Le rôle de l’école maternelle

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L’ATSEM doit rester à sa place

L’ATSEM doit rester à sa place

AtL’école maternelle permet à l’enfant d’explorer un monde différent de celui de la cellule familiale, d’être en contact avec d’autres adultes que ses parents et aussi des individus de son âge. Il doit s’adapter à la vie en collectivité, se faire comprendre par d’autres. Il va poursuivre sa construction dans un milieu dont l’objectif principal est de développer le langage.

Les objectifs de l’école maternelle

Les programmes de maternelle ont été redéfinis dans le bulletin officiel de l’Éducation nationale du 26 mars 2015 et appliqués dès la rentrée 2015. Ils forment le cycle des apprentissages fondamentaux, propres aux classes maternelles.

L’enseignement à la maternelle est considéré comme fondamental pour établir les bases éducatives et pédagogiques qui permettront aux élèves de mieux réussir leurs apprentissages futurs.

L’école maternelle est bienveillante et donne aux enfants l’envie d’aller à l’école pour apprendre, développer leur personnalité et s’épanouir.

Elle considère que chaque enfant possède déjà un savoir-faire, des connaissances et une représentation du monde ; l’école lui accorde sa confiance dans ses capacités.

Elle met en place des relations de confiance avec les parents (et les enfants) pour leur permettre la compréhension des enjeux de l’école, de l’importance du langage, des jeux…

Le confort de l’enfant est à prendre en compte aux moments pénibles : les moments de séparation avec les parents, les périodes de transition avec les temps périscolaires. Les enseignants doivent se concerter avec les autres professionnels des activités périscolaires (animateurs et ATSEM/ASEM), les acteurs du RASED, les enseignants de l’école élémentaire.

L’école maternelle tient compte des capacités cognitives ou motrices des enfants ; elle tient compte, notamment, de leur besoin de bouger, de leur curiosité. L’accueil, les récréations, l’accompagnement des moments de repos, de sieste, d’hygiène sont des moments qui donnent lieu à des temps éducatifs.

L’école est un lieu où les enfants apprennent à vivre et à apprendre ensemble ; elle donne les bases d’une construction citoyenne respectueuse des règles de la laïcité. Les enfants s’initient à collaborer et à prendre leur posture d’élève en respectant les consignes.

L’apprentissage en maternelle est spécifique, les enfants apprennent :

  • en imitant, en observant, en jouant, (jeux symboliques, d’exploration, de construction et de manipulation, jeux inventés, fabriqués…) ;
  • en exerçant leur autonomie ;
  • en construisant des histoires et en développant leur imaginaire, leur mémoire ;
  • en pratiquant des exercices de motricité ;
  • en expérimentant des jeux comportant des règles collectives ;
  • en réfléchissant à des problèmes de leur âge et de leurs compétences ;
  • en s'exerçant de manière répétitive aux différentes activités proposées.

Les domaines d’apprentissage

Les enseignements sont développés dans 5 domaines d’apprentissage.

Le langage

C’est la condition essentielle à la réussite d’un élève car le langage est la porte d’entrée de la lecture, de l’écriture et de la culture : l’enfant est sollicité pour parler, écouter, réfléchir, puis lire et écrire. Les plus petits n’osent pas prendre la parole en groupe, s’adresser à l’enseignant ou aux autres enfants. L’apprentissage doit les amener à oser parler petit à petit. Progressivement, ils font des efforts pour se faire comprendre. Les enfants apprennent à la maternelle l’utilité de l’écrit bien avant de savoir écrire. Puis, ils apprendront à maîtriser le mouvement pour tracer des lettres et oser les écrire à leur tour pour s’exprimer.

« Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique »

La pratique d’activités physiques et artistiques contribue au développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et relationnel des enfants. Ils apprennent à s’orienter, à devenir habiles, à moduler leur force, avoir des repères dans le temps et l’espace, tenir compte de l’espace des autres… Petit à petit, les enfants vont apprendre à adapter leurs mouvements en fonction des contraintes des lieux où ils bougent.

« Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques »

L’école développe le goût artistique grâce aux compétences visuelles et auditives des enfants : peinture, sculpture, dessin, photographie, cinéma, bande dessinée, arts graphiques, arts numériques, chansons, musiques instrumentales et vocales, danse, théâtre, arts du cirque, marionnettes…

« Construire les premiers outils pour structurer sa pensée »

Il s’agit essentiellement de toutes les activités qui apprennent à compter, classer…

« Explorer le monde »

L’école cherche à mettre en place les repères de temps (passé, présent, futur, notion de chronologie et de durée), d’espace et à les faire appliquer au-delà de la classe dans diverses situations. Les enfants explorent les différents milieux (mer, ville, campagne…), le vivant (les différents animaux et leurs caractéristiques), les sens comme le goût, les aliments et les différents matériaux (sable, terre, bois, papier, carton…), les phénomènes physiques avec l’usage de certains objets (des loupes, ressorts, des aimants, des poulies, des engrenages…). Toutes ces explorations amènent les enfants à envisager que les autres ont des points de vue différents.

