Ce qu’il faut savoir sur l'histoire (1)

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L’historiographie (l’histoire de l’histoire) et l’épistémologie (ce qu’est l’histoire comme science) sont des fondements essentiels pour transposer cette discipline scientifique à la classe. Cela reflète la diversité des recherches dont on se sert ensuite pour travailler avec les élèves.

1 - Histoire de l'histoire

A. La méthode historique

À la fin du xixe siècle, les historiens Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos cherchent à affirmer la scientificité de l’histoire et définissent une méthode critique pour l’étudier.

Ils participent ainsi de manière significative à la structuration de la science historique au xixe siècle et jusqu’à aujourd’hui.

Ils pensent qu’il est nécessaire d’instituer une méthode historique (École méthodique) qui devient le préalable à tout travail de recherche. Ils distinguent la critique interne de la critique externe des sources. Ainsi, l’historien mène l’enquête et questionne les sources pour produire du savoir répondant aux questions qu’il se pose.

B. L’histoire des Annales

La recherche historique connait un autre tournant majeur à la fin des années 1920 avec l’École des Annales (par opposition à l’École méthodique), qui domine le paysage scientifique durant une cinquantaine d’années, adossée à la revue du même nom.

Les historiens Lucien Febvre et Marc Bloch renouvellent profondément la façon d’analyser l’histoire, sans pour autant renier les apports méthodologiques de leurs prédécesseurs.

Leur objectif est de sortir de l’histoire-bataille, centrée sur les événements politiques et les grands personnages, pour une histoire plus globale, s’intéressant aux sociétés dans leur ensemble.

C’est finalement l’éclectisme qu’il convient de retenir de cette École des Annales, qui a su se renouveler et varier ses questionnements sur le passé.

C. La diversification des recherches en histoire

Aujourd’hui, il n’existe plus de courants dominants en histoire : on parle d’histoire « plurielle », voire même d’histoire « en miettes » (François Dosse). Cela signifie qu’il n’est plus possible de parler de courants majoritaires chez les historiens tant les objets de recherches sont variés avec des angles sans cesse renouvelés.

Les objets d’études des historiens ont évolué dans le temps, mais cela n’a pas remis en cause la méthode historique fondée sur la critique des sources.

2 - Comment enseigne-t-on l’histoire aujourd’hui ?

En maternelle : il n’y a pas de programme d’histoire, mais un axe « Explorer le monde, se repérer dans le temps et l’espace ».
Les premiers repères temporels doivent être construits en fonction du développement des élèves. Les élèves apprennent à reconstituer ce qui se passe avant ou après un événement. Il s’agit aussi de les initier à la durée. Il est tout à fait possible, en plus des attentes du programme précédemment expliquées, de parler du passé avec les élèves.

Au cycle 2 : le programme s’intitule « Questionner l’espace et le temps ».
La première attente est de permettre aux élèves de se situer dans le temps. Les jours de la semaine, les mois, les saisons ne sont pas maitrisés par tous à la fin de la maternelle et il est indispensable d’y revenir. L’étude du passé est à la fois centrée sur l’identification des caractéristiques des grandes périodes de l’histoire (Antiquité, Moyen Âge, Époque moderne, Époque contemporaine) et sur l’étude de l’évolution des sociétés à travers leur mode de vie.

En CM1 et CM2 : le programme d’histoire se densifie.
Avec 45 minutes par semaine, trois thèmes sont à traiter chaque année, comprenant chacun
plusieurs aspects à étudier. L’ordre chronologique des périodes à étudier est à respecter.
Le programme de CM1 commence à la Préhistoire et va jusqu’à l’Empire napoléonien, avec une concentration sur la France. Celui de CM2 commence avec la IIIe République et va jusqu’à la construction européenne.
L’usage des sources est fortement recommandé pour développer la critique documentaire.