Cas pratique : Méthode de l'épreuve (partie 1)

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Le cas pratique peut demander aux candidats de rédiger un ou plusieurs documents, de natures différentes. Qu’il s’agisse d’une « note », d’une « note administrative », d’une note « opérationnelle » ou d’une note « assortie de propositions », ou d’une « lettre », d’un « tableau », d’une « note de service », d’une « fiche », d’un « plan d’action », d’un « communiqué de presse » ou de tout autre document, la méthode est la même. Il s’agit de construire la démarche de réflexion selon un ordre logique afin de répondre, de façon opérationnelle, aux questions posées dans le sujet (c’est-à-dire de répondre à la « commande » passée).

Les étapes d’élaboration de l’étude de cas

Un dossier de 20 pages

Le dossier documentaire joint à l’appui du sujet comporte 20 pages pour les concours de catégorie B, et donc pour le concours de secrétaire. (Il contient de 25 à 30 pages, voire parfois davantage, selon le type de concours, pour les concours de catégorie A, qu’il s’agisse de concours externes, internes, ou d’examens professionnels).

Une méthode en quatre étapes

• La lecture du sujet (et de la liste des documents associés au sujet) et la lecture des questions posées dans le sujet (en fait, la commande passée au rédacteur).​• La lecture et l’analyse du dossier.
• Le choix du ou des documents à rédiger et du plan et de la forme de ces documents.
• La rédaction du ou des documents demandés.

Bien gérer les 3 heures d’épreuve

Cette méthode en quatre étapes permet de gérer le temps imparti (3 heures). Il est important, lors de la préparation, de s’entraîner à cette gestion du temps afin de maîtriser l’élaboration, la rédaction et la présentation du devoir le jour du concours. Un devoir inachevé pénalise lourdement le candidat : la gestion du temps fait aussi partie de l’épreuve.

Important :

Si le sujet demande des suggestions ou des propositions, il faut en faire (en principe, les critères de notation du jury en tiennent largement compte ; ils valorisent la cohérence des propositions formulées car celles-ci montrent les compétences professionnelles du candidat). Si vous n’en faites pas alors qu’elles étaient demandées, vous serez pénalisé.

Si le sujet ne demande pas de propositions, n’en faites pas. Vous pourriez alors être hors-sujet et vous seriez également pénalisé.

Se placer en situation professionnelle

Il convient donc de bien lire la commande passée dans le sujet et de se placer en situation professionnelle concrète.

Étape 1 : la lecture et l’analyse du sujet

C’est une étape importante : la bonne compréhension du sujet et de la mise en situation opérationnelle permet de bien repérer la commande passée et d’éviter les hors-sujets. Elle permet aussi, dès lors que la commande est bien comprise, de mieux aborder les étapes suivantes : une lecture sélective du dossier et une prise de notes pertinente.

a. La lecture du sujet

La lecture détaillée en 10 minutes

La lecture détaillée d’un sujet de cas pratique demande environ 10 minutes. En effet, le candidat doit bien repérer qui il est, à qui s’adresse le (ou les) document(s) à produire, dans quel contexte se situe le cas à traiter, et quelles sont les questions posées sur ce cas (il n’a donc pas à faire une note générale sur un thème, mais il doit se placer dans une situation concrète).

Les questions à se poser

Une lecture attentive du sujet permet de repérer :

– l’objet du cas à traiter : quel est le thème à traiter ? Est-il plutôt juridique, budgétaire, technique, social ? S’agit-il d’un problème d’organisation ? S’agit-il d’une réforme à mettre en œuvre ?

