Le sujet

Signaler

Le sujet est la fonction fondamentale de la phrase. Le plus souvent, le sujet et le verbe varient simultanément, ce qui fait dire que le sujet « commande » l’accord du verbe.

1 - Définitions

Le sujet est, avec le groupe verbal, un des deux constituants obligatoires de la phrase canonique. Généralement, il n’est pas supprimable : Le bijoutier (GS) décore les vitrines (GV).

Le sujet peut être effacé, comme dans les phrases à l’impératif (Mangeons !) ou à l’infinitif (Ne pas déranger.). Il n’est pas facile à repérer dans les propositions subordonnées infinitives : J’entends le vent bruisser dans les feuilles. le vent est sujet du verbe bruisser.

Il régit toujours l’accord du verbe en personne et en nombre, et parfois en genre (temps composés formés avec l’auxiliaire être et forme passive). Les vitrines sont décorées.

Quelques accords particuliers :

• Plusieurs sujets au singulier → un verbe au pluriel : Léa et Diane sont parties.

• Un même sujet pour plusieurs verbes : Les enfants criaient, couraient, plongeaient.

• La chaine d’accord sujet-verbe peut être interrompue par un complément circonstanciel (Les enfants, chaque lundi, allaient à la piscine.), un adverbe (Les athlètes, souvent, faisaient un stage en altitude.), un pronom personnel « écran » (Ces fleurs, l’enfant les offre de bon cœur à sa mère. Elles lui plaisent.)

• Le nom noyau du GS peut être éloigné du verbe par un complément du nom (Les jeunes du quartier chantent.), une proposition relative adjective (Les jeunes qui chantent font plaisir à tous.).

2 - Les manipulations pour reconnaitre le sujet

Poser la question qui/qu’est-ce qui + verbe ? La réponse correspond au sujet. Le magasin est ouvert. Qu’est-ce qui est ouvert ? → le magasin.

Pronominaliser : Tous les bijoux sont exposés.Ils sont exposés. Que tu t’intéresses aux bijoux est une nouveauté. → C’est une nouveauté.

Ajouter c’est/ce sont ... qui pour encadrer le sujet : Ce sont tous les bijoux qui sont exposés. C’est [le fait] que tu t’intéresses aux bijoux qui est une nouveauté.

Mettre la phrase à la forme passive. Lors de la transformation, le sujet devient complément d’agent. Anouk (sujet) a acheté des bracelets dorés (COD). → Des bracelets dorés  (sujet) ont été achetés par Anouk (complément d'agent).

3 - Les formes du sujet

Un groupe nominal plus ou moins étendu : Une musique retentit. Une musique rythmée retentit. Une musique rythmée qui envahit peu à peu la salle retentit.

Un nom propre : Alix aime le violon.

Un pronom : personnel (Vous chantez), démonstratif (C’est beau !), possessif (Les tiens sont bleus.), indéfini (Chacun passera à son tour.), interrogatif (Qui est arrivé ?) relatif (J’aime les arbres qui font de l’ombre. : qui est sujet de font et introduit la relative).

Une proposition subordonnée : une complétive sujet (Que tu danses la salsa me fait plaisir.) ou une relative substantive (Qui est content de son état est riche.).

Un verbe à l’infinitif (avec compléments parfois) : Manger trop sucré est nuisible.

4 - La place du sujet

Le sujet est généralement situé à gauche du verbe : Arthur (sujet) poursuit Raphaël (COD).

Les accords sont plus difficiles à gérer quand le sujet est inversé : dans l’interrogation (Quand sont parties Léa et Diane ? As-tu des nouvelles fraiches ?) et dans certaines subordonnées ou les incises (Lorsqu’arrivent les vacances, c’est le bonheur. « Quels que soient les problèmes, nous les résoudrons », dit-il).

5 - Sujet grammatical et sujet logique

Certains verbes construits à la forme impersonnelle ont un double sujet : un sujet grammatical (dit « apparent ») qui se situe à gauche du verbe et qui commande l’accord et un sujet logique (dit « réel ») qui détient l’information sémantique. Il (sujet grammatical) manque trois fruits. (sujet logique) → Trois fruits manquent.

1ff68018-a2cf-478b-be15-575c87b29516

Je m'entraine

Identifiez les verbes et leur sujet ; donnez la classe grammaticale de chaque sujet.
Je ne savais pas que, bien plus tristement que les petits écarts de régime de son mari, mon manque de volonté, ma santé délicate, l’incertitude qu’ils projetaient sur mon avenir, préoccupaient ma grand-mère au cours de ces déambulations incessantes de l’après-midi et du soir, où on voyait passer et repasser, obliquement levé vers le ciel, son beau visage aux joues brunes et sillonnées. (M. Proust, Du côté de chez Swann)