Réponses à des questions techniques : Méthode de l'épreuve

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1 - L'approche méthodologique 

Comme pour tout travail personnel : à chacun sa méthode. Cependant, certaines méthodes sont plus efficaces que d’autres. Surtout quand on est lancé dans un véritable contre-la-montre : lire une trentaine de pages, en extraire la substance, ordonner les idées, rédiger clairement des propositions. Il n’y a alors plus de place à l’improvisation, à la découverte, à l’aventure.

A. La lecture attentive du sujet

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En premier lieu, une lecture complète et attentive du sujet est nécessaire pour:
– déterminer les questions à forts enjeux en fonction de leurs notations ;

– classer les questions selon l’appétence : cela facilite la réponse par rapport au temps à y consacrer ;

– classer la nature des questions : énumération de points ou formulation d’une réponse nécessitant une analyse, ou encore question d’ordre règlementaire ou d’ordre technique.

Le candidat peut tenter, autant que possible, de mémoriser les questions posées. Cela lui permet d’annoter plus vite les documents avec les numéros des questions sans revenir constamment au texte du sujet.

Important 

Consacrez un temps suffisant à cette étape : résistez à l’envie de plonger directement dans la lecture des documents du dossier. C’est en effet contreproductif. Vous perdriez du temps avec des allers-retours incessants entre le sujet, les documents et vos notes, votre table de travail s’en trouverait désorganisée et cela ajouterait au stress ambiant.

Méthode 

Si vous parvenez à déceler les intentions des rédacteurs, par exemple la cohérence de leur démarche à travers l’ordre des questions, vous pourrez estimer être en bonne voie.

B. La lecture attentive de la liste des documents

Ensuite, il est important d’analyser la liste des documents. Chacun comporte :

– un numéro unique : « Document 1 », « Document 2 », etc. ;

– un titre, indiqué entre guillemets : « .... » ;

– une provenance : revue, journal, publication ;

– une date de parution : mois, année ;

– un nombre de pages.

Il faut ensuite intégrer ces informations et les exploiter au mieux, par exemple :

– identifier les articles provenant de revues « métiers » (ex : Techni-Cités, Le Moniteur, etc.) ;

– repérer les sources d’ordre réglementaire (ex : Légifrance) ;

– repérer les documents de plusieurs pages qui pourraient rassembler l’essentiel des thématiques du sujet traité ;

– repérer les articles les plus récents et/ou les plus anciens (ex : les plus à la pointe technologique).

C. La lecture rapide des documents 

La technique de lecture rapide est primordiale pour disposer de suffisamment de temps à consacrer à la qualité de la rédaction des réponses, elle s’acquiert par des exercices répétés en amont du concours.

Elle consiste en un survol du texte avec les yeux, elle imprime malgré tout l’esprit et permet de repérer les informations importantes. Elle nécessite d’être parfaitement concentré et d’avoir un certain détachement vis-à-vis des mots. La tonalité, la musique de la phase, est plus importante que le mot à mot et notre mental s’en accommode assez pour en comprendre le sens.

Méthode

Veillez à ne pas lire l’intégralité des mots, ayez confiance en vous pour vous imprégner du sens général de vos lectures. Avec 3 heures d’entrainement seulement, vous pourriez être capable de lire 3 000 mots par minute, soit 10 pages par minute, soit 1 page toutes les 6 secondes.

La lecture rapide permet :

– de s’imprégner des différents documents ;

– de sélectionner les documents importants de ceux qui le sont moins ;

– d’éliminer les documents qui seraient hors sujet, dérivatifs ;

– de rapprocher les documents entre eux, d’identifier les documents qui se complètent les uns les autres, d’établir des passerelles selon différentes thématiques.

Titres, sous-titres, caractères en gras ou en italique constituent autant d’indications, de repères visuels, pour saisir rapidement les idées essentielles développées dans les différents paragraphes des documents. Cela permet d’éliminer les informations inutiles, les redondances, les exemples illustratifs.

Le survol des documents permet de trier rapidement les documents selon leur valeur, de sélectionner les documents centraux qui sont les plus utiles pour traiter la majorité des questions. L’un d’entre eux peut être le « document pivot », qui explore toutes les pistes du thème, les autres documents ne venant que le compléter par des explications détaillées ou par des exemples de mise en œuvre.