– la mise en situation du rédacteur : qui êtes-vous dans cette mise en situation ? Quelle est l’administration concernée ? Dans quel service vous situez-vous ? Qui est le destinataire du ou des document(s) à produire ? Quel est l’objectif de l’étude demandée ? (Votre supérieur hiérarchique peut avoir besoin d’in- formations pour organiser une réunion, recevoir quelqu’un sur un problème précis, informer le personnel de nouvelles mesures à mettre en place dans les services...). Devez-vous faire des propositions, rédiger un ou des documents annexes ?
– la commande passée : que demande le sujet ? Quelles sont les questions posées ? Comportent-elles des demandes de suggestions, de propositions, des avis, des documents particuliers... ?
– la nature du ou des document(s) à rédiger : il peut s’agir de documents administratifs (qui revêtent donc une forme précise, comme une note, une lettre, un rapport...) ou de documents sans formalisme particulier (comme un tableau, une fiche, un calendrier, un plan d’action...) ;
– la lecture de la liste des documents joints au sujet donne des indications sur l’utilisation du dossier documentaire. Il s’agit de bien comprendre la commande passée. Certains documents peuvent être inutiles ou redondants. La gestion du temps impose donc un repérage pertinent ;
– la longueur du devoir. En l’absence d’indications précises, le devoir, en concours ou examen professionnel, compte quatre à cinq pages.

L’angle d’analyse du sujet

Ce contexte précise l’angle d’analyse du sujet, la tonalité du ou des document(s) à produire et aussi la présentation de ces documents.

b. La commande

La commande passée dans le sujet est différente selon les cas à traiter. Il peut s’agir :

– d’informer : « Votre supérieur hiérarchique doit organiser une réunion sur..., il vous demande de faire un point sur le nouveau dispositif relatif à... » ;
– de mettre en évidence une évolution : « Vous adresserez un courrier à... montrant en quoi le nouveau dispositif modifie le régime actuel applicable. Vous joindrez à votre lettre un tableau montrant... » ;
– de proposer : « Vous présenterez les grandes lignes d’un plan d’action pour la mise en place du nouveau dispositif au sein des services ».
Il s’agit bien de répondre à la commande, de façon concrète et opérationnelle, et non de traiter de façon générale le thème abordé dans le dossier.

Dans un cas pratique, il s’agit souvent de faire un point précis, selon une situation donnée, sur une étude ciblée comportant des données juridiques, économiques, financières, sociales, environnementales, techniques... Le sujet porte en général sur les grandes politiques publiques.

c. La liste des documents

La lecture de la liste des documents

La lecture de la liste des documents joints au sujet permet :

– de mieux entrer dans le dossier et de gagner du temps. En effet, les questions posées dans le sujet sont précises, une lecture des titres des documents joints permet alors de repérer où se trouve l’information utile ;
– de repérer les documents clés ;
– d’identifier, le cas échéant, un document pivot qui permet de dégager des idées essentielles pouvant répondre au sujet. Le document pivot est celui qui met le sujet en perspective, procède à un bilan, délivre des éléments de problématique. Il peut aussi contenir les informations utiles à la construction du plan d’un des documents demandés (une note explicative par exemple). Il permet alors de gagner du temps lors de la lecture du dossier documentaire. Le document pivot peut être une fiche synthétique, un extrait d’un site internet sur le sujet... et apporte ainsi des informations concrètes pour mieux comprendre le sujet et se l’approprier plus rapidement.

La lecture de la liste des documents complète la lecture du sujet et permet d’apprécier le contenu du dossier dans sa globalité.

Analyser chaque document

Pour chaque document, il faut repérer :
– sa nature (documents normatifs, réglementaires, juridiques, rapports, articles de presse spécialisée ou de presse grand public, statistiques...), son objet et sa date ;
– son importance relative ;
– les relations entre les documents : par exemple, si vous avez une loi et une circulaire d’application, la circulaire peut être lue en premier, en entier, de façon détaillée. En effet, une circulaire est un document d’information : elle est alors plus lisible que la loi et donne plus de détails sur l’application de texte normatif. Mais il faut bien vérifier que la circulaire porte bien application de la loi présentée ;
– les redondances apparentes. En effet, la même information peut se trouver dans plusieurs documents. Il est alors très utile de repérer celui qui sera essentiel au regard des questions posées dans le sujet ;
– enfin, si la liste des documents contient un document en rapport direct avec le sujet (par exemple, la lettre d’un président d’association qui conteste une position de l’administration ou la lettre d’un citoyen qui demande des explications sur un sujet...), ce document complète la problématique présentée dans le sujet (et souvent, on vous demande aussi de répondre à ce courrier).

