Il existe des clés pour favoriser la réussite aux concours administratifs, dont celui de rédacteur (principal) territorial. Certaines de ces clés pourront vous paraître évidentes ou au contraire vous surprendre, mais elles résultent toutes d’observations concrètes sur le terrain effectuées depuis presque trois décennies. Certaines d’entre elles ont déjà été évoquées dans les chapitres précédents, mais vous trouverez ici l’essentiel à retenir.
1 - Viser haut
Un concours n’est pas un examen. Pour réussir, vous devez viser une note très au-dessus de la moyenne qui, seule, vous permettra de rejoindre le groupe (restreint) des lauréats.
2 - Soigner la forme
Obtenir une note très au-dessus de la moyenne dépend moins des connaissances acquises que de la manière dont vous les présenterez. Dans un concours administratif, la forme compte environ pour les 2/3 de la note finale, et le fond pour 1/3 seulement. Attention, cela ne signifie pas que les connaissances ne sont pas importantes et que vous pouvez vous exonérer de toutes révisions ! Mais la forme de votre devoir est primordiale.
3 - Structurer logiquement
La forme correspond toujours à une structure qui doit s’adapter à la réponse attendue. Ainsi, lorsqu’une réponse courte est attendue, la structure s’articule toujours autour de termes de liaison qui permettent de passer d’une idée à l’autre de manière logique.
Exemple
Par exemple : à la question orale « Que pensez-vous du télétravail ? », la réponse devra s’articuler selon une structure courte mais logique, telle que « Tout d’abord, il convient de rappeler… En effet, le télétravail… Par ailleurs, il semble que… En définitive, je pense que... ».
Le principe d’une structure articulée autour de termes de liaison est d’autant plus important à l’écrit. Cette structure est utilisée dans les épreuves juridiques, économiques ou techniques de réponses à des questions.
Lorsqu’une réponse longue est attendue, la structure s’articule toujours selon un plan administratif en deux parties principales, subdivisées en deux sous-parties équilibrées, précédées d’une longue introduction (elle-même structurée selon une progression logique) et suivies, si besoin, d’une très courte conclusion. À l’intérieur des sous-parties, les idées sont développées selon la structure des réponses courtes, en utilisant toujours des termes de liaison.
La structure de l’introduction est toujours la même : situer le sujet dans son contexte (actualité récente, histoire, etc), puis définir les termes principaux de l’énoncé, expliquer l’importance du sujet et en quoi il soulève un problème (la fameuse « problématique »...), puis finir par l’annonce du plan.
Le plan administratif est utilisé dans les épreuves longues de note de synthèse, de note sur dossier, de dissertation juridique ou économique, etc.
4 - Adopter un style administratif
Pour les épreuves écrites, la forme des réponses implique aussi utiliser le style rédactionnel administratif, obligatoirement neutre. Le style administratif neutre est impersonnel, c’est-à-dire qu’il n’utilise jamais le « je », « nous », « on » mais des formules telles que « il convient de s’interroger sur... », « il apparaît que... », « il est établi que... », « il en résulte que... », « il ressort d’une étude... », etc. En outre, le style administratif est concis et précis. Les structures des phrases sont claires et simples (sujet, verbe, compléments) de manière à être comprises rapidement et facilement. Par ailleurs, le vocabulaire utilisé est adapté à la matière traitée. Par exemple, dans le domaine juridique, « une loi dispose », « un tribunal rend un jugement » alors qu’« une cour d’appel rend des arrêts ».
5 - Intégrer la méthodologie dans les révisions
L’entraînement à la méthodologie (pour maîtriser la forme, c’est-à-dire la structure et le style rédactionnel) doit occuper les 2/3 du temps de votre préparation. Les séances consacrées aux connaissances à acquérir ou à renforcer représentent le tiers restant. Concrètement, sur une période de révision de deux semaines, 5 séances seront consacrées à la méthodologie puis 2 aux connaissances, lors de la première semaine, puis 3 séances consacrées aux connaissances et 4 à la méthodologie, au cours de la seconde semaine.
