Dix questions pour connaître le métier de gardien de la paix

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Quelles sont les principales missions du gardien de la paix ? Qu’attend-on de lui au quotidien humainement et physiquement ? Quelle formation le prépare à exercer ce métier varié et souvent éprouvant ? Autant de questions auxquelles nous allons essayer de vous répondre à travers le témoignage de professionnels afin de vous éclairer dans votre choix de carrière et dans les motivations que vous exposerez quand vous accéderez à l’oral de ce concours.

Pouvez-vous présenter votre parcours ?

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Comment se sont passés vos débuts en uniforme ?

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Comment est organisée la police nationale ?

Il y a près de 100 000 gradés et gardiens de la paix en France qui œuvrent quotidiennement dans la protection des lieux et des biens. Exerçant au quotidien un métier difficile et encadrés par un officier ou un commissaire de police, ils maintiennent l’ordre et la sécurité. Ils font partie du corps d’encadrement et d’application, un des corps de la police nationale avec le corps de commandement (officiers) et le corps de conception et de direction (commissaires de police).

Quelles sont les principales missions du gardien de la paix ?

Ce sont différents métiers qui s’offrent à vous et que l’on retrouve dans les principales directions de la police nationale. Cette profession semble connue. Les films ou séries policières ont contribué à sa médiatisation, et pourtant, nul ne peut soupçonner les innombrables possibilités et missions qu’elle offre au quotidien. En effet, on peut, au-delà de la représentation traditionnelle que l’on a du policier travaillant en police-secours, y être aussi motocycliste ou maître-chien, cavalier en unité équestre, voire secouriste en montagne ou officier en unité nautique, et même, pour les musiciens accomplis, intégrer l’orchestre de musique de la police nationale.

La Direction centrale de la sécurité publique permet d’exercer des métiers de sécurité publique avec l’assistance aux personnes en police-secours, la prévention des actes de délinquance ou le travail en unité d’investigation. Vous pourrez ainsi être affecté en brigade anti-criminalité, en unité motocycliste ou canine. Au sein d’une unité judiciaire, vous recevrez les victimes, enregistrerez leurs plaintes. Après avoir obtenu l’habilitation d’officier de police judiciaire, vous pourrez placer des mis en cause en garde à vue ou procéder à des perquisitions à leurs domiciles.

La Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité (CRS) assure les missions de maintien de l’ordre en renforcement des dispositifs locaux. Elle lutte contre l’insécurité routière avec des sections autoroutières, comprend des unités de secours en haute montagne et assure, sur certains littoraux, le sauvetage en mer.

Au sein de la Direction centrale de la police aux frontières (PAF), vous participerez au contrôle des flux migratoires, que ce soit sur les lignes ferroviaires ou dans les aéroports et lutterez contre le travail clandestin.

La police judiciaire effectue un travail d’investigation contre la criminalité organisée ou le trafic de stupéfiants avec des unités territorialisées et des offices centraux à Paris.

La Direction générale de la sécurité intérieure ou le service central de renseignement territorial au sein de la DCSP exercent des activités de renseignement et luttent notamment contre le phénomène de radicalisation et le terrorisme.

C’est cette diversité des missions qui fait la richesse de ce métier. « Un métier où on ne s’ennuie jamais », telle est la motivation la plus souvent énoncée par les candidats lors de leur passage devant le jury du concours. Ils ont profondément raison et c’est aussi pour cela que les vocations y sont souvent plus nombreuses qu’ailleurs.

Quelles sont les qualités requises ?

Exercer ce métier n’exige pas des qualités surhumaines, mais il suppose une certaine force de caractère et une maturité psychologique et intellectuelle. Il demande courage, honnêteté et dévouement comme toute activité professionnelle au service du public. Vous devrez y travailler en équipe, faire preuve d’une bonne communication, et aurez besoin de solides capacités d’adaptation. Vous devrez être doté d’une solide constitution physique et être médicalement apte à un service actif de jour comme de nuit. Au-delà de toutes ces qualités et de ces exigences, vous devrez faire preuve de sang-froid et accepter de vivre et de gérer des interventions difficiles. Que ce soit à l’occasion de violences exercées à votre encontre ou dans des rapports quotidiens avec la mort (accidents de la route, décès sur la voie publique, etc.), c’est un métier qui vous mettra souvent émotionnellement à rude épreuve mais qui vous apportera aussi, d’intenses satisfactions dans l’aide et l’assistance que vous porterez aux victimes.

Faut-il être un grand sportif ?

La police nationale ne recherche pas uniquement des sportifs de haut niveau aguerris aux sports de combat. Toutefois, ce métier, il faut le rappeler, est bien particulier car il vous expose physiquement et psychologiquement.

Faut-il porter une arme et un uniforme ?

Oui, vous devrez être apte au port et à l’usage de l’arme. Vous travaillerez en uniforme ou en civil.

Comment se déroule le recrutement ?

Le recrutement des gardiens de la paix se fait par la voie de concours nationaux. Il existe 2 concours nationaux et 1 concours déconcentré :

  • pour les concours nationaux à affectation nationale, les candidats reçus choisissent en fin de scolarité des postes à affectation nationale sans exclure l’Île- de-France. Ils doivent rester 5 ans dans la région de leur première affectation à compter de leur nomination en qualité de stagiaire ;
  • pour les concours nationaux à affectation régionale Île-de-France, le choix se fait uniquement au sein des postes relevant du secrétariat général pour l’administration de la police de la zone de défense et de sécurité de Paris. La durée d’affectation minimale est de 8 ans pour cette région qui offre un nombre important de postes ;
  • enfin, le concours déconcentré en outre-mer est organisé sur le ressort des services de police de Guyane, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française. À l’issue de leur scolarité, les élèves-gardiens de la paix sont affectés exclusivement dans ces territoires.

Toutes les épreuves du concours sont détaillées fiche 3.

Quelle est la formation ?

Une fois le concours réussi, vous serez préparé à l’exercer avec une formation rémunérée en tant qu’élève gardien de la paix. D’une durée de 12 mois, la scolarité alterne formation en école et stages en services actifs. Les écoles de formation sont réparties sur l’ensemble du territoire : Saint-Malo, Oissel, Draveil, Roubaix, Reims, Montbéliard, Périgueux, Toulouse, Sens, Nîmes, Chassieu.

La durée de formation est de 10 mois et demi pour les candidats recrutés par concours externe et a été abaissée à 6 mois pour les candidats recrutés par concours interne (adjoints de sécurité) afin de répondre rapidement aux besoins des services en effectifs.

La formation est organisée selon le mode de l’alternance entre école de police et commissariat de stage. Elle comprend 3 séquences et un module d’adaptation au premier emploi.

Quelles sont les rémunérations ?

Le corps d’encadrement et d’application de la police nationale comprend 4 grades :

  • gardien de la paix ;
  • brigadier de police ;
  • brigadier-chef ;
  • major de police.

Un élève gardien de la paix est rémunéré 1 369 € (salaire mensuel net en région parisienne au 1er janvier 2019). Titularisé, il perçoit environ 2 000 € nets et en fin de carrière, il peut prétendre à un traitement de 2 600 €. Il peut évoluer hiérarchique- ment et atteindre au cours de sa carrière le grade sommital du corps d’encadrement et d’application : major de police RULP (responsable d’une unité locale de police) ; il touche alors près de 3 400 €. Pour exercer des responsabilités plus importantes, il peut, via le biais de concours internes, intégrer les corps de commandement (officier de police) ou de conception et de direction (commissaire de police).