Cette analyse de la liste des documents doit permettre, avant même de lire les documents, de définir une approche concrète du sujet.

d. Exemple Sujet

Session 2015 (concours externe et interne commun, SAENES, secrétaire administratif)

Vous êtes secrétaire administratif au sein d’une administration de l’État. Votre chef de service doit préparer une intervention en comité de direction sur le thème du gaspillage alimentaire.

1/ Il vous demande d’établir une fiche comportant les réponses aux questions suivantes : 

1. Donnez la définition du gaspillage alimentaire.
2. Donnez la définition des sigles DLC et DLUO en indiquant la différence entre les deux et leur devenir à partir du 1er janvier 2015. Expliquez les raisons de cette évolution.
3. Définissez les différents stades où intervient le gaspillage alimentaire.
4. À l’appui de quelques exemples, décrivez le coût et l’impact du gaspillage alimentaire sur l’environnement.
5. Présentez les chiffres mondiaux et leur évolution ; présentez les disparités géographiques du gaspillage alimentaire selon les régions du monde.
6. Présentez les principaux chiffres du gaspillage alimentaire en France. La direction constitue une communauté de travail de 127 agents : calculez l’impact du gaspillage pour la structure.
7. La structure comporte un restaurant collectif. Décrivez quelles actions pourraient y être menées pour sensibiliser les usagers au gaspillage alimentaire.

2 / Il vous demande en outre de rédiger une courte note présentant le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, évoquant les objectifs poursuivis, les différents intervenants, les principales mesures arrêtées et les modalités d’évaluation et de suivi.

Votre note comportera une courte introduction, les titres des parties ainsi qu’une explication (présentation succincte) pour chacun des éléments abordés dans ces parties.

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La lecture de la commande

Elle permet de constater qu’il est demandé d’établir une fiche contenant les réponses à sept questions posées, et une courte note, dont la structure est clairement définie : présentant le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, avec les objectifs poursuivis, les différents intervenants, les principales mesures arrêtées et les modalités d’évaluation et de suivi. En outre, la note doit comporter une courte introduction, les titres des parties ainsi qu’une explication pour chacun des éléments abordés dans ces parties.

Ce sujet est clair : il met le candidat en situation, il précise la commande et le contexte (il s’agit de préparer une intervention, pour votre chef de service, en comité de direction, sur le thème du gaspillage alimentaire). Il présente un questionnaire auquel le candidat doit répondre avec précision. Il demande aussi une courte note. La commande est sans équivoque : il s’agit de rédiger une fiche (pour répondre aux questions) et une note.

Les questions sont précises et trouvent, toutes, leurs réponses dans les documents joints. Il est aussi demandé de faire des suggestions ou des propositions (question 7), mais elles trouvent leur fondement dans les exemples donnés dans le dossier.

Il convient de répondre de façon claire et précise aux questions en s’appuyant sur la documentation fournie dans le dossier.

Une première analyse du sujet

À ce stade, il est possible de faire cette analyse :

– que demande-t-on au candidat ? Le candidat doit rédiger une fiche, en sept points, et une note courte mais structurée (avec une structure administrative bien déterminée, comme indiqué dans le sujet) sur le gaspillage alimentaire ;
– quelle est la mise en situation du candidat ? Il est secrétaire administratif au sein d’une administration de l’État, comme fonctionnaire de l’État. La forme de la fiche ne comporte pas de formalisme spécifique (si ce n’est de présenter les sept points et d’y répondre de façon précise). Quant à la note, elle doit avoir une forme administrative spécifique (donc respecter le formalisme de la note administrative en situation professionnelle) ;
– pour qui travaille le candidat ? Pour son chef de service qui doit préparer une intervention en comité de direction sur le thème du gaspillage alimentaire ;
– pourquoi cette commande ? Le candidat est placé en situation concrète : il agit ici dans la perspective d’une intervention de son supérieur hiérarchique (qui devra s’appuyer sur les informations données par le candidat sans qu’il ait à lire le dossier documentaire) ;
– où est situé le candidat ? Dans une administration de l’État, non déterminée ;
– à quelle date ? À la date de l’épreuve (faute d’autres informations dans le dossier).