Important

Si vous ne trouvez pas immédiatement de sens commun à l’un des documents du dossier, que vous ne parvenez pas à établir de corrélation directe avec le sujet ou avec l’un des autres documents, il est alors probablement hors sujet, utilisé comme dérivatif pour vous détourner Important de votre objectif. Mettez-le de côté sans attendre.

2 - L'annotation des documents

A. Le début de la prise de notes

Dès cette phase de première lecture rapide, commencer à annoter les documents est important, c’est déjà un moyen de prendre des notes. Ces annotations permettent de se repérer parmi les différents documents et d’y distinguer les informations à reprendre dans les réponses.

Le candidat poursuit ensuite ses annotations lors du traitement individuel de chaque question. Au fur et à mesure de ses recherches pour traiter les questions et à condition d’avoir su mémoriser l’enchaînement des questions, il peut même annoter le dossier pour plusieurs questions en même temps (par exemple en reportant en marge le numéro de la question).

Il est possible, en amont du concours, de développer son propre style d’annotation : créer la légende des annotations, en faire une liste selon son propre système mental d’analyse, par exemple :
– rayer horizontalement les paragraphes hors sujet et inutiles ;

– mettre un trait vertical en marge d’un paragraphe important ;

– mettre entre crochets les phrases induisant un concept ;

– annoter la marge d’une croix pour indiquer une idée importante ;

– surligner les mots importants ;

– indiquer dans la marge le numéro de la question concernée ;

– utiliser des couleurs différentes pour repérer les priorités...

Méthode

Résistez à la tentation de l’exhaustivité, limitez le nombre d’annotations : trop annoter, trop surligner rendra caduque votre travail de sélection en plus de rendre illisibles vos documents.

B. L'organisation des informations

Les informations recueillies lors de la lecture rapide nécessitent d’être organisées de manière cohérente, au moyen d’une prise de notes rapide et efficace. Ces informations doivent être correctement triées pour pouvoir être réutilisées efficacement, sans perte de temps lors de la phase de rédaction finale.

La structuration des informations peut être dictée par plusieurs critères :
pour les questions et sous-questions en cascade, voire à tiroirs : il peut être intéressant de classer les informations par référence aux questions auxquelles elles se rapportent. Inscrire directement dans la marge des documents les numéros des questions s’avère alors efficace ;
pour les dossiers composés de documents volumineux mais peu nombreux (comportant souvent aussi la présentation de concepts) : il est préférable de se laisser porter par sa propre logique qui évite de trop douter de la pertinence de son organisation ;
pour les dossiers où prédomine la technique, sous des aspects technologiques, réglementaires, administratifs et financiers : il convient d’utiliser l’esprit analytique qui caractérise les techniciens pour segmenter les problèmes et structurer les informations.

Pour plus d’efficacité, il est possible de dédier une feuille de brouillon à chacune des questions et d’y reporter les numéros des annotations, dans l’ordre des réponses.

Important

Vos connaissances et expériences professionnelles peuvent vous servir, autant dans la bonne compréhension des articles (du vocabulaire, des processus, des calendriers, des obligations, etc.) que pour formuler vos réponses avec pertinence et conviction. Toutefois, veillez toujours à ne pas injecter dans vos réponses des éléments qui ne figureraient pas déjà dans les documents du dossier.

3 -  La rédaction des réponses

A. Le type de réponse

1. L'aspect qualitatif

Il est attendu du rédacteur des réponses construites, reflets de son savoir-faire méthodologique, de son bon sens, d’une pensée concise et de sa capacité à travailler rapidement.

Il est tout à fait possible de reprendre l’organisation générale d’un document s’il paraît clair et cohérent. Pour traiter la liste d’informations qu’il contient, il n’est pas nécessaire de le réorganiser, il suffit de le coordonner.

2. L'aspect quantitatif

Les réponses à chacune des questions comportent entre 10 et 20 à 25 lignes pour les plus volumineuses. L’exercice étant de savoir présenter l’essentiel, il n’y a pas lieu de rédiger plus, cela s’avèrerait contre-productif. Les longueurs, les informations redondantes, les listes du type catalogue sont sévèrement sanctionnées.

