Les inégalités de développement

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La croissance et le développement ne sont pas des processus linéaires, continus ; ainsi, le monde ne se développe pas partout au même rythme ni dans les mêmes conditions. Des inégalités nombreuses existent, entre pays comme au sein des pays.

Les inégalités de développement entre pays

a. Entre pays développés et pays en voie de développement

Pour mesurer les inégalités de développement entre pays, on analyse le plus souvent les écarts de revenu national brut (RNB) par habitant. Sur cette base, la Banque mondiale regroupe les pays en quatre catégories. Au 1er juillet 2016, les critères sont les suivants :

– un RNB par habitant inférieur ou égal à 1 025 dollars définit les pays à faible revenu ou pays en développement (par exemple, l’Afghanistan, le Bénin, l’Éthiopie) ;
– un RNB par habitant compris entre 1 026 et 4 035 dollars définit les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (par exemple, l’Égypte, l’Inde, la Mongolie) ;
– un RNB par habitant compris entre 4 036 à 12 475 dollars définit les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (par exemple, Cuba, le Gabon, le Mexique) ;
– un RNB par habitant supérieur ou égal à 12 476 dollars définit les pays à revenu élevé (par exemple, les États-Unis, la France, le Japon).
Mais la richesse par habitant ne donne qu’une vision partielle du niveau de développement d’un pays.

Les écarts de développement se mesurent donc souvent à partir de deux indicateurs :

– les écarts d’IDH ;
– le seuil de pauvreté monétaire, fixé par la Banque mondiale à 2 dollars par jour, et le seuil d’extrême pauvreté, fixé à 1 dollar par jour.

b. Entre les pays en développement

Les analyses précédentes sont intéressantes, mais restent statiques.

Dans une approche plus dynamique du développement, c’est-à-dire du processus d’évolution, on peut éclater le groupe des pays en développement en trois catégories différentes :

– les pays en transition : pays qui accèdent à l’économie de marché, soit qu’ils proviennent d’économies anciennement planifiées, soit d’économies de subsistance ;
– les pays émergents : pays qui connaissent un fort taux de croissance, un degré élevé d’épargne et des taux d’investissement très soutenus ;
– les pays les moins avancés (PMA) : pays qui enregistrent des taux de croissance très faibles, et qui peinent à se développer en raison de multiples facteurs : explosion démographique, endettement, absence de ressources naturelles...

Les inégalités internes aux pays 

a. Au sein des pays développés

Les pays développés ne sont pas des pays égalitaires, au point d’ailleurs que la cohésion sociale est parfois menacée. Ces inégalités, souvent issues des mécanismes de marché, sont fort diverses. On peut notamment citer :

– inégalités de revenus : au sein des populations, tous les individus ne perçoivent pas le même niveau de revenus, qui diffère en fonction des qualifications, de l’expérience, du sexe, de l’âge, du secteur d’activité... ;
– inégalités de patrimoine : elles sont plus importantes que les inégalités de revenus ; la composition du patrimoine (actifs immobiliers, financiers, dettes...) diffère fortement aussi ;
– inégalités d’accès au marché du travail ;
– inégalités d’accès aux services publics de base : dans de nombreux pays, l’accès aux soins, à l’éducation, aux transports publics est coûteux, donc difficile pour certaines parties de la population.

b. Au sein des pays en voie de développement

Souvent très importantes, les inégalités au sein des pays en voie de développement sont de nature différente de celles présentes dans les pays développés :

– inégalités de richesses : les richesses sont souvent captées par une petite partie de la population, et ne retournent que partiellement dans le système productif ;
– inégalités de niveaux de vie : les classes sociales sont en général très marquées, les niveaux de vie fort disparates, entre urbains et paysans, et dans les villes. L’espérance de vie et le taux d’alphabétisation par exemple sont très inégalitaires ;
– inégalités d’accès aux services publics de base : dans de nombreux États, la demande de soins élémentaires et d’éducation de base ne peut pas être satisfaite pour tous.

Les relations économiques inégales

On constate une polarisation du commerce international autour de trois pôles : l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Deux parties du monde – l’Afrique et l’Amérique latine – sont laissées en marge de ce commerce.

On observe ainsi :

– une polarisation du commerce mondial autour de la Triade : l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord ont représenté 88 % du commerce des marchandises des membres de l’OMC au cours des dix dernières années ;
– une augmentation de la part des économies en développement dans les exportations de marchandises (42 % en 2015) et de services (36 % en 2015) ;
– une place importante de certains pays dans le commerce mondial : les 10 principaux importateurs et exportateurs de marchandises et de services (Chine, États-Unis, Japon...) représentent plus de 50 % du commerce mondial total en 2015.