Le plan d’ensemble

Ainsi, avec une analyse détaillée du sujet, le plan d’ensemble du devoir est déjà très ébauché. La lecture de la liste des documents joints affine le plan possible de chacun de ces documents. Cinq documents constituent le dossier documentaire joint :
– « Les 20 chiffres à retenir sur le gaspillage alimentaire » - 2 pages. Il contient donc les informations permettant de répondre aux questions 1, 4, 5 et 6 ;
– article du Monde – 4 pages. C’est un article d’informations générales sur le gaspillage alimentaire. C’est aussi un document qui illustre concrètement le thème à traiter et permet d’apporter des réponses générales sur les sept questions ;
– article MYTF1 news – 1 page. C’est un document très bref qui complète les informations du document 1 et répond à la question 2 ;
– « Le gaspillage alimentaire en restauration collective », extrait du site du ministère de l’Agriculture – 1 page. Cet article apporte des précisions sur la situation dans les cantines et des réponses aux questions 6 et 7 ;
– Pacte national de lutte contre le gaspillage – 12 pages. C’est un document volumineux et essentiel. Il est aussi très structuré avec des titres. Il apporte des réponses à toutes les questions posées dans le sujet.

La réponse aux questions

La lecture du dossier permet ensuite de confirmer, préciser et compléter les éléments permettant de répondre aux questions et de définir précisément les réponses aux questions et le contenu de la courte note demandée.

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Étape 2 : la lecture et l’analyse du dossier

La lecture du dossier se fait en deux temps : la lecture rapide puis l’analyse des parties repérées comme répondant au sujet. Chacun de ces deux temps suppose une pratique des méthodes utiles. Ainsi, la méthode de lecture rapide permet une prise de notes selon un schéma qui aide ensuite à construire le ou les document(s) demandé(s). Ces étapes, très méthodiques, permettent de gagner du temps et de concevoir des réponses claires et structurées.

Important

Beaucoup de candidats reconnaissent qu’ils n’ont pas pu terminer leur devoir parce qu’ils ont pris trop de temps pour la lecture des documents composant le dossier documentaire. Vouloir tout lire, page après page, peut rassurer, on se dit que l’on a bien pris tous les éléments du dossier en considération. Mais vouloir tout lire peut conduire à des hors-sujets. De plus, lire 20 pages et rédiger 5 pages en 3 heures est impossible. Il faut donc s’entraîner à la lecture rapide.

a. La méthode de lecture rapide 

1. L’intérêt de la méthode

De nombreux blocages constituent souvent un frein à la lecture rapide :
– mauvaise conscience, on se dit que l’on doit tout lire ;
– peur de se tromper, de ne pas repérer la bonne information ;
– peur de ne pas repérer toutes les informations, de « zapper » sur une information importante ;
– difficulté de changer la méthode acquise dès le plus jeune âge qui consiste à lire syllabe après syllabe ;
– par principe, il faut tout lire !

Alors que la lecture rapide permet :
– de trouver plus vite l’information ;
– d’en savoir plus, plus vite ;
– de passer au « zapping » sans culpabiliser.

La méthode de lecture rapide et son entraînement permettent de devenir plus agile, plus souple, plus confiant.

2. Les techniques

Cette méthode de lecture rapide consiste à repérer rapidement l’information recherchée. Elle associe deux techniques : l’approche visuelle ; l’approche textuelle. Ces deux approches se travaillent ensemble.

a. L’approche visuelle

Balayer le texte du regard sans le lire en entier

Il existe plusieurs façons de procéder à ce balayage du texte. Il s’agit en fait d’élargir son champ visuel. Un lecteur moyen n’utilise qu’un champ visuel moyen, soit 20 % de ses possibilités. En réalité, en fixant un mot dans un texte (champ de vision central), nous sommes capables de repérer les mots situés à droite ou à gauche de ce mot central (cet espace constitue le champ de vision périphérique). Le champ de vision transmet alors les informations reçues à notre cerveau qui les enregistre.

