Épreuve orale
Concours externe
25 minutes
L’oral se prépare extrêmement sérieusement. Vous trouverez dans cette simulation un florilège d’erreurs fréquemment rencontrées par les jurys de ce concours.
EXPOSÉ DU CANDIDAT
Mesdames, Messieurs, bonjour,
Je m’appelle Pascal Dubois, j’ai 22 ans, j’ai un baccalauréat littéraire (L) obtenu il y a trois ans. J’ai ensuite commencé des études de droit sans pouvoir réussir à valider ma première année. J’ai par la suite essayé une première année en faculté d’histoire mais je me suis rendu compte que cela ne me plaisait pas alors j’ai cherché un travail rapidement. Je suis actuellement coéquipier dans un établissement de restauration rapide. C’est une activité pour pouvoir vivre mais je n’ai pas envie de faire cela toute ma vie.
Parole de jury
Le candidat se présente de manière assez succincte, voire bâclée et évoque laconiquement ses échecs en matière de formation sans particulièrement les détailler. Avoir raté des cursus scolaires ou universitaires n’est pas rédhibitoire en soi mais il convient de présenter ces échecs sous un jour plus favorable en les inscrivant dans une démarche qui conduit à la présentation de ce concours.
Je me présente devant vous car je veux être gardien de la paix. C’est un métier qui me plaît beaucoup et c’est pour cela que j’avais commencé un cycle de droit mais j’ai trouvé cette matière aride et trop compliquée et c’est pour cela que j’ai arrêté après mon échec en première année. La police nationale m’attire en effet beaucoup car c’est un métier qui bouge et je pense qu’on ne s’y ennuie pas du tout et que l’on a toujours du travail. J’ai besoin de bouger et je n’ai pas envie de faire un métier où je serai bloqué dans un bureau pour faire des tâches administratives.
Parole de jury
Il convient de se présenter sous le meilleur jour possible et ne pas être dans une situation de refus sur les conditions d’exercice d’un emploi sur lequel on postule. Il est préférable de dire que l’on sera prêt à faire toutes les tâches de ce métier et les tâches administratives en font aussi partie. La vision du métier de gardien de la paix est ici particulièrement sommaire et dénote d’un manque de connaissances de celui-ci.
J’ai découvert ce métier à travers tout ce que l’on voit à la télévision, que ce soit les documentaires ou les séries criminelles que j’adore regarder. C’est un métier d’action où l’on rencontre plein de gens tous les jours et je pense que c’est intéressant.
Parole de jury
C’est une présentation trop simpliste et très limitée qui donne une piètre impression des motivations du candidat.
Puis travailler en tant que fonctionnaire au service de l’État, c’est à mon sens préférable à une activité dans le secteur privé, car je ne me sens pas l’âme d’un commercial et je n’ai pas envie d’être vendeur.
Parole de juryLe travail au service de l’État n’est pas une fin au soi surtout si elle n’a qu’une finalité matérielle. Le candidat doit démontrer qu’il veut exercer le métier de gardien de la paix pour les raisons spécifiques à ce métier comme la sécurité des citoyens, la volonté de préservation de leur intégrité physique et de leurs biens.
Je suis allé dans un commissariat pour en discuter et j’ai parlé une demi-heure avec un adjoint de sécurité qui faisait l’accueil. Il m’a dit ce qu’il faisait tous les jours et j’ai trouvé son activité très intéressante. Il m’a proposé de rencontrer le responsable local du recrutement au commissariat mais je n’avais pas le temps et je suis parti car je devais prendre mon travail au restaurant.
Parole de jury
Encore une erreur de présentation du candidat qui se présente sous un mauvais jour et démontre une faible force de caractère et de mauvaises raisons quand il refuse de prendre le temps de rencontrer un responsable du recrutement.
Pour préparer le concours, mes bases du baccalauréat m’ont servi et j’ai trouvé les écrits plutôt faciles.
Parole de juryLe candidat fait preuve de suffisance en indiquant ceci. Il s’agit à chaque instant de faire preuve d’humilité dans les propos tenus devant le jury.
Je souhaite faire ce métier parce que je sais que j’en ai les capacités. Je n’ai peur de rien et la violence ne m’effraie pas. J’aime bien l’idée de pouvoir rendre la justice sur la voie publique et d’aider les personnes vulnérables en arrêtant leurs agresseurs. Je suis assez sportif et je pense avoir la condition physique pour pouvoir exercer ce métier de jour comme de nuit. J’aime bien les sports de combat et je suis ceinture marron de karaté et je pense que ça me servira beaucoup quand je devrai me défendre.
Parole de jury
Encore une fois, le candidat démontre une haute estime de sa personne et indisposera profondément les professionnels devant lui. Si la pratique régulière d’un sport et la maîtrise d’un sport de combat sont une bonne chose, il convient de rappeler que le gardien de la paix appliquera des techniques spécifiques de sécurité en intervention qui lui auront été inculquées en école et qui lui seront rappelées en formation continue. De même, il ne s’agit pas de se défendre mais d’agir en état de légitime défense, concept que le candidat devra connaître. Enfin, un gardien de la paix n’est pas là pour rendre la justice mais pour préserver la tranquillité des citoyens.
Sur l’activité plus précise que je voudrais exercer si je réussis le concours, c’est être en brigade anti-criminalité pour faire du flagrant délit et arrêter notamment des trafiquants de drogue. On m’a dit qu’il fallait être en excellente condition physique et avoir des nerfs d’acier. Je pense que je peux travailler dans ce type d’unité.
Parole de jury
La volonté de travailler en BAC est la plus fréquemment évoquée par les candidats. Si cette motivation est louable car c’est une unité respectable, il convient, dans un souci de se distinguer des autres postulants au concours, d’étayer précisément cette envie. Il faut pouvoir en parler avec détail, connaître ses horaires de travail, savoir par exemple que c’est une unité d’intervention de 2e niveau en cas d’attaque terroriste, etc.
Concernant ma situation personnelle, je suis célibataire et je n’ai pas donc de problèmes pour partir à n’importe quel moment en école de police.
Parole de jury
Cet aspect personnel doit être évoqué au tout début de l’entretien et non pas en fin, cela rend sa présentation décousue et atteste encore une fois de la mauvaise préparation de cette épreuve.
Pour finir sur ma présentation, je suis quelqu’un de très volontaire et dynamique et je pense que ce sont des qualités essentielles pour réussir au sein de la police nationale. Ce métier, je le ferai avec plaisir parce que je l’aurai choisi et ça c’est important car quand on fait une activité qu’on aime, ça se voit et vos supérieurs sont contents de vous. La police, c’est un métier où il faut être très fort physiquement et nerveuse- ment et je pense être le candidat qui correspond parfaitement à ce profil.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions et vous exposer plus avant mes motivations.
Parole de jury
Encore une fois, le candidat se présente trop peu et de manière trop simpliste. Une présentation doit être préparée et réfléchie et quasiment apprise par cour sans qu’il ne s’agisse d’une récitation sans âme ou de la déclamation d’un discours. Il n’y a pas de place pour l’improvisation au vu des enjeux et du nombre de candidats.