Vous devez prendre conscience, le plus tôt possible, des attentes générales du jury pour réussir vos épreuves en apportant à vos correcteurs ou interlocuteurs ce qui vous distinguera positivement des autres candidats. Il ne s’agit pas de vous travestir en ce que vous n’êtes pas mais à mettre en avant les qualités que vous possédez (parfois sans le savoir) et qui impressionneront favorablement le jury, tant à l’écrit qu’à l’oral.
1 - Ce que disent les documents rédigés par les collectivités locales et les jurys
Pour connaître les qualités attendues, rien ne vaut d’analyser scrupuleusement les documents publiés par les collectivités territoriales et les organismes en charge des concours pour y repérer les informations utiles.
A - Les compétences attendues des rédacteurs territoriaux
Il ressort de l’indispensable guide « Travailler dans la fonction publique territoriale » publié par la Fédération nationale des centres de gestion, librement téléchargeable sur internet, que les employeurs locaux sont dynamiques et pragmatiques, et qu’ils recherchent des compétences ciblées. Par ailleurs, selon ce même document, les cadres A et B doivent comprendre qu’ils exerceront rapidement des responsabilités, non seulement vis-à-vis de leurs employeurs mais également au service des usagers, avec lesquels ils doivent accepter une certaine proximité. Sur ce point, le guide insiste sur le fait que les collectivités locales reposent sur trois piliers : usagers, élus et agents.
Par ailleurs, selon les diverses publications des centres de gestion (CDG), il est attendu des rédacteurs territoriaux :
- de la polyvalence, c’est-à-dire la capacité à intervenir sur différents domaines, à être adaptable ;
- le sens du service public, autrement dit l’engagement au service de l'intérêt général et le respect des valeurs de la fonction publique ;
- de l’éthique professionnelle, à savoir l’intégrité, le sens des responsabilités, et la discrétion professionnelle ;
- l’esprit d'équipe ou l’aptitude à travailler en collaboration, à contribuer à des projets collectifs ;
- de l’initiative, soit la capacité à proposer des idées nouvelles, à améliorer les processus ;
- de la résilience, en sachant gérer les difficultés et s'adapter aux changements.
B - La réalité du profil des candidats
Lorsque l’on consulte les rapports de jury, la première surprise découle du fait que près de 6 candidats sur 10 avouent n’avoir pas suivi de préparation spécifique. Or, quel que soit le concours ou l’examen professionnel, les jurys constatent, s’agissant des épreuves écrites, que :
- le niveau des candidats est globalement faible, avec un écart très conséquent entre les attentes du concours et les copies des candidats ;
- les candidats ont des lacunes dans les connaissances, l’organisation et la structuration des réponses. Le niveau de culture territoriale est faible et les candidats ne maîtrisent au mieux qu’un ou deux thèmes sur l’ensemble des questions abordées. Les candidats n’ont pas de vision des enjeux pour une collectivité territoriale par rapport aux thèmes abordés et ont peu de connaissances sur les réformes récentes » ;
À l’oral, les jurys constatent :
- un manque de préparation à l’épreuve (un niveau de connaissances générales assez faible), un manque de recul (une présentation un peu trop scolaire), une faible maîtrise des fondamentaux, des enjeux territoriaux qui ne sont pas toujours maîtrisés ;
- des réponses approximatives, parfois volubiles pour tenter de combler des carences, des confusions de vocabulaire (exemples : « élections communales », « budget additionnel », « budget primaire »...) ;
- des savoirs théoriques, voire livresques, qui ressemblent plus à des questions de cours bien apprises qu’à des informations comprises et assimilées ;
- des difficultés à s’impliquer en qualité d’encadrant lors d’une mise en situation professionnelle conflictuelle. Les mises en situation ne sont d’ailleurs pas toujours comprises ;
- une mauvaise gestion du stress ;
- un projet professionnel peu ou mal défini, des difficultés réelles à valoriser l’expérience et/ou à la restituer ainsi que des motivations peu convaincantes (voire inexistantes).
2 - Ce que vous devez retenir de ces informations
A - Mettre toutes les chances de son côté
Loin de vous décourager, les informations librement diffusées par les CDG (guides, brochures, ou rapports de jurys) doivent vous permettre d’adopter, dès le début de votre préparation, une attitude qui vous garantisse le succès.
Tout d’abord, vous comprenez l’importance d’une bonne préparation : les concours de rédacteur territorial ne s’improvisent pas mais nécessitent un très bon niveau de connaissances, de méthodologie et d’expression. À tous points de vue, cet ouvrage vous permettra d’atteindre ce niveau optimal.
B - Adapter une méthodologie de révision efficace
Lorsque vous rédigerez vos fiches de révision (sous la forme de questions comme indiqué précédemment), envisagez toujours le domaine que vous êtes en train d’étudier sous l’angle des usagers, des élus et des agents (les trois piliers sur lesquels se fondent les collectivités locales).
Par ailleurs, pour tout sujet étudié, réfléchissez aux responsabilités que vous devrez endosser dans l’exercice de vos futures fonctions.
