Les compléments d’objet

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Les compléments d’objet direct et indirect sont des constituants du groupe verbal.

1 - Verbes transitifs et intransitifs

Un verbe peut recevoir toutes sortes de compléments. C’est lui qui détermine la construction, le sens et le nombre de ses compléments. On distingue :
– les verbes transitifs directs qui ont des compléments construits directement, sans préposition : Nous admirons le courage des sauveteurs. ;
– les verbes transitifs indirects construits avec des compléments introduits par des prépositions : Il croit en sa chance. Elle rêve de ses vacances.

Les verbes intransitifs ne reçoivent aucun complément d’objet. Il bavarde.

Certains verbes ont plusieurs constructions selon leur sens : La barbe pousse. (intransitif) ; Il pousse une porte. (transitif direct) ; La faim pousse à la révolte. (transitif indirect).

2 - Le complément d’objet direct (COD)

Verbe transitif direct → complément d’objet direct, sans préposition.

Les manipulations pour reconnaitre un COD :
– il n’est pas déplaçable : *Malo le dernier Goncourt a acheté. ;
– il peut être remplacé par les pronoms personnels objets le, la, les : Le dernier Goncourt, il l’a acheté. ;
– lors de la transformation de la phrase active en phrase passive, il devient le sujet du verbe : Le dernier Goncourt a été acheté par Malo.

Les classes grammaticales du COD :
– un groupe nominal ou un nom propre : Ilyès aime les bateaux. ;

– un pronom : personnel (Il les aime.), démonstratif (Il préfère celui-ci.), possessif (Il adore le sien.), indéfini (Il connait tout.), interrogatif (Que veut-il ?), relatif (Le bateau qu’il préfère est un voilier.) ;

– un infinitif ou un groupe infinitif : Il aime naviguer. ;

– une relative substantive : Élisez qui vous voulez. ;

– une subordonnée conjonctive introduite par que : Je voudrais que tu réfléchisses. ;

– une subordonnée interrogative indirecte : Je me demande si j’irai en Polynésie un jour. ;

– une subordonnée infinitive : Il regarde les bateaux partir.

Le partitif (de la, du, des...) introduit un COD et non pas un COI. Il mange du poulet. Le verbe manger est transitif direct → Il mange du/un/le poulet.

3 - Le complément d’objet indirect (COI)

Verbe transitif indirect → COI, introduit par une préposition (le plus souvent à ou de). Naïs rêve de la Polynésie. Joan songe à l’Australie.

Le COI peut être remplacé par les pronoms personnels objets lui, y, en : Naïs en rêve.

Les classes grammaticales du COI :
– un groupe nominal prépositionnel : Il pense à son futur voyage. ;
– un pronom personnel précédé ou non par une préposition (Il rêve de lui. Elle lui écrit.), les pronoms démonstratif, possessif, indéfini (Il ne renonce à rien.), interrogatif (À quoi rêves-tu ?), relatif (La personne à qui tu parles est célèbre.) précédés d’une préposition ;
– un infinitif ou groupe infinitif précédé d’une préposition : Il rêve de partir très loin. ;
– une proposition subordonnée introduite par à ce que, de ce que : relative substantive périphrastique (Il parle de ce qu’il a vu.), conjonctive (Il a renoncé à ce que tu l’accompagnes.).

La Terminologie grammaticale de 2020 considère que des compléments non supprimables, ni déplaçables, analysés par la tradition scolaire comme circonstanciels (de mesure, de lieu...), sont des COD (La statue pèse 5 kilos. Elle mesure 80 cm.) ou des COI (Il va à la Guadeloupe.). Mais dans Il fera du bateau à la Guadeloupe, à la Guadeloupe, déplaçable, est complément circonstanciel de lieu.

4 - La double complémentation

Avec certains verbes (dire, donner, écrire, préférer, raconter, se plaindre...), le GV peut comporter deux compléments : un COD + un COI ou deux COI.

Il a ajouté une étape (COD) à son voyage (COI).

Il parle de ses projets (COI) à sa famille (COI).

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Identifiez la classe grammaticale de chaque complément d’objet. Est-il COD ou COI ?

Il était au désespoir d’être hors de prison. Il se gardait bien d’avouer cette cause de sa tristesse, elle eût amené des questions auxquelles il ne voulait pas répondre.

– Mais quoi ! lui disait la duchesse étonnée, cette horrible sensation lorsque la faim te forçait à te nourrir [...] d’un de ces mets détestables fournis par la cuisine de la prison, [...] cette sensation ne te fait pas horreur ?

– Je pensais à la mort, répondait Fabrice, comme je suppose qu’y pensent les soldats. (Stendhal, La Chartreuse de Parme)