Les conjonctions

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Les conjonctions de coordination (mais, ou, et, or, ni, car) et de subordination (que, si, quand, bien que...) sont des mots invariables qui mettent en rapport deux éléments.​

1 - Les conjonctions de coordination

Elles servent à joindre 2 éléments de même statut :
– 2 phrases : Léo a dit qu’il était malade. Or, nous l’avons vu au théâtre. ;
– 2 propositions : Jules est ravi, mais sa maman lui manque. ;
– 2 mots (Pierre et Jean) ou 2 groupes de mots (l’aile ou la cuisse), à l’exception de car et or.

Ces éléments ne dépendent pas l’un de l’autre. Ils peuvent être de classes différentes, mais ont toujours la même fonction. Amélie et toi formez un beau couple.et coordonne un nom propre et un pronom personnel, qui sont tous deux sujets du verbe former.

Tous les mots ou groupes ne peuvent pas être coordonnés, sauf pour créer un effet de style : Tout jeune, Napoléon était très maigre et officier d’artillerie. (J. Prévert)

Les conjonctions de coordination se placent entre les éléments qu’elles relient ; elles n’ont pas de fonction syntaxique dans la phrase ; en règle générale, elles ne peuvent pas se combiner.

Chacune marque un rapport logique particulier : addition (et, ni), cause (car), disjonction (ou), opposition (mais, or).

Donc a longtemps été classé parmi les conjonctions de coordination. Aujourd’hui, les grammairiens le considèrent comme un adverbe, car, contrairement aux conjonctions de coordination, il est combinable avec et (Et donc, comment se termine cette histoire ?) et déplaçable (Donc, tu viendras demain ? / Tu viendras donc demain ?) Il sert aussi souvent à renforcer une assertion ou une injonction dans une phrase exclamative : Allons donc !

2 - Les conjonctions de subordination

Une conjonction de subordination relie 2 propositions et marque une relation d’inégalité entre elles : la proposition subordonnée qu’elle introduit dépend de la proposition principale. La conjonction de subordination n’a aucune fonction grammaticale, contrairement au pronom relatif. [Bob espère] [que le bateau viendra].

A. Conjonctions simples et locutions conjonctives

Les conjonctions simples sont peu nombreuses : que, quand, comme, si...

Les locutions conjonctives, très nombreuses, sont généralement composées de la conjonction que précédée d’un autre élément : adverbe alors que, bien que... ; préposition après que, pendant que... ; groupe nominal prépositionnel de peur que, de façon que...

Ces locutions, qui introduisent toutes une proposition subordonnée circonstancielle, ne sont pas soudées, sauf lorsque, quoique et puisque.

B. L’emploi des conjonctions de subordination

La conjonction que est un marqueur de subordination qui introduit des propositions subordonnées complétives (J’attends que tu arrives.). Employée avec les prépositions à, de, en, sur + ce, elle forme des locutions (à ce que, de ce que...) qui introduisent des subordonnées complétives COI (Elle se plaint de ce que personne ne l’aide.). 

Les conjonctions de subordination introduisant des subordonnées circonstancielles indiquent différents rapports sémantiques :
– but : afin que, pour que, de peur que... ;
– cause : comme, parce que, puisque, attendu que, vu que, étant donné que... ;
– comparaison : comme, ainsi que, de même que, selon que... ;
– concession ou opposition : bien que, quoique, alors que, tandis que... ;
– condition, hypothèse : si, au cas où, à condition que, pourvu que, à moins que... ;
– conséquence : (si)... que, si bien que, de façon que, de manière que, de sorte que... ;
– temps : quand, lorsque, comme, alors que, avant que, après que, dès lors que, tandis que...

Une même conjonction peut avoir plusieurs valeurs : par exemple, comme peut introduire une subordonnée de comparaison (Julie a joué comme le ferait une championne.), de cause (Comme il pleuvait, il est resté chez lui.) ou de temps (Comme je passais, la concierge me remit un colis.).

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Je m'entraine​

Relevez et distinguez les conjonctions de coordination et de subordination.
C’était une galiote hollandaise, un bateau plutôt rond, avec une mâture assez basse, donc lourd et peu rapide, mais d’une stabilité extraordinaire par mauvais temps. Aussi le soir, lorsque le capitaine van Deyssel vit un coup de vent faire éclater l’une des voiles [...], il ordonna à ses hommes de replier les autres voiles et de s’enfermer avec lui à l’intérieur, en attendant que ça se passe. Le seul danger qui était à craindre, c’était des récifs ou des bancs de sable, mais la carte n’indiquait rien de ce genre, et il semblait que La Virginie pouvait fuir sous la tempête pendant des centaines de kilomètres sans rien rencontrer. (M. Tournier, Vendredi ou la vie sauvage © Éditions Gallimard Jeunesse)