Le vote

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Le système électoral est l’ensemble des règles qui organisent l’expression du suffrage, le cadre dans lequel il s’exerce. Il tient compte aussi des modes de calcul pour le choix des représentants. Comment passer de plus de 40 millions d’électeurs à 577 députés actuellement, par exemple ? Le scrutin dépend du mode de calcul choisi pour établir la représentation : il peut être majoritaire ou proportionnel.​

1 - Le scrutin uninominal

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S’il y a un seul mandat à pourvoir (comme celui de président de la République ou de député, par exemple), c’est un scrutin uninominal. Le scrutin uninominal est un scrutin majoritaire : la personne qui remporte le plus de voix a le mandat.

Les scrutins majoritaires sont fondés sur le principe que le gagnant remporte tout : « The winner takes all » (procédure pour l’élection du président des États-Unis par les Grands Électeurs élus eux-mêmes dans chaque État). Cela avantage les grands partis et cela a le mérite de dégager des majorités claires et des gouvernements stables.

Deux systèmes sont établis :
– pour le scrutin majoritaire à un tour, la procédure de vote est la plus rapide et la plus brutale. Celui qui est en tête est élu, même s’il n’y a qu’une voix d’avance. Ce système conduit à structurer une vie politique autour de deux grands partis (bipartisme comme aux États-Unis ou au Royaume-Uni) ;

– pour le scrutin majoritaire à deux tours, le calcul est un peu plus complexe puisqu’il faut que la personne qui arrive en tête au premier tour obtienne la majorité absolue (51 % des suffrages obtenus). Si c’est le cas, l’élection est proclamée. Dans le cas contraire, un second tour est organisé dans lequel la majorité relative est attendue (c’est-à-dire plus de voix que les autres). En France, ce système est retenu pour l’élection présidentielle depuis que le scrutin est soumis au suffrage universel (1962). Les analystes ont l’habitude de dire que, pour la présidentielle, « au premier tour, on choisit ; au second, on élimine ». Pour les élections législatives, il est possible que trois candidats se maintiennent au second tour car ils ont obtenu un nombre suffisant de voix (12,5 % des inscrits) pour continuer la course au siège. Ils décident de ne pas se désister : on appelle alors cela une « triangulaire ».

À un ou deux tours, le scrutin majoritaire entraine des distorsions fortes entre le pourcentage des voix et le pourcentage de sièges recueillis, notamment lors des élections législatives.

2 - Le scrutin plurinominal

S’il y a plusieurs mandats à pourvoir (comme lors de l’élection d’un conseil municipal, départemental, régional ou européen), c’est un scrutin plurinominal. Pour ce type de scrutin, deux formules sont possibles : soit la liste qui a le plus de voix remporte tous les mandats soumis à élection (logique majoritaire) ; soit chaque liste reçoit, en proportion des suffrages exprimés en sa faveur, le nombre correspond de mandats (logique proportionnelle).

Avec les scrutins proportionnels, le but est de représenter le plus fidèlement possible la diversité des opinions politiques du corps électoral. On cherche ainsi la justice politique, mais il y a un grand risque d’éparpillement et de constituer une assemblée ou un conseil extrêmement divisé. Trouver une majorité pour gouverner semble plus difficile avec un scrutin proportionnel, ce qui peut entrainer un risque d’instabilité gouvernementale. Dans un scrutin proportionnel, un seul tour suffit.

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Je m'entraine

À quel type de scrutin l’infographie suivante fait-elle directement allusion ?

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