Les actes élémentaires du militaire en gendarmerie

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Les missions de la gendarmerie imposent une préparation physique, mentale et tactique. La mise en œuvre simple des actes élémentaires du militaire permet de remplir efficacement une mission en toute sécurité. Les points clés dans ce domaine sont : respect des actes réflexes et élémentaires, sûreté et discrétion.

Observer

Observer, c’est « rechercher par la vue et l’écoute des renseignements concernant le terrain et les activités de l’ennemi, des amis et de la population ». Il faut être bien posté, observer, pouvoir alerter son chef, savoir reconnaître et arrêter un individu ou un groupe. Utilisez le moyen mnémotechnique ESTOMAC :
– E (Ennemi) : lieu (ou possibilité) de sa présence ;
– S (Secteur de surveillance) : limites gauche et droite ;
– T (Terrain) : point particulier à observer ;
– O (consignes d’Ouverture du feu) : uniquement en cas de légitime défense ; 
– M (Moyens d’alerter le chef) : radio... ;
– A (Amis) : place des amis et moyens de reconnaissance ;
– C (Chef) : place du chef dans le dispositif.

Progresser

Progresser, c’est « avancer en utilisant le terrain pour échapper aux vues et aux coups de l’ennemi et en recherchant les indices de sa présence ». Le but est de chercher l’ennemi, s’en approcher ou l’éviter, en se posant les questions : où ? par où ? quand ?

Le mode de progression

Le choix du mode de progression dépend du terrain et de l’ambiance :
– marche normale, en tiroir (un pousse l’autre) ou boule de billard ;
– ramper, sur de courtes distances, pour échapper aux vues et aux coups ;
– course, pour franchir un passage dangereux ;
– exécution de bonds, pour se soustraire aux effets du feu adverse.

Attention
Notamment en situation dégradée, restez vigilant et prêt à utiliser votre arme. Attention au bruit que vous faites, surtout la nuit.

Le passage d’ouverture

La règle est de ne pas franchir les ouvertures si elles ne sont pas sûres. S’il est nécessaire de le faire, respectez les points clés suivants : appuis orientés dans le sens de la progression ; utiliser le pas alternatif, en position de contact rapproché, face à la zone à traiter ; sans protection balistique : présenter un minimum de surface corporelle ; avec protection balistique : présenter la protection balistique vers la zone à traiter ; tous les éléments de la cellule utilisent la même technique.

Attention
S’il s’agit d’une fenêtre, passez dessous !
La rapidité d’action augmente votre sécurité.

L’entrée dans une pièce

• Deux techniques sont possibles : technique combinée, à privilégier (l’un entre en crochet, le second en direct) ; technique en crochet (entrée simultanée des deux en crochet).

• Une fois dans un bâtiment, la progression se fait en respectant les règles de l’appui et du passage d’ouverture. Si plusieurs cellules de militaires sont présentes, l’une prend en compte les directions dangereuses (couloirs non reconnus par exemple) pendant qu’une autre reconnaît les pièces au fur et à mesure de la progression.

Se camoufler

Se camoufler, c’est « se dissimuler aux vues de l’ennemi terrestre et aérien, et éventuellement de la population ». Appliquez l’acronyme FOMECBLOT :
– Fond (ne pas laisser sa silhouette se découper : encadrement d’une porte...) ; 
– Forme (pas de forme aisément reconnaissable : képi...) ;
– Ombre (chercher les zones d’ombre, ne pas montrer la sienne) ; 
– Mouvement (éviter les mouvements brusques) ;
– Éclat (supprimer les reflets : montre, lunette de soleil...) ;
– Couleurs (éviter les contrastes de couleurs) ;
– Bruit ;
– Lumière ; 
– Odeurs ;
– Traces.

Attention
Pensez à vous protéger ! Pour mémoire, voici le pouvoir perforant d’une arme légère : bois : 60 cm ; maçonnerie : 30 cm ; terre : 1 m ; béton armé : 15 cm.

Désigner un objectif

Désigner un objectif, c’est « localiser rapidement et sûrement un objectif de façon à le faire reconnaître », avec la méthode suivante :
– 1. chercher un point de repère : fixe, caractéristique, proche de l’objectif ;
– 2. le désigner en précisant : la direction (« devant moi telle direction... »), la distance (« à x mètres... »), l’objet (« tel objet, de telle forme, de telle couleur ») ;
– 3. situer l’objectif par rapport au point de repère : avec le procédé de la main étalonnée ou celui du cadran solaire ;
– 4. décrire l’objectif : nature, forme, couleur ; attitude (statique, mobile, se déplaçant de...) ;
– 5. s’assurer que l’objectif a bien été reconnu en posant la question : « vu ? ».

Rendre compte

• Rendre compte, c’est « exposer à son chef dans les délais les plus brefs, avec exactitude, ses observations concernant le terrain, l’ennemi (ou adversaire) et les amis ».
• Voici les questions que vous devez vous poser : qui ou quoi ?, combien ?, où ?, par où ?, quand ?, comment ?
• Les réponses à ces questions vous permettent de définir l’adversaire à vos chefs avec le PNVA (Position, Nature, Volume, Attitude) et d’utiliser le compte rendu dit « 4J » : je suis (ma position), je vois (PNVA), je fais (action envisagée, ou « j’ai fait » si l’action est déjà accomplie), je demande (la conduite à tenir, des renforts, etc.).