Le concours de gardien de la paix

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L’arrêté du ministère de l’Intérieur du 21 janvier 2019 fixe les règles d’organisation générale, la nature et le programme des concours d’accès au corps de gardiens de la paix de la police nationale. On distingue le premier concours ou concours externe, ouvert à tous, le second concours ou concours interne, destiné aux adjoints de sécurité et cadets de la République, option police nationale où aucune condition de diplôme n’est exigée, et le concours au titre des emplois réservés.

Important
Attention ! Les épreuves d’admissibilité sont régulièrement modifiées. Renseignez-vous bien sur les modalités du concours 2020 et pensez à consulter régulièrement le site de la police nationale.

​Le premier concours (externe)

Les conditions d’inscription

Pour pouvoir s’inscrire à ce concours, il faut remplir certaines conditions :

  • être de nationalité française et âgé de 17 ans au moins et 35 ans au plus, sauf dérogations, au 1er janvier de l’année du concours. La limite d’âge peut être reculée (sans pouvoir excéder 37 ans au 1er janvier de l’année du concours) d’un temps égal à celui passé au titre du service national actif, d’un an par enfant à charge, par personne handicapée à charge, par enfant élevé pendant 9 ans avant qu’il n’ait atteint son seizième anniversaire. Par ailleurs, elle peut être reculée à des titres divers (anciens sportifs de haut niveau, anciens travailleurs handicapés). La limite d’âge n’est pas opposable aux mères et pères de trois enfants et plus, aux personnes élevant seules un ou plusieurs enfants et aux sportifs de haut niveau ;
  • avoir les diplômes requis : être titulaire du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent ou justifier d’au moins 3 ans d’activité dans la même catégorie socioprofessionnelle que celle de l’emploi occupé (2 ans pour les titulaires du diplôme national du brevet, d’un certificat d’aptitude professionnel (CAP) ou d’un brevet d’enseignement professionnel (BEP)). Les mères et pères d’au moins trois enfants qu’ils élèvent ou ont élevé effectivement ainsi que les sportifs de haut niveau peuvent toutefois faire acte de candidature sans condition de diplôme ;
  • satisfaire aux conditions d’aptitude physique et médicale. Le métier de gardien de la paix est en effet une profession régulièrement soumise à des horaires décalés et exigeant une bonne condition physique. Il convient tout d’abord d’être apte au port et à l’usage des armes. On doit être médicalement prêt à un service actif de jour comme de nuit. Le médecin de la police, après examen médical, constate que l’intéressé n’est atteint d’aucune maladie ou infirmité ou que les maladies ou infirmités constatées ne sont pas incompatibles avec l’exercice des fonctions postulées. Le candidat doit répondre au profil SIGYCOP requis :

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SIGYCOP est un acronyme dont les lettres désignent respectivement : 

– S : ceinture scapulaire et membres supérieurs ;
– I : ceinture pelvienne et membres inférieurs ;
– G : état général ;
– Y : yeux et vision (sens chromatique exclu) ; – C : sens chromatique ;
– O : oreilles et auditions ;
– P : psychisme.

Chaque lettre est affectée d’un coefficient variant de 1 à 6 pour les sigles S, I, G, Y, O ; de 1 à 5 pour le sigle C et de 0 à 5 pour le sigle P (plus l’atteinte est grave, plus le coefficient est élevé). Pour être reconnu apte aux emplois de la Police nationale, il ne faut pas avoir un chiffre supérieur à l’un des coefficients du profil requis ;

  • avoir un casier judiciaire vierge. C’est un détail essentiel que certains postulants oublient parfois et qui leur vaut légitimement un refus définitif ;
  • être recensé et avoir accompli la journée d’appel de préparation à la défense (candidats nés après le 31 décembre 1978) ou être en règle avec la législation sur le service national (autres candidats).

Les épreuves du concours

Le concours de gardien de la paix comprend des épreuves d’admissibilité, de pré-admission et d’admission.

L’admissibilité

Concours externe ou interne, les épreuves d’admissibilité se composent de la même manière : une épreuve de plusieurs cas pratiques et des tests psychotechniques.

Épreuve de cas pratiques : le candidat est soumis à une ou plusieurs problématiques concrètes qu’il pourrait rencontrer dans l’exercice de son futur métier. Véritables mises en situations professionnelles, ces cas pratiques ont pour objectif d’amener le candidat à formuler des propositions concrètes et à argumenter ses réponses. Le candidat, outres ses connaissances générales, peut s’appuyer sur un dossier documentaire d’environ 15 pages composé d’articles, de lois et de circulaires.

