Les fonctions de l’adjectif

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L’adjectif a deux types d’emplois : soit il est un constituant facultatif du groupe nominal et il assure alors deux fonctions, épithète ou apposé ; soit il est un constituant obligatoire du groupe verbal : il est attribut du sujet ou attribut du COD. Le groupe adjectival (adjectif + complément : des enfants fiers de leur match) a les mêmes fonctions que l’adjectif.

1 - L’adjectif dans le groupe nominal : l’épithète et l’apposition

A. L’adjectif épithète

Il est une des expansions les plus fréquentes du nom.

L’adjectif (ou le participe passé à valeur adjectivale) peut être épithète d’un nom (une perle foncée ; une perle belle et pure), de plusieurs noms (une émeraude et un saphir purs), d’un pronom (quelque chose de pur).

B. L’adjectif apposé

L’adjectif (ou le participe à valeur adjectivale) apposé est séparé, détaché du nom par une pause (virgule à l’écrit), ce qui le distingue de l’adjectif épithète, contigu au nom.

Il apporte une information supplémentaire sur le groupe nominal avec, souvent, une valeur circonstancielle explicative : Le diamant taillé resplendit. (épithète de diamant) ; Le diamant, taillé, resplendit. (apposé à Le diamant, il a une valeur causale).

Contrairement à l’épithète, l’adjectif apposé est mobile : Taillé, le diamant resplendit.

Certains grammairiens préfèrent parler d’épithète détachée mais la Terminologie grammaticale (2020) conserve le terme « apposition ».

2 - L’adjectif dans le groupe verbal : l’attribut

A. L’attribut du sujet

Il exprime une caractéristique du sujet et lui « attribue » une propriété par l’intermédiaire d’un verbe « attributif ».

Il ne peut pas être supprimé : La chasse est dangereuse. *La chasse est

L’adjectif attribut s’accorde en genre et en nombre avec le sujet : Elles sont fortes et entrainées.

Il faut maintenir l’accord, même si le sujet n’est pas exprimé : Soyons bienveillants !

Les verbes suivis d’un attribut du sujet sont les verbes dits d’état : être, paraitre, sembler, devenir, demeurer, rester. (Caroline est/semble/parait/reste heureuseheureuse : attribut du sujet Caroline) et autres : s’appeler, se montrer... (Il a vécu heureux.)

B. L’attribut du COD

Il « attribue » une caractéristique au COD, par l’intermédiaire d’un verbe attributif.

Il est non supprimable ; il est un constituant du GV qui comporte trois éléments : Verbe transitif + COD + attribut.

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Il entretient avec le COD le même rapport que l’attribut du sujet avec le sujet :

On croit son cœur fragile.Fragile est attribut du COD son coeur

On croit que son cœur est fragileFragile est est attribut du sujet son coeur

Les verbes suivis d’un attribut du COD sont, en construction directe : affirmer, déclarer, trouver, nommer... (Les épreuves rendent les amitiés plus solides.) ou en construction indirecte : choisir... pour, traiter... en ; admettre... comme, etc. On a choisi Malka comme déléguée de la classe.

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Indiquez la fonction de tous les adjectifs ou groupes adjectivaux.

1. [Ma grand-mère] n’était point donneuse et se méfiait de ma science. Tout ce que je demandais devenait immédiatement précieux, mais elle finissait par me le donner, un peu inquiète seulement d’avoir lâché quelque trésor. Mais tout m’était bon. Je rangeais sur les rayons de mon comptoir mes découvertes, de pauvres livres sans couverture, dépareillés, dépenaillés, hétéroclites, qu’elle avait acquis au hasard et au poids du papier. (J. Guéhenno, Changer la vie)

2. Froid, juste, impassible, et cependant aimé, parce que son arrivée avait en quelque sorte chassé l’ennui de la maison, il fut un bon précepteur. (Stendhal, Le Rouge et le Noir)

3. a. Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre. Cosette était maigre et blême. [...]

b. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d’ombre profonde étaient presque éteints à force d’avoir pleuré.

c. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de l’angoisse habituelle, qu’on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés. Ses mains étaient, comme sa mère l’avait deviné, « perdues d’engelures ». Le feu qui l’éclairait en ce moment faisait saillir les angles de ses os et rendait sa maigreur affreusement visible. (V. Hugo, Les Misérables)