Exemple
En rédigeant une fiche sur la question du télétravail, vos premières idées concerneront évidemment les conséquences (avantages et inconvénients) ainsi que les modalités (organisationnelles, managériales et juridiques) pour les agents. Mais vous devrez pousser plus loin votre réflexion en vous interrogeant sur les diverses responsabilités incombant aux élus (sécurité des agents, des documents emportés à domicile, etc.) et les conséquences pour les usagers (continuité et accessibilité du service public par exemple). Vous pourriez noter sur votre fiche de révision quelques questions en rapport avec ce sujet :
- « que faire si les trois agents de mon service me demandent tous d’être en télétravail le même jour de la semaine ? » ;
- « comment réagir si je me rends compte qu’un agent n’exécute pas ses tâches lorsqu’il est en télétravail ? » ;
- « que répondre à un agent d’accueil qui souhaite télétravailler ? » ;
- « comment instaurer un management par objectifs et développer l’autonomie de mes collaborateurs ? », etc.
Cette méthode de préparation vous amènera à aborder les épreuves écrites avec une plus grande ouverture d’esprit (donc une facilité accrue pour mobiliser vos connaissances et envisager tous les aspects d’un sujet) et les épreuves orales avec des réponses « prêtes à l’emploi » (notamment dans le cadre des mises en situation). Elle vous permettra également de faire preuve de dynamisme (réactivité pour répondre) et de pragmatisme (proposition de solutions réalistes, conformes à la « vraie vie » professionnelle), qualités très recherchées par les jurys lors des entretiens avec les candidats.
C - Adopter une posture professionnelle dès sa préparation
Concernant les qualités et compétences attendues des rédacteurs territoriaux, elles devraient se traduire ainsi tout au long de votre préparation :
- la polyvalence : dès le début de vos révisions, ne vous focalisez pas seulement sur les épreuves écrites mais pensez toujours à l’entretien avec le jury. Cette « plasticité » mentale (ou polyvalence) dont vous ferez preuve vous permettra de prendre de l’avance et de ne pas vous retrouver pris par le temps avant les épreuves d’admission. Après tout, si vous préparez le concours, c’est bien pour réussir à la fois l’admissibilité (l’écrit) et l’admission (l’oral). D’expérience, de nombreux candidats surpris par leur réussite à l’écrit sont totalement paniqués et désorganisés avant d’aborder l’oral. Autant anticiper ;
- le sens du service public et l’éthique professionnelle : parmi les valeurs de la fonction publique qui devront guider votre préparation, la légalité, la neutralité et le respect seront sans doute les plus utiles lors de vos révisions. Les connaissances que vous accumulerez (puis que vous utiliserez en situation de concours) devront toujours se fonder sur le droit ou, ou tout du moins, être fiables. Vérifiez donc systématiquement vos sources et actualisez-les pour vous tenir informé des éventuelles réformes en cours. Par ailleurs, la neutralité vous impose d’éviter les avis partisans ou biaisés par une idéologie quelconque. Vos fiches, puis vos rédactions ou vos propos, doivent toujours refléter une position neutre, factuelle, sans emphase ou emportement. Enfin, le respect doit vous conduire à toujours envisager les conséquences de vos actes (décisions, avis, etc.) ou de vos paroles à l’égard des élus et des usagers (les deux autres piliers des collectivités locales…). Ce que vous exprimerez par écrit ou oralement devra toujours l’être au bénéfice de vos interlocuteurs (correcteur ou membre de jury, comme s’ils étaient usagers ou élus) ;
- l’esprit d'équipe : quel que soit le sujet étudié, sachez toujours vous situer dans votre futur environnement professionnel. Vous ne travaillerez jamais seul : vous devrez rendre compte à une autorité supérieure (chef de service ou élu), vous serez en relation avec des usagers ou des interlocuteurs d’autres services. Concrètement, les questions que vous aborderez devraient toujours inclure votre positionnement administratif. S’agissant de l’exemple du télétravail, réfléchissez au sujet en tant que rédacteur territorial au sein d’une équipe, en tant de collaborateur de votre supérieur hiérarchique, en tant qu’interlocuteur des usagers ;
- l’initiative : développez vos propres idées sur les sujets étudiés et imaginez les propositions concrètes que vous pourriez proposer dans le cadre de vos futures missions, soit pour mettre en place un processus de travail, soit pour améliorer l’existant. Par exemple, toujours dans le domaine du télétravail, proposez d’utiliser les nouveaux moyens de communication pour partager des informations en temps réel avec vos collègues (tchats, répertoires partagés, espaces collaboratifs, etc) ;
- la résilience : au cours de votre préparation, vous rencontrerez des difficultés (notamment d’organisation) ou des contretemps. Ne vous découragez pas et poursuivez votre route en acceptant qu’il faille parfois faire des pauses (que vous pourrez éventuellement rattraper plus tard) ou vous adapter à de nouvelles situations. Gardez l’esprit fixé sur votre objectif de réussite !