Contrairement à ce que l’on croit, l’œil ne peut voir que s’il est immobile. Ainsi, lorsqu’on lit une phrase, de gauche à droite, l’œil se déplace par bonds successifs ; lorsqu’on lit chaque mot, la lecture de la phrase peut être longue alors que notre champ visuel permet de visualiser plus vite.
Pour lire plus vite, il faut s’entraîner à élargir son champ visuel. Pour cela, ne pas lire une ligne du début à la fin, mais déplacer l’œil par bonds plus larges : deux bonds par ligne, ou fixer l’œil au centre d’une colonne de lecture et lire par bonds successifs de façon verticale, ou par bonds disparates par paquets de mots.

Une approche visuelle en cinq parcours

• Parcours 1 : convient bien, par exemple, pour la lecture rapide d’une colonne de journal. Vous placez votre œil au centre de la colonne, sur la première ligne, puis vous déplacez votre regard en descendant verticalement la colonne.
• Parcours 2 et 3 : votre œil fait deux, ou trois bonds... Par exemple, vous placez votre œil sur deux ou trois points de fixation sur la première ligne, puis vous poursuivez en déplaçant votre regard sur les lignes suivantes selon deux ou trois points de fixation. Cela convient pour les pages de livres, de documents ou les larges colonnes de journaux.
• Parcours 4 : votre œil capte des paquets de mots. Vous promenez votre regard sur la feuille à lire et vous voyez des paquets de mots autour du point de fixation. Cette lecture rapide convient pour les pages de livres, de documents ou les larges colonnes de journaux.
• Parcours5 : vous déstructurez et vous variez les parcours. Vous fouillez...Vous balayez... Vous fouillez. Votre œil balaie la feuille de lecture et se fixe sur des paquets de mots.

Dans la technique de lecture rapide, le balayage oculaire utilise en alternance ces cinq parcours visuels.

b. L’approche textuelle

Elle consiste à repérer, dans un texte, des accroches diverses. L’approche textuelle se pratique alors des deux manières suivantes.

La lecture de tout ce qui est mis en évidence

Il s’agit de lire tout ce qui est en caractère gras, comme les titres, les sous-titres. Lire aussi ce qui apparaît en italique ou souligné. Lire les chiffres repérés dans le texte. Lire aussi les encadrés qui donnent des informations essentielles sur le sujet traité. Lire les quelques lignes placées sous un tableau, sous une photo, sous une carte : elles apportent des informations essentielles qui peuvent être utiles.

La lecture des éléments de structure

Si un document ne comporte ni titres, ni sous-titres, ni rédaction distinctive, alors lire l’introduction du texte, la première phrase de chaque paragraphe et la conclusion. En effet, l’introduction apporte des informations essentielles sur le contenu du texte et sur le plan suivi par l’auteur pour son exposé. La première phrase d’un paragraphe présente une idée principale, développée ensuite dans les phrases suivantes du même paragraphe (le paragraphe constituant l’unité d’idée dans un texte). En lisant la première phrase de chacun des paragraphes, on sait quelle idée est développée dans ce paragraphe.

On sait ainsi si l’information est utile pour le cas à étudier et le ou les document(s) à rédiger. Enfin, la conclusion insiste sur une idée principale ou ouvre le sujet.

L’usage de ces deux techniques pour lire un texte permet alors de repérer rapidement les informations recherchées. L’approche visuelle, combinée à l’approche textuelle, permet de lire en lecture rapide.

Pour acquérir de l’aisance sur la méthode, entraînez-vous.​Des exercices sur un document du dossier montrent que la lecture rapide permet de faire un repérage et de gagner du temps. 
Dans la méthode du cas pratique dans les concours, cette étape de lecture rapide est essentielle : elle permet de repérer les éléments clés répondant à la commande et de terminer son devoir dans les temps.

b. Dans quel ordre aborder les documents ?

