Les produits d’entretien

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Connaître les différents produits d’entretien, leurs usages et leurs caractéristiques d’utilisation est essentiel pour un ATSEM.​

Les différents produits

La classification des produits

Trois catégories de produits sont à retenir, en fonction de leur usage.

Les détergents 

Ils sont utilisés pour nettoyer les souillures organiques :

  • les déchets humains : peaux, urines, selles, sang, cheveux... ;
  • les déchets végétaux : terre, sable, débris de l’extérieur ;
  • les déchets de la cuisine : restes du repas, graisses de cuisson ;
  • les matières utilisées pendant les ateliers scolaires : feutres, colle...

Parmi les détergents, 3 sous-catégories ont des actions spécifiques :

  • les dégraissants, efficaces sur les graisses dans les zones alimentaires​notamment ;
  • les dissolvants, qui réduisent en petites particules les traces de feutres ou de colle ;
  • les décapants, qui enlèvent les cires et les épaisseurs de produits avant qu’un nouvel entretien soit fait.

Dilués avec de l’eau, les détergents décollent la saleté (particules adhérentes), la mettent en suspension dans le liquide, aidés des frottements qu’effectue l’agent d’entretien. Les souillures sont éliminées avec le rinçage.

Les désinfectants

Ils sont utilisés pour débarrasser une surface des souillures vivantes (micro-organismes) qui la contaminent. Ils sont composés d’un produit actif (chlore, ammoniac...) qui tue les germes. Sur les étiquettes des produits, leur action est précisée ; le désinfectant :

  • bactéricide tue les bactéries ;
  • virucide élimine les virus ;
  • fongicide tue les moisissures microscopiques.

Certains produits combinent une action détergente et désinfectante.

Les détartrants

Ils éliminent le tartre qui se dépose sur les surfaces humides des sanitaires notamment. Il n’est pas bon de laisser entartrer une surface car les germes s’infiltrent dans les monticules calcaires.​

Exemple :

Une machine à laver la vaisselle ne chauffe plus si ses résistances sont entartrées.

Les détartrants peuvent aussi être combinés avec un produit à l’action détergente et bactéricide, formant un produit 3 en 1.

La classification des détergents en fonction du pH

Le potentiel hydrogène (pH) mesure, de 0 à 14, l’acidité ou l’alcalinité d’un produit :

  • les produits les plus acides sont proches de 0 à 3, et se mesurent jusqu’à 6,9 ;
  • les produits neutres se situent autour d’un pH à 7 ;
  • les produits basiques ont un pH supérieur à 7, les plus basiques étant proches de 12 à 14.

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La lecture du pH inscrit sur une étiquette indique la nature du produit et donc son utilisation : l’acidité indique une action détartrante.

Le cercle de Sinner

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Dans une opération de nettoyage, le résultat final est influencé par 4 facteurs inter- dépendants. Si l’un des facteurs est diminué, on doit obligatoirement compenser cette perte en augmentant un ou plusieurs des autres facteurs.

L’action chimique

L’action d’une solution détergente est augmentée ou diminuée par la concentration
de produit pur contenu dans la solution. Il est important de respecter sa dilution. 

L’action mécanique

Elle est nuancée par l’utilisation de matériel de frottement et de pression (brosse, grattoir, monobrosse, appareil à pression d’eau ou de sable...). On utilise des produits très puissants avec des chiffons doux pour ne pas abîmer une surface (revêtement d’une table de classe) ou au contraire un détergent ordinaire avec un tampon à récurer (casserole).

Exemple :

Pour décaper un sol encrassé, on combine une brosse qui tourne à grande vitesse et un décapant puissant.

Le temps d’action

Le fait de laisser agir le produit sur un support accroît le pouvoir nettoyant ou désinfectant. Les produits fongicides demandent à être déposés 20 minutes pour être efficaces. La plupart des bactéricides sont actifs en 5 minutes.

