Les bilans

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Le bilan est la phase de recueil d’informations permettant d’évaluer une situation et l’état d’une ou plusieurs victimes. La réalisation d’un bilan est indispensable à toute action menée par des intervenants secouristes en équipe. 

Le bilan débute à l’instant même de l’arrivée de l’équipe secouriste sur les lieux de l’intervention et se poursuit pendant toute la durée de l’intervention. Sa transmission doit permettre au médecin régulateur d’évaluer l’état de la victime afin d’adapter sa réponse.

1 - Le bilan circonstanciel

Le bilan circonstanciel permet au secouriste de recueillir les informations concernant la ou les victimes et leur environnement. Il permet d’apprécier la situation, d’en évaluer les risques et de prendre les mesures adaptées, notamment en ce qui concerne la sécurité.

Le bilan circonstanciel permet de répondre aux questions suivantes : 

  • que s’est-il passé ?​
  • existe-t-il un danger ?
  • les secours sont-ils suffisants pour le moment ?
  • les informations en ma possession sont-elles correctes ?

2 - Le bilan d'urgence vitale

Le bilan d’urgence vitale a pour but de rechercher une détresse vitale qui menace immédiatement et à très court terme la vie de la victime et nécessitant la mise en œuvre rapide de gestes de secours avant toute autre action.

L’équipier secouriste doit :

  • observer pour se faire une idée générale de la victime (sexe, âge, environnement immédiat) ;​
  • rechercher l’existence d’une détresse vitale évidente (obstruction totale des voies aériennes ou hémorragie) ;
  • identifier la plainte principale de la victime (inconscience ou autre) ;
  • rechercher la présence d’une détresse vitale potentielle (arrêt respiratoire, circulatoire, autre détresse) ;
  • transmettre les informations recueillies.

A - Si la victime est inconsciente

Si la respiration est présente : placer la victime en position latérale de sécurité (PLS) et surveiller sa respiration.

Si la respiration est absente : rechercher le pouls. Si celui-ci est absent, commencer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) avec mise en œuvre du défibrillateur semi-automatique (DSA).

B - Si la victime est consciente

Le secouriste doit rechercher successivement les trois types de détresse.

1) La détresse neurologique

Identifier la perte de connaissance ou une désorientation de la victime : poser des questions comme « Que s’est-il passé ? », « Quel est votre nom ? », « Quel jour sommes-nous ? », « Où sommes-nous ? ».

Identifier la perte de la motricité, de la sensibilité : demander à la victime de remuer les doigts, puis les orteils. L’impossibilité de bouger une ou plusieurs extrémités (paralysie) traduit une détresse neurologique.

Identifier l’anomalie des pupilles : des pupilles inégales permettent de suspecter une détresse neurologique, liée à un traumatisme crânien ou oculaire, une maladie vasculaire cérébrale ou une intoxication.

2 - La détresse respiratoire (altération de la respiration)

L’évaluation de la respiration d’une victime porte sur :

- la fréquence de la respiration (compter sur une minute) ;

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- son amplitude

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- sa régularité et l’absence de pause entre les mouvements respiratoires.

3 - La détresse circulatoire

Identifier l’altération du pouls : l’équipier secouriste doit déterminer la fréquence cardiaque (nombre de battements par minute), la régularité du pouls et l’absence de pause, l’amplitude ou la force du pouls, la pression artérielle mesurée avec un tensiomètre.

Identifier une modification de l’aspect de la peau et des muqueuses :

  • la couleur des muqueuses est appréciée en observant la face interne des paupières, la température ;
  • l’humidité de la peau s’observe en plaçant le dos ou le plat de la main sur le front de la victime ;

Les muqueuses sont normalement roses et la peau chaude et sèche. Des muqueuses pâles, une peau froide et/ou très humide traduisent une détresse circulatoire.

3 - Le bilan complémentaire

Le bilan complémentaire permet d’effectuer les gestes de secours pour une victime qui présente des signes de malaise, d’aggravation d’une maladie ou d’une ou plusieurs lésions secondaires à un traumatisme et de recueillir toutes les informations nécessaires à la demande d’un avis médical.

Le bilan de la victime

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4 - La surveillance

Le bilan d’urgence vitale et complémentaire aide l’équipier secouriste à déterminer l’état initial de la victime. L’état d’une victime peut toutefois s’aggraver rapidement pendant sa prise en charge ou, au contraire, s’améliorer.

L’équipier secouriste doit surveiller la victime en permanence en :

  • appréciant son état de conscience ;​
  • contrôlant régulièrement la fréquence respiratoire et cardiaque ; 
  • surveillant le(s) pansement(s), le(s) immobilisation(s).