D’une durée de 3 heures, cette épreuve est affectée d’un coefficient 4. Une note inférieure à 5/20 est éliminatoire.

Le cas pratique est une nouvelle épreuve qui a été mise en place au concours 2019 ; elle a remplacé l’étude de texte. Vérifiez régulièrement le programme des épreuves au concours car il change régulièrement à chaque session. Pour exemple, l’épreuve de questionnaires à choix multiples (QCM), longtemps au programme des épreuves du concours de gardien de la paix, a été supprimée de la liste des épreuves d’admissibilité depuis la session d’octobre 2019.

Tests psychotechniques : le candidat est soumis à plusieurs tests, sous forme de questionnaire, qui portent sur le vocabulaire, la logique ou encore le calcul. D’une durée de 2 heures, les tests psychotechniques ne sont pas notés ; ils ont pour but d’évaluer le profil psychologique du candidat. Les résultats, communiqués au jury lors des épreuves d’admission, servent de support aux examinateurs pour identifier les qualités et les prédispositions favorables chez le candidat pour réussir en tant que gardien de la paix.

Le candidat ayant obtenu le nombre de points nécessaire à l’issue des épreuves d’admissibilité est autorisé à passer les épreuves de pré-admission. C’est le jury de chaque concours qui détermine ce nombre de points, mais il ne pourra pas être inférieur à 60 points.

La pré-admission

Il s’agit d’épreuves physiques avec un parcours d’habileté motrice (PHM) et un test d’endurance cardio-respiratoire (TECR). Une note inférieure à 7/20 à l’une ou l’autre des épreuves est éliminatoire et le coefficient est de 4.

Les épreuves d’admission

Un test sous forme de questions/réponses interactives, pouvant comporter des mises en situation à caractère pratique et déontologique, fait appel à la mémoire visuelle des candidats pour déterminer leurs fonctions de perception, d’évaluation, de décision et leur vigilance. Dotés d’un boîtier de réponses électroniques, les candidats, après avoir visionné une image, disposent de 15 secondes par question en rapport avec l’image observée pour répondre (durée : 20 minutes ; coefficient 2).

Un entretien avec le jury permet d’apprécier les qualités de réflexion et les connaissances du candidat ainsi que son aptitude et sa motivation à exercer l’emploi postulé (25 minutes ; coefficient 5 ; notation sur 20 points ; toute note inférieure à 5/20 est éliminatoire). Les examinateurs disposent, pour les aider dans leur appréciation :

  • des résultats des tests psychotechniques passés par le candidat au moment de l’admissibilité, interprétés par le psychologue ;
  • d’un curriculum vitae détaillé, transmis le jour même de l’épreuve par le candidat au service organisateur du concours et remis par ce dernier aux membres du jury. Ce curriculum vitae doit comporter les compétences acquises lors du parcours scolaire, extrascolaire ou professionnel du candidat et développer les raisons et motivations liées à ce choix professionnel.

L’épreuve de langue : il s’agit d’une conversation orale de 10 minutes dans la langue choisie au moment de l’inscription au concours (anglais, allemand, espagnol ou italien). Seuls les points supérieurs à la moyenne sont pris en compte. C’est un bon moyen d’augmenter sa note globale sans prendre de risques. Cette épreuve, obligatoire pour les candidats au concours externe, est dotée d’un coefficient 1.

Le second concours (interne)

Les conditions d’inscription

Le second concours ou concours interne est ouvert aux candidats :

  • adjoints de sécurité, âgés de 37 ans au plus au 1er janvier de l’année du concours en activité et comptant au moins une année de service en cette qualité à la date de la première épreuve d’admissibilité (aucune dérogation d’âge n’est admise pour ce concours) ;
  • ayant suivi le parcours de cadet de la République option police nationale (ils peuvent postuler dès l’issue de leur formation professionnelle initiale) ;
  • volontaires des armées servant dans la gendarmerie nationale, titulaire du diplôme de gendarme adjoint, en activité et comptant au moins une année de service en cette qualité à la date de la première épreuve d’admissibilité.

Les épreuves du concours

Pour ce second concours, les épreuves sont quasi-identiques avec une admissibilité, une pré-admission et une admission.

L’admissibilité

L’épreuve écrite de cas pratiques comporte les mêmes exigences que pour le concours externe.