6 - Prévoir de courtes séances quotidiennes
Les séances quotidiennes ne devraient pas dépasser 20 minutes, de manière à rester extrêmement concentré sur la tâche à accomplir. Chaque séance est consacrée à un point précis de la méthodologie ou à un sujet de connaissance à acquérir.
S’agissant de la méthodologie, il convient de s’entraîner à utiliser les termes de liaison dans le cadre des épreuves de réponses aux questions et de note de synthèse, dissertation, note sur dossier, etc, puis de s’entraîner à construire des plans, puis des plans détaillés. Ces entraînements se fondent sur les annales des concours.
S’agissant des connaissances à acquérir, qui dépendent des programmes des concours, il convient de rédiger des fiches de questions portant sur les documents étudiés (articles, pages internet et intranet, etc). En effet, les fiches de résumés nécessitent beaucoup de temps pour leur rédaction puis leur relecture régulière afin d’ancrer les connaissances. En revanche, les fiches de questions sont rédigées plus rapidement et leur simple relecture (également très rapide) enclenche des mécanismes de mémorisation plus durables. Elles permettent en outre de mieux connecter les informations entre elles et donc d’être plus réactif en situation de concours (à l’écrit comme à l’oral).
7 - S’entraîner à l’utilisation de termes de liaison
L’entraînement à l’utilisation des termes de liaison ne nécessite pas de rédiger entièrement les réponses. Il suffit de se concentrer sur l’articulation des idées qui pourront être traduites seulement par quelques mots clés. L’intérêt de ce type d’entraînement est de s’habituer à structurer sa pensée selon les schémas-types administratifs : « 1) Tout d’abord/Premièrement/etc… - 2) Ensuite/Deuxièmement/etc… - 3) Par ailleurs/En outre/Cependant/Toutefois/Cela étant/etc… - 4) Enfin/En définitive/En conclusion/etc... ».
8 - Maîtriser la rédaction de plans administratifs
L’entraînement à la rédaction de plans administratifs procède de la même logique : il convient de se concentrer sur l’articulation des idées qui pourront être traduites par quelques mots clés. L’important est de s’habituer progressivement à construire des plans administratifs « Introduction [contexte / définitions / problématique / annonce de plan] / I – Titre / I-A- Sous-Titre / I-B- Sous-Titre / II-A- Sous-Titre / II-B- Sous-Titre / Conclusion éventuelle ».
À cet égard, en entraînement et en situation de concours, les titres et sous-titres doivent toujours être explicitement indiqués sur la copie (cela facilite le travail du correcteur et valorise la copie).
9 - Rédiger des fiches de questions
La rédaction des fiches de questions procède d’un exercice mental à mettre en œuvre tout au long de vos révisions : vous devez vous mettre à la place d’un membre de jury (que ce soit pour l’écrit ou pour l’oral). Cet effort conscient permet de mieux comprendre ce qui est attendu des meilleurs candidats : pour pouvoir être recruté (ce qui est le but des concours…), il faut penser comme le recruteur. Pour cela, à la suite de la lecture d’un article, d’une page internet ou intranet, d’un ouvrage, imaginez les questions qu’un jury pourrait poser à un candidat, et notez-les sur une fiche. Les réponses à ces questions que vous avez vous-même construites resteront plus durablement gravées dans votre mémoire.
La fiche comprendra le titre du document consulté, sa date, son auteur, le thème abordé, les thèmes liés (à un titre ou à un autre), puis la liste des questions que vous aurez formulées.
La simple relecture de ces fiches vous permettra de retrouver rapidement les réponses. À défaut, un rapide coup d’œil au document initial vous permettra de lever un doute.
Ces fiches sont très utiles à l’écrit (pour trouver des idées dans le cadre des notes de proposition, des dissertations, etc.) et évidemment à l’oral (dès lors qu’elles permettent de mobiliser rapidement des idées).
10 - Se mettre à la place de votre interlocuteur
C’est un atout considérable en situation de concours. Mais cette approche doit être mise en œuvre dès la préparation, à tous les stades. Il faut qu’elle devienne un réflexe. C’est certainement là la clé essentielle de la réussite...
