métaphores, comparaisons...).
  • Le ton lyrique : fait partager les sentiments intimes (emploi du je/tu, champs lexicaux des sentiments, phrases exclamatives, interrogatives...).
  • Le ton ironique : se moque pour dénoncer (antiphrases, hyperboles...).
  • Le ton satirique : se moque en caricaturant.
  • Le ton oratoire/didactique : veut entraîner l’adhésion du destinataire (emploi de nous/vous, fausses questions, images frappantes, mots forts...).

5 - Trouver l’idée principale et donner un titre

Au concours, on peut vous demander de dégager l’idée principale (ou les idées principales) du texte ou d’un passage. Vous pouvez aussi être amené à proposer un titre. Dans tous les cas, c’est la même démarche qu’il faut suivre.

A - Les idées contenues dans un texte

L’idée directrice du texte est l’idée la plus importante défendue par l’auteur (thèse), celle qui, à elle seule, résume sa pensée et nous fournit son message.

Souvent annoncée dans l’introduction ou le début du texte, la thèse peut aussi se trouver parfois ailleurs, dans un autre paragraphe. Elle est idéalement reprise dans la conclusion, qui résume l’essentiel du texte.

Une thèse, comme toute idée, se formule toujours par une phrase complète. Pour trouver l’idée directrice, on se pose les deux questions suivantes :

  • de quoi parle le texte ? ⇒ le thème ;​
  • qu’en dit l’auteur ⇒ la thèse. Attention la thèse n’est pas toujours explicite, il faut quelquefois la déduire de l’ensemble des idées exprimées.

Les idées principales (arguments) sont directement reliées à l’idée directrice.

Exemple

Le conte (thème) permet à l’enfant de grandir (thèse). Il pose des questions fondamentales à propos du bien, du mal, de la mort... (arg. 1) Il donne à l’enfant les moyens d’apprendre le monde qui l’entoure et de faire face aux difficultés (arg. 2).

Le conte est porteur d’espoir (arg. 3) : même dans les situations les plus désespérées, le héros se débrouille, se fait des amis et arrivera à vivre heureux.

Pour retranscrire l’idée principale ou les idées principales d’un texte, il faut toujours utiliser vos propres mots.

B - Trouver un titre

Le titre doit résumer l’essentiel du texte. Vous le trouverez à partir de l’idée principale. Il faut donc réduire l’idée principale à quelques mots (de 5 à 10).

Le thème doit figurer dans le titre.

La ponctuation peut permettre d’économiser des mots (les deux points, par exemple), mais elle peut aussi donner un sens : le point d’exclamation pour exprimer un sentiment, une impression, un choc ; le point d’interrogation pour montrer qu’une question n’est pas tranchée.

Exemple

Le portable, une ouverture sur les autres ?

6 - Les points de vue, les discours rapportés et les commentaires

Pour bien comprendre un texte, ces notions sont indispensables : qui voit ? qui parle ?

A - Les points de vue

Le point de vue est externe quand le narrateur, effacé, se place comme simple témoin. Il rend seulement compte de ce qu’il observe.

Exemple

« Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles... un homme suivait seul la grand route. » (Zola, Germinal)

Le point de vue est interne quand le narrateur est un personnage impliqué dans l’histoire. Tout est vu à travers son regard.

Exemple

En les regardant, je compris à quel point elles étaient complices.

Le point de vue est omniscient quand le narrateur sait tout. Il connaît les pensées des personnages, mais aussi leur passé, leur avenir.

Exemple

« L’instant de panique était déjà à moitié oublié, légèrement honteux de lui-même, Winston s’assit. »

B - Les discours rapportés

Le style direct permet de rapporter les paroles telles qu’elles ont été prononcées. Il utilise les deux points, les guillemets, les tirets. Le discours rapporté au style direct est souvent introduit par un verbe : dire, penser, répondre, ajouter... Les temps verbaux et les pronoms personnels sont ceux de la communication (présent, passé composé, futur...).

Exemple

Marie lui demanda : « À demain ? – Peut-être, répondit-il timidement. – Je t’attendrai. »

Le style direct rend un récit plus vivant. Dans la presse, la conversation, on recourt au style direct dans un souci de vérité, de crédibilité.

Dans le style indirect, les paroles sont prises en charge par l’émetteur. Intro- duites par un verbe de parole, elles s’intègrent dans des propositions subordonnées complétives. Les temps verbaux et les pronoms personnels sont ceux de la narration.

Exemple 

Marie lui demanda s’il viendrait demain.

​Le style indirect peut transformer les paroles et supprimer les caractéristiques de l’oral. Des confusions entre les pronoms peuvent se produire.

Exemple

Le père de Pierre m’a dit qu’il viendrait demain : qui ? Pierre ou son père ?

Dans le style indirect, aucun signe ne permet de repérer les paroles. C’est le change- ment de ton, de niveau de langue, de point de vue qui permet d’identifier des paroles ou des pensées rapportées.

Exemple

Viendrait-il ? Elle était fatiguée de l’attendre, encore un qui la ferait marcher par le bout du nez.

C - Les commentaires du narrateur

Le narrateur peut donner son point de vue ou apporter des informations. Ces commentaires sont extérieurs à la narration. Ils se signalent par un changement de temps (passage au présent), l’emploi des 1re et 2e personnes.

Exemple

Il était honteux, cela se voyait. Tu comprends ce que je veux dire, tout le monde connaît ce sentiment...