Les tests psychotechniques ont également le même objectif que pour le concours externe : évaluer le profil psychologique et la stabilité émotionnelle des candidats. L’épreuve dure 3 heures, le coefficient est de 4 et la note éliminatoire est 5/20.

Attention

Encore une fois, seuls les candidats ayant obtenu aux épreuves d’admissibilité, sans avoir fait l’objet d’une note éliminatoire et après application des coefficients, un total de points déterminé par le jury qui ne peut être inférieur à 60 points, ont accès aux épreuves de pré-admission. Comme pour le concours externe, vérifiez les épreuves au programme de votre session de concours.

La pré-admission

Il s’agit d’épreuves physiques avec un parcours d’habileté motrice (PHM) et un test d’endurance cardio-respiratoire (TECR). Une note inférieure à 7/20 à l’une ou l’autre des épreuves est éliminatoire et le coefficient est de 4.

Les épreuves d’admission

Elles se composent de 3 épreuves.

Un test sous forme de questions/réponses interactives sur le même principe que le concours externe.

Un entretien avec le jury qui s’appuie sur un dossier professionnel. Ce dossier a pour objet de mettre en évidence les acquis de l’expérience professionnelle du candidat durant son activité d’adjoint de sécurité ou de cadet de la République, option Police nationale, ou encore de volontaire dans les armées servant dans la gendarmerie nationale, titulaire du diplôme de gendarme adjoint. Le jury dispose également, comme aide à la décision, des résultats des tests psychotechniques passés par les candidats au moment de l’admissibilité, interprétés par le psychologue. D’une durée de 25 minutes, le coefficient de l’épreuve est de 5 et la note ne doit pas être inférieure à 5/20, sinon elle est éliminatoire.

Une épreuve facultative de langue étrangère dans l’une des langues vivantes suivantes : anglais, allemand, espagnol, italien. Sa durée est de 10 minutes et seuls sont pris en compte, pour cette épreuve, les points obtenus supérieurs à 10 sur 20.

Les emplois réservés

Les conditions de recrutement

Le candidat postulant à un emploi de gardien de la paix de la police nationale au titre des emplois réservés doit être inscrit, sur la base de son passeport professionnel, sur une liste nationale d’aptitude établie par le ministère de la Défense. Le candidat est inscrit, par catégorie de bénéficiaires, sur des listes alphabétiques d’aptitude dans ses domaines de compétences respectifs.

Les candidats pouvant postuler à ce recrutement sont :

les prioritaires (art. L394 à L396 du code des pensions militaires) dont les candidatures sont traitées par les services départementaux de l’Office national des anciens combattants :
– titulaires d’une pension militaire d’invalidité, victimes civiles de guerre, victimes d’un acte de terrorisme, victimes d’un accident survenu dans le cadre de fonctions professionnelles au service de la collectivité ;
– conjoints et enfants de ces victimes ;
– orphelins de guerre et pupilles de la nation ;
– enfants des membres des formations supplétives ou victimes de la captivité en Algérie.

Attention
La durée d’inscription sur les listes alphabétiques d’aptitude est limitée à 5 ans.

les non-prioritaires (art. L397 à L398 du code des pensions militaires) dont les candidatures sont traitées par les antennes et les pôles Défense Mobilité pour les militaires et par les centres d’orientation et de reconversion pour les gendarmes :
– militaires ou gendarmes en activité depuis au moins 4 ans (le militaire ou gendarme encore en service doit obtenir l’agrément − délivré par l’autorité compétente − pour quitter l’institution militaire) ;
– militaires ou gendarmes ayant quitté le service depuis 3 ans maximum ;
– légionnaires.

Attention

La durée d’inscription sur les listes alphabétiques d’aptitude est limitée à 1 an renouvelable sous conditions jusqu’à 3 ans.

Les épreuves de sélection

Les épreuves de sélection comprennent les tests psychotechniques destinés notamment à évaluer le profil psychologique du candidat. Les résultats de ces tests sont utilisés lors de l’épreuve d’entretien. Ces épreuves comprennent aussi les épreuves d’exercice physique de la pré-admission (parcours d’habileté motrice et un test d’endurance). La nature et le barème sont identiques à ceux fixés pour le concours de gardien de la paix.

L’épreuve d’entretien avec le jury permet d’apprécier les qualités du candidat à exercer l’emploi postulé et de prendre connaissance de son parcours professionnel. Le candidat fournira à l’appui son passeport professionnel établi au titre de la reconnaissance de ses qualifications et acquis de l’expérience professionnelle. La durée est de 25 minutes.