Intégrité de la personne : accepter les différences

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Dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne établie lors de la signature du traité de Nice du 7 décembre 2000, le chapitre 1 dédié à la dignité humaine « qui est inviolable » et « doit être respectée et protégée » précise le droit à l’intégrité de la personne qui ne peut pas être atteinte tant sur le plan physique que mental. Toute personne a donc​le droit à son intégrité physique et morale.

1 - La tolérance

Du latin tolerantia qui signifie « endurance », « patience » et même « résignation », l’étymologie du mot « tolérance » insiste sur l’idée qu’il faut supporter quelque chose ou quelqu’un. La tolérance pourrait donc être synonyme d’indulgence ou de compréhension. Elle est dépendante de notre volonté. Elle peut, au gré des expériences et des rencontres, ne plus être effective.

Lorsqu’on évoque des idées en matière de philosophie, de politique, de culture ou de religion, le concept de tolérance devient synonyme de respect des sentiments, des idées et des comportements différents des nôtres.

Il ne faut pas considérer que la tolérance est synonyme du respect : ce dernier consiste à donner une valeur à l’autre pour ce qu’il est ou ce qu’il fait, alors que la tolérance est l’expression d’une bonne disposition à la différence et à l’étrangeté.

2 - Tolérance ou respect ?

La tolérance suffit-elle à réguler les relations sociales ? Deux camps s’affrontent lorsqu’on se place dans le champ de la philosophie politique :
– pour les partisans de la liberté, « la pluralité des visions du bien est irréductible. Dans ces conditions, si l’on peut exiger la tolérance, on ne peut pas exiger le respect. Demander à chacun l’adhésion à des valeurs communes risque d’entretenir précisément une intolérance réciproque là où la tolérance instaure une digue entre l’autre et moi, un espace sans valeurs qui rende possible la coexistence des valeurs entre elles » (conférence de Paul-Loup Weil-Dubuc, mars 2016) ;
– pour les partisans de la République, la tolérance est l’équivalent de l’indifférence si elle n’est pas accompagnée du respect. Elle risque même de renforcer la différence.

Respect et tolérance peuvent être considérés comme complémentaires tout en restant des processus indépendants l’un de l’autre. On ne peut pas prendre en considération l’existence de l’intolérable : des situations ou des attitudes qui ne peuvent pas être acceptées au nom de la morale et du vivre-ensemble.

Ainsi, il faut évoquer l’idée de seuil de tolérance qui est variable selon les civilisations et les mœurs. Tolérer certains comportements revient souvent à ne pas en tolérer d’autres. Tolérer sans bornes tout ce qui se dit et se fait (notamment les actes d’intolérance), c’est tolérer aussi des offenses, et donc des intolérances. Ce serait le cas dans une société où la permissivité serait totale et absolue ; plus aucune norme morale ne pourrait cadrer les excès des individus. Cela serait le règne de l’intolérance et de la subjectivité.

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