La logique des documents

L’ordre pour entrer dans les documents permet une lecture méthodique : souvent, les dossiers joints au sujet sont présentés selon une liste logique, permettant (voire, induisant) une lecture des documents dans l’ordre de présentation.

Repérer les documents généraux les plus récents

Si ce n’est pas le cas, repérez en priorité les documents généraux les plus récents, qui peuvent constituer un bon éclairage d’ensemble de la question à traiter et faciliter la compréhension des textes plus techniques (loi, décision de justice...).

Identifier la nature des documents

Les documents du dossier sont, en principe, très divers tels que :

– des articles de presse, des rapports : un bon article de presse grand public, récent, ou un rapport peuvent apporter une approche globale du thème, fournissant des éléments de compréhension et les problématiques attachées au sujet. Il permet d’entrer plus aisément dans un sujet complexe. Allez du général au particulier ou du plus récent au plus ancien. L’autorité de la source donne plus ou moins de crédit à l’argumentation. Si un article de presse grand public permet de bien entrer dans la problématique, il vaut mieux, toutefois, éviter de construire son raisonnement en se basant uniquement sur ce type de documents. En effet, les articles de doctrine ou de presse, indépendamment de la qualité de l’argumentation, n’engagent que leur auteur, contrairement aux textes administratifs et juridiques ;
– des documents juridiques :
– les textes juridiques les plus récents doivent être lus en premier pour s’attacher au droit positif, 
– la jurisprudence est analysée après les textes législatifs et réglementaires,
– les décrets, et surtout les circulaires, peuvent être lus avant la loi dont ils portent application : rédigés de manière plus lisible, ils contiennent généralement des éléments concrets et permettent de mieux appréhender le sujet ;
– des documents chiffrés, tableaux, graphiques : ils apportent des éléments d’analyse utiles. Attention à ne pas faire de calculs à partir de ces éléments : vous perdriez du temps ; de plus, vous risqueriez de faire une erreur de calcul (en principe, vous n’avez pas le droit d’avoir une calculatrice le jour du concours, sauf exception rappelée lors de l’inscription) et donc d’apporter une mauvaise réponse. Après avoir saisi les données analysées et le mode de calcul, relevez les chiffres clés et les idées qu’ils traduisent (évolution notable, rupture...) venant appuyer l’argumentation ;
– des documents en lien direct avec le sujet : un courrier d’un usager, du président d’une association, qui sollicite votre administration sur une problématique précise, peut figurer dans la liste des documents joints. Lire ces documents en premier car ils viennent compléter la problématique présentée dans le sujet.

Méthode :

Évitez de perdre du temps sur des documents hors sujets, redondants ou mineurs, et adaptez votre vitesse de lecture à l’intérêt des documents (l’intérêt n’est pas nécessairement proportionnel à son volume).

Si le dossier comprend une loi ou un décret et une circulaire d’application : mieux vaut exploiter en priorité la circulaire, qui explique les principes généraux posés dans la loi et revêt un caractère plus opérationnel. Mais attention à bien vérifier que la circulaire est le document d’application

de la loi ou du décret.

c. Le survol du dossier (ou lecture rapide)

Faire une lecture sélective

Le « survol » du dossier est un préalable indispensable pour bien le cerner et en faire une lecture sélective. Pour réaliser ce survol, utilisez la technique de lecture rapide :
– « embrassez » chaque document pour en apprécier la teneur et la longueur, en laissant votre regard « glisser », et sans céder à la tentation d’entrer plus avant dans le contenu des documents ;
– lisez uniquement ce qui apparaît distinctement (titres, sous-titres, propos introductifs, résumés, caractères gras, italiques ou soulignés, chiffres...), en appréciant le lien plus ou moins direct de chaque document avec les questions posées dans le sujet ;
– lisez aussi les introductions des documents, la première phrase de chaque para- graphe, et la conclusion ;
– barrez les paragraphes – voire les documents – qui apparaissent manifestement hors sujets, redondants ou accessoires ;
– appréciez la tonalité générale du dossier : laudative, critique, partisane, neutre, descriptive... ;
– confirmez ou modifiez éventuellement l’ordre de lecture défini lors de l’analyse de la liste des documents ;
– à la fin du survol du dossier, lisez de façon plus attentive le document pivot, s’il en existe un (celui qui paraît correspondre le mieux au sujet dans son ensemble) : relevez les éléments essentiels, qui orientent la grille de lecture.