L’accueil des enfants de moins de 3 ans

Des classes sont aménagées pour accueillir des enfants de moins de 3 ans (classe de très petite section ou TPS), dans les zones où l’environnement est peu propice à la socialisation et dans les zones rurales où les modes de garde sont rares ou compliqués. L’aménagement permet de mieux respecter les compétences de ces enfants : prise en compte de leurs difficultés à être propres, par exemple. Ces mesures sont décrites dans la circulaire 2010-202 du 18 décembre 2012.

Le rôle de l’enseignant

L’enseignant utilise l’environnement de l’école pour mettre les élèves en situation d’apprentissage du langage. Certains mots doivent être compris et utilisés au fur et à mesure que les mois passent. Pendant les activités, il utilise un jeu permanent de questions/réponses avec les enfants, sollicite leur compréhension, leur participation et leur imagination. Il encourage les enfants à s’exprimer, favorise les interactions entre eux.

L’enseignant est le responsable de la qualité pédagogique des enseignements. C’est lui qui évalue les acquisitions des élèves. Il donne les consignes pour que l’ATSEM prépare le matériel et participe aux activités.

Il est le représentant de l'autorité, gère les conflits et garantit le respect des règles. Il favorise un milieu sécurisant favorable à l’apprentissage.

L’enseignant est l’interlocuteur des parents et les encourage à aider leur enfant.

Le rôle de l’ATSEM dans l’apprentissage

L’ATSEM participe à l’acquisition et l’amélioration du langage

Elle aide les enfants à satisfaire leurs besoins élémentaires et contribue à l’acquisition du langage. Elle vit des moments privilégiés avec eux (lors des repas, de la sieste, de l’habillage et du déshabillage, de la gestion de la propreté), qui sont mis à profit pour communiquer. L’ATSEM est à l’écoute de chacun, elle questionne et verbalise ces différents temps. Elle doit être attentive à son propre langage.

Attention :
La capacité de l’ATSEM à parler correctement avec un vocabulaire riche est inévitablement mesurée lors des épreuves orales.

L’ATSEM doit rester à sa place​

Les ATSEM participent aux activités, mais ne remplacent pas l’enseignant. Elles n’ont pas la compétence pour organiser des séquences de travail et suivre leur progression. Elles suivent les consignes.

Elles s’abstiennent de faire des commentaires sur le travail des enfants si les parents posent des questions. L’ATSEM, comme l’enseignant, est vigilante à ne pas faire à la place des enfants.

La communication entre adultes et enfants, la posture des adultes

Quelques astuces pour communiquer avec les enfants…

  • Éviter de faire des généralités sur le comportement d’un enfant, de lui mettre une « étiquette » et de le juger : il est « timide… méchant… ». L’adulte prend le risque d’enfermer un élève dans un comportement inadéquat.​
  • Garder en tête que pour l’enfant, ce que dit l’adulte est toujours vrai et important : les enfants pensent en général qu’ils sont en faute et ne remettent pas l’adulte en cause, même si celui-ci se comporte de manière inappropriée.
  • Rappeler la règle lorsqu’un enfant a fait une action interdite, sanctionner l’acte, mais pas la personnalité de l’enfant. Bousculer un camarade est interdit lorsqu’on sort de la classe, mais ne fait pas de l’enfant un enfant « difficile ou méchant ».
  • Se rappeler qu’un enfant qui répète une même bêtise est un enfant qui est en train d’apprendre cette règle. Les enfants ont du mal à se souvenir d’une règle et à l’appliquer dans des situations différentes.
  • Exclure la violence verbale de son attitude et vocabulaire, garder une attitude rassurante.
  • Pour faire face à un caprice, l’adulte doit se souvenir que la crise de colère est une réaction qui exprime une frustration accumulée, un relâchement nerveux que l’enfant ne peut pas maîtriser. L’objet du caprice n’est généralement pas le sujet de la dérive du comportement, mais plutôt l’expression d’une émotion, d’un stress. Il faut permettre à l’enfant de s’isoler au calme, voire de se reposer. Il est efficace de verbaliser sa détresse : « je vois que tu es en colère, je te laisse le temps de reprendre le contrôle et de te calmer… ».
  • Verbaliser les situations, les émotions en permanence dans les échanges avec les enfants.
  • Retenir que les enfants n’appliquent pas les ordres collectifs avant l’âge de 4 ou 5 ans. La communication est individuelle à cet âge.
  • Respecter l’autonomie de l’enfant : c’est lui qui maîtrise ce que ses capacités motrices et intellectuelles lui permettent.