B. Les règles à respecter

Dès lors que les informations ont été correctement organisées, il convient de s’en tenir à ses notes pour la rédaction des réponses, en évitant de manipuler les documents du dossier. La rédaction doit répondre à plusieurs objectifs :
– une syntaxe rédactionnelle claire ;

– une bonne coordination des phrases avec des conjonctions de coordination ;

– l’usage du vocabulaire technique approprié ;

– une rédaction exempte de fautes d’orthographe ou de grammaire.

1. Adopter une syntaxe claire

Des phrases claires, facilement compréhensibles voire courtes, sont un gage de réussite. Ce qui est bien compris et bien traduit est bien noté par les correcteurs.

Le candidat doit éviter les tournures de style en se rappelant que le correcteur doit lire plusieurs dizaines de copies. Il sanctionne donc les copies qui néces- sitent trop d’efforts de sa part. En facilitant la lecture de sa copie, en évitant les relectures de bonne compréhension ou une concentration excessive pour déchiffrer la copie, le candidat s’évite d’être sanctionné sur ce thème.

C’est au candidat de faire des efforts pour simplifier sa rédaction et non au correcteur de faire des efforts de lecture. Les examinateurs conservent à l’esprit la dimension socioprofessionnelle de l’exercice : au moment de se prononcer sur la note, ils réfléchissent au futur collaborateur qu’ils pourraient intégrer avec profit dans leurs équipes.

2. Coordonner les phrases

Plusieurs phrases qui s’enchaînent doivent être coordonnées entre elles au moyen de conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) ou à l’aide de liaisons, telles que :
– aussi, ainsi, en effet ;
– cependant, pourtant, néanmoins ;
– d’une part / d’autre part, en premier lieu...

Exemple

« L’information ne suffit pas et la communication est prépondérante. Ainsi l’édition de guides à l’usage des pétitionnaires est intéressante. »

3. Utiliser le vocabulaire technique approprié

L’usage approprié du vocabulaire technique est révélateur de la bonne maîtrise du métier et du contexte professionnel. Les examinateurs y sont particulièrement sensibles.

En la matière, il faut être vigilant avec l’emploi des synonymes qui ne traduisent pas toujours correctement les notions techniques.

Hormis le vocabulaire strictement technique, le vocable employé doit rester simple et concis. De même, les tournures de phrases alambiquées sont à éviter. La présentation des idées doit rester simple et efficace, compréhensible par un élu décideur qui ne serait pas spécialiste du domaine technique.

Exemple

« Figurant comme le deuxième des 5 engagements pour le développement durable, la préservation de la biodiversité s’appuie principalement sur les 9 principes suivants : ... »

4. Rédiger sans fautes, avec une grammaire correcte

L’orthographe reste un paramètre important dans un document censé s’adresser à la hiérarchie ou aux décideurs.

L’excès de fautes (l’équivalent d’une dizaine dans tout le document) est pénalisé par le retrait de 2 points sur la note. Même si les correcteurs sanctionnent avec parcimonie, il faut éviter de perdre des points inutilement.

Méthode

On reproduit la plupart du temps le même type d’erreurs. Au cours de votre préparation, prenez soin de les repérer (ou de vous faire aider à cet effet) et de mémoriser les règles de grammaire ou d’orthographe que vous ne connaissez pas.

4 - La gestion du temps

Le temps passé à chacune des étapes de la méthodologie doit être maîtrisé par des entraînements successifs, avec des annales. Le candidat doit s’astreindre à répondre à toutes les questions, jusqu’à la dernière, celle qui restera très présente dans l’esprit du correcteur au moment de noter. Il doit tenter d’obtenir des points à chacune des questions.

À titre indicatif, le tableau ci-dessous mentionne les temps moyens à passer sur les questions en fonctions des étapes de la méthode :

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5 - La formulation des questions

Les questions peuvent être diverses et nécessiter plus ou moins de développement rédactionnel et d’organisation dans la cohésion de la réponse. La formulation des questions implique le mode de réponse qui est attendue par les examinateurs.

À une question interrogative commençant par exemple par « quels sont », il est nécessaire de répondre par une énumération clairement ordonnée sous la forme d’une liste. Il s’agit alors de repérer les réponses parmi les différents documents et de les ordonner correctement. L’ordre d’énumération doit rester logique par rapport à la question : par exemple, selon l’enchaînement de phases calendaires, d’un processus opérationnel, d’une hiérarchie réglementaire ou administrative.

Les questions interrogatives qui n’appellent pas l’ordonnancement de listes formelles impliquent une restitution structurée de l’analyse des informations du dossier.