Avoir une idée du plan possible ou des documents à rédiger

À la fin de cette étape, il importe d’avoir une idée précise du contenu ou du plan possible du ou des documents à rédiger dans votre étude de cas, ce qui vous permettra une prise de notes organisée et un gain de temps appréciable.

Méthode

Ne prenez pas de notes à cette étape, vous risquez de perdre du temps. En effet, vous risquez de passer trop de temps à prendre des notes sur un document complexe puis de vous rendre compte que, quelques pages plus loin, la même information se trouve dans un document plus facile à lire. 

Donc, balayez bien du regard le dossier pour repérer où se trouvent les informations essentielles répondant à la commande passée dans le sujet.

À ce stade, soulignez les informations repérées, et mettez des signes ou annotations dans les marges pour vous rappeler l’intérêt d’un passage, ou notez dans la marge le numéro de la question correspondante.

Annoter les documents

La lecture rapide permet d’annoter les documents : notes écrites en marge, repérages d’informations soulignées ou marque placée devant les paragraphes utiles pour répondre aux questions. Elle permet aussi de rayer ce qui est inutile, redondant ou hors sujet. Cette technique permet de réduire le nombre de pages (ou parties de pages) du dossier et donc de gagner du temps pour l’étape suivante.

d. La prise de notes et les schémas de prise de notes

L’identification des documents et des informations prioritaires

La lecture méthodique du dossier, faite après la lecture rapide à l’étape précédente, constitue la principale variable d’ajustement dans le temps consacré à l’épreuve. L’identification des documents et des informations prioritaires permet de laisser de côté des documents secondaires ou redondants, puisque les idées principales ont été relevées lors de la lecture rapide.

C’est à ce moment que se fait la prise de notes. Celle-ci est importante : elle évite de revenir ensuite sur le dossier au moment de la rédaction (et de recopier mot à mot les phrases soulignées). Attention, le « copier-coller » peut vous pénaliser.

Prendre des notes rapidement et efficacement

Ne pas résumer chaque document, mais en extraire les éléments pertinents par rapport au sujet, notés de façon ordonnée sur la grille de lecture, en essayant au fur et à mesure d’établir des liens entre eux.

Ne pas reprendre les idées en fonction de l’importance qu’elles ont dans le texte mais en fonction du sujet.

Aborder chaque document en se posant la question suivante : compte tenu du problème à traiter, en quoi ce document peut-il m’aider ? On peut alors procéder à une lecture sélective et active.

• Noter une seule fois les idées (les points importants sont souvent repris dans plusieurs documents).
• Ne pas recopier les passages trop longs : faire des renvois dans la marge.
• Privilégier la reformulation pour éviter de reprendre intégralement des phrases entières du dossier (sauf textes juridiques). Ce travail, effectué au fur et à mesure de la prise de notes, fait gagner du temps dans la phase de rédaction.
• Ne pas noter ce qui n’est pas correctement compris.
• Utiliser le style télégraphique pour être plus efficace dans la prise de notes.
• Limiter la prise de notes en fonction des questions posées dans le sujet ; au-delà, le manque de sélectivité dans les informations retenues risque de devenir une source de perte de temps, voire de hors-sujet.

C’est durant cette phase que la prise de notes est essentiellement réalisée. Elle doit être organisée en utilisant une technique de grille de lecture qui est simplifiée dans le cas pratique. En effet, le sujet comporte des questions auxquelles vous devez répondre, de façon plus ou moins longue.

La présentation de la copie

Le schéma de prise de notes le plus simple est donc de partager une ou deux feuilles de brouillon en autant de cases que vous avez de questions. Ainsi, lors de la rédaction, la présentation de votre copie sera simplifiée.

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