L’action de la température

L’eau chaude favorise la détergence d’un produit et ses pouvoirs mouillants. Le résultat d’une vaisselle faite à la main avec de l’eau froide (lors d’une panne de chauffe-eau par exemple) est moins efficace que si l’eau chaude avait été utilisée.

Exemple :

Les lave-vaisselles nettoient avec une eau à + 60 °C (action désinfectante) et rince à + 90 °C (séchage par évaporation).

L’action thermique peut être produite par le frottement d’un disque de monobrosse sur une surface. Par contre, les produits contenant des désinfectants sont utilisés avec des eaux tièdes pour ne pas que le produit actif s’évapore et perde sa capacité d’élimination des germes. L’eau de javel s’utilise à l’eau froide pour désinfecter et à l’eau tiède pour blanchir.

L’eau de javel n’est pas interdite par la réglementation. De nombreuses collectivités l’interdisent parce que son usage n’est pas sans risque : vêtements tachés ; émanations toxiques lors de mélanges, en particulier dans des toilettes ; inefficacité sur les surfaces sales : l’eau de javel désinfecte, mais ne lave pas. Les collectivités ont des produits plus efficaces et plus faciles à doser. Cependant, l’eau de javel est un agent de blanchiment difficile à remplacer et qui sert à blanchir des toilettes ou de la vaisselle tachées... Il faut donc que son usage soit compris et cadré à certaines tâches d’entretien.

Les précautions d’emploi

Des substances volatiles, inflammables, toxiques composent les produits d’entretien. Le risque d’ingestion du produit par les enfants est toujours possible. Les ATSEM doivent donc prendre des précautions.

Recommandations lorsqu’un professionnel utilise des produits d’entretien :

1. Lisez l’étiquette du produit avant toute utilisation.
2. Portez des gants : cela évite d’endommager la flore cutanée et d’attraper des
mycoses à plus ou moins long terme.
3. Portez un masque et des lunettes de protection si cette précaution est indiquée sur l’étiquette : les décapants de sol et les détergents de machines à laver professionnelles sont très agressifs par exemple.
4. Ne respirez pas les produits et évitez les contacts avec la peau. Il est conseillé d’aérer les pièces lorsque le produit est à risque d’intoxication.
5. Rebouchez les produits après usage et stockez-les dans un endroit frais, aéré, fermé à clé et réservé à cet usage.
6. Ne fumez pas en présence de produits et ne les approchez pas d’une flamme, ne les exposez pas au soleil.
7. Ne mélangez pas les produits : ils peuvent dégager par réaction des gaz toxiques (cas du mélange eau de javel et détartrant) et s’inactiver.
8. Respectez les indications d’utilisation :

  • les dosages, pour des raisons d’efficacité et d’économie : les bidons sont livrés avec des récipients ou des pompes précises. Certains produits sont livrés en sachet dosette ;
  • les temps de contact : 5 minutes minimum le plus souvent ;
  • la température de l’eau selon les indications du fabricant ;
  • les dates de fin d’utilisation. Un produit périmé peut dégager des vapeurs nocives et inefficaces. Mettez les bidons de produits les plus anciens sur le devant des étagères pour qu’ils soient utilisés en premier.

9. Vaporisez un produit sur la lavette et non sur les surfaces pour limiter l’aérosolisation (dispersion du liquide dans l’air) et réduire la pénétration à l’intérieur du matériel sensible à l’humidité (téléphone, boîtier de sonnettes...).
10. Étiquetez, datez et fermez les flacons ou pulvérisateurs contenant les produits que vous avez dilués.
11. Ne diluez jamais un produit dans des emballages alimentaires, type bouteille d’eau. L’expérience montre que cette pratique mène vers un inévitable accident dans le futur.
12. Commencez toujours par remplir votre seau d’eau et mettez votre produit ensuite pour éviter les projections et la formation de mousse difficile à rincer.

Attention

Dans les QCM, il y a souvent un dosage à calculer en fonction d’un contenant, avant de cocher la ou les bonnes réponses.

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