Exemple

Questions énumératives selon les spécialités
– Précisez quelles sont les grandes obligations fixées aux propriétaires d’ascenseurs (spécialité bâtiments, génie civil).
– Quelles sont les obligations de l’employeur en matière d’équipements de protection individuelle des agents (spécialité réseaux, voirie et infrastructures) ?
– Décrivez la partie prévention des risques lors du curage de ce réseau (spécialité prévention et gestion des risques, hygiène, restauration).
– Citez l’intérêt de la réalisation d’une carte bruit dans une collectivité (spécialité aménagement urbain et développement durable).
– Quelles sont les conséquences de la loi NOTRe sur l’organisation des transports publics et les problématiques de déplacement (spécialité déplacements, transports) ?
– Citez différentes formes de valorisation des déchets verts couramment employées (spécialité espaces verts et naturels).
– Quels sont les critères de choix entre les différentes solutions logicielles (libres, propriétaires, full-web) (spécialité ingénierie, informatique et systèmes d’information) ?
– Précisez quelles sont les obligations de la collectivité pour permettre à ses agents de conduire un camion nacelle (spécialité services et interventions techniques).
– Quel est le rôle d’un agent SSIAP (spécialité métiers du spectacle) ?
– Quels sont les principes fondamentaux de la réglementation applicable aux établissements recevant du public (spécialité artisanat et métiers d’art) ?

Une formulation impérative de la question, commençant par exemple par « décrivez », doit inciter à construire une réponse bien organisée, en se projetant dans la mission.

Exemple

Questions impératives, selon les spécialités
– À partir des éléments dont vous disposez, vous comparerez le mode de chauffage actuel avec les autres modes de chauffage (spécialité bâtiments, génie civil).

– Suite à un accident survenu à un agent sur un chantier de voirie temporaire, établissez des préconisations pour mieux prévenir ces risques au sein du service (spécialité réseaux, voirie et infrastructures).
– Vous êtes chargé de mettre en place un guide de prévention des risques professionnels auprès du service de collecte des déchets. Décrivez les étapes de votre projet (spécialité prévention et gestion des risques, hygiène, restauration).
– Chargé de la réalisation de la carte bruit dans une commune de 50 000 habitants, vous rédigerez le sommaire du cahier des charges permettant de cibler la mission du bureau d’étude (spécialité aménagement urbain et développement durable).
– Précisez la démarche de marchés publics à engager pour les travaux et la procédure d’achat des véhicules (spécialité déplacements, transports).
– Établissez sous forme de schéma un calendrier succinct de l’entretien de cette haie (spécialité espaces verts et naturels).
– Décrire le principe du BYOD et les enjeux liés à sa pratique au sein d’un système d’information (spécialité ingénierie, informatique et systèmes d’information).
– Vous décrirez la mise en œuvre de la démarche d’affichage « zéro phyto » depuis la conception des maquettes jusqu’à leur distribution en expliquant également la chaîne graphique (spécialité services et interventions techniques).
– Décrire le service de sécurité que vous mettriez en place pour ce type d’événement (spécialité métiers du spectacle).
– Sous forme d’un schéma, détaillez, sur votre copie, les phases d’un projet d’éclairage (spécialité artisanat et métiers d’art).

Dans la plupart des cas, les questions se succèdent pour amener le candidat à approfondir logiquement son analyse des documents. Alors qu’en début de sujet, il peut s’agir de simples restitutions, d’énumération de liste, les questions suivantes prennent de l’ampleur et sollicitent de plus en plus l’esprit de synthèse. Aussi il est nécessaire de prendre garde à ne pas tomber dans la facilité au début de l’épreuve, de ne pas perdre de temps et de traiter correctement jusqu’à la dernière question, cette dernière question que bien souvent l’examinateur garde en tête au moment de finaliser la note.

Lister les sujets et les éléments figuratifs les plus importants à part, sur une feuille de papier, est important, particulièrement si on demande de faire une analyse littéraire ou d’écrire une dissertation :
– consacrer une feuille aux éléments de langage nouveaux et réviser les mots et leurs définitions pour développer son vocabulaire ;
– lister les commentaires avec leurs numéros de page sous chaque thème. Plus on donne de détails, plus il est facile de rédiger la dissertation et de fournir des arguments ;
– faire des annotations à part si le livre ne peut pas être annoté.