L'école primaire au temps de Jules Ferry

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Avec les lois scolaires de Jules Ferry, l’école devient gratuite et laïque, l’instruction est obligatoire. Les conséquences dans la société française sont majeures, avec une généralisation de l’alphabétisation et des programmes conçus en partie avec l’esprit revanchard face à l’Allemagne.

1 - Repères chronologiques

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2 - Étudier l’école d’autrefois

Le point spécifique sur l’école est en lien direct avec celui qui précède. En effet, c’est dans l’adhésion à la République que sont pensées les lois scolaires. Il s’agit aussi de contrer l’influence de l’Église, qui est peu favorable au régime républicain.

Beaucoup de jeunes Français vont déjà à l’école : en 1833, la loi Guizot permet la création des écoles pour garçons dans toutes les communes de plus de 500 habitants. La loi Falloux de 1850 l’élargit aux filles et crée l’enseignement secondaire. De nombreux enseignants sont issus des rangs de l’Église.

Les lois scolaires révolutionnent l’accès à l’école en rendant l’instruction gratuite, laïque et obligatoire.

3 - Les lois de Jules Ferry

Une série de lois fondent l’école de la IIIe République, portées par Jules Ferry en tant que ministre de l’Instruction publique :

– 1879 : création des écoles normales primaires pour former et élever le niveau des enseignants. De nombreuses écoles sont fondées dans de petits hameaux dans le but, fixé par le ministre, qu’aucun enfant n’ait plus de 3 km à parcourir pour aller en classe ;

– 1881 : les instituteurs deviennent des fonctionnaires de l’État et l’école devient gratuite. C’est un point fondamental pour permettre aux enfants d’ouvriers et de paysans d’aller en classe ;

– 1882 : l’école devient laïque et l’instruction obligatoire de 6 à 13 ans. La religion n’a donc plus sa place dans l’enseignement et cela oblige tous les parents à scolariser leurs enfants. Les filles, comme les garçons, vont à l’école, mais souvent dans des bâtiments séparés. La laïcité est étendue en 1905 avec la loi de séparation des Églises et de l’État.

4 - Les programmes scolaires

Les programmes scolaires sont également influencés par les exigences républicaines. L’instruction morale et civique remplace le catéchisme et permet de véhiculer rapidement les valeurs républicaines. Les enseignants sont désormais des laïcs.

On retrouve aussi l’esprit revanchard de la France dans les programmes de géographie, où il convient de penser aux territoires récemment perdus ; en histoire, où on magnifie le roman national conduisant à la IIIe République ; en sport, où il faut préparer les futurs soldats citoyens de demain.

L’usage du français est alors obligatoire, ce qui pose problème aux territoires qui le pratiquent peu (la Bretagne, la Corse, le Pays basque, mais aussi tous les espaces patoisants). Les langues régionales perdent peu à peu leur place.

Mais l’école de la IIIe République permet avant tout l’alphabétisation massive des jeunes Français et Françaises. Les conséquences sont importantes sur la diffusion de la presse et sur l’accès à l’ascenseur social pour ceux qui obtiennent les meilleurs résultats scolaires.

Je m'entraine

Avec les lois sur l’école de Jules Ferry, celle-ci devient gratuite, laïque et obligatoire. Ces trois termes associés sont importants à comprendre séparément, notamment sur les conséquences qu’ils engendrent.

Associez chacun des termes suivants à sa conséquence principale :

École laïque − École gratuite − École obligatoire.

Conséquence 1 : les populations les plus pauvres peuvent plus facilement envoyer leurs enfants à l’école en n’ayant pas de droits d’inscription à payer.

Conséquence 2 : la religion ne peut pas être à l’origine des programmes scolaires.

Conséquence 3 : les Français n’ont plus le choix, tous les enfants doivent être instruits.