Le présent de l’indicatif

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Le présent de l’indicatif est le temps du verbe le plus employé.

1 - La morphologie du présent de l’indicatif

Les formes verbales du présent de l’indicatif sont nombreuses et variées.

A. Le radical du présent

Les verbes possèdent un radical unique comme aimer ou courir, deux radicaux (ou bases) comme finir (fini-, finiss-), trois radicaux comme pouvoir (peu-, pouv-, peuv-), boire (boi-, buv-, boiv-) ou davantage comme être.

B. Les terminaisons du présent

Le présent ne comporte pas de marques de temps, mais seulement de personne et de nombre.

À l’écrit, on distingue deux séries de terminaisons au singulier :
– série -e, -es, -e, pour les verbes en -er : type chanter (sauf aller) et certains verbes en -ir dont le radical se termine par une consonne : cueillir, offrir, ouvrir... Il chante, cueille. ;
– série -s, -s, -t pour les autres verbes : il finit, voit, peint, sait.

Quelques verbes prennent les terminaisons -x, -x, -t : je peux, veux, vaux.

Au pluriel, l’écrit possède des terminaisons régulières : -ons, -ez, -(e)nt, sauf sommes, pour la 1re personne et êtes, dites, faites pour la 2e personne.

2 - Les emplois du présent de l’indicatif

Le présent de l’indicatif est très employé à l’oral et à l’écrit. Comme il ne comporte pas de marques de temps, c’est tout l’énoncé qui prend une valeur temporelle en fonction de la situation d’énonciation, du contexte ou des termes employés.

A. Du présent étroit au présent permanent

Un énoncé au présent est situé par défaut dans l’époque présente.

Le présent d’énonciation, situé au moment où l’on parle ou écrit, occupe un intervalle de temps plus ou moins étendu :
– un énoncé performatif, qui sert à accomplir un acte de langage, coïncide avec le moment de l’énonciation : Je vous félicite pour votre promotion. (acte de félicitation). Cet intervalle temporel est le plus étroit ;
– un énoncé ordinaire au présent peut occuper un intervalle étroit, notamment dans un reportage sportif en direct : Benzema marque le but d’égalisation.

Le « présent d’habitude » indique un procès qui se répète (aspect itératif) grâce à un complément de temps : Elle promène son chien tous les soirs.

Un énoncé au présent permanent (dit de vérité générale) occupe un intervalle temporel très vaste, englobant aussi le passé et l’avenir. C’est le cas des faits d’expérience (Le soleil se lève à l’est.), des définitions (Une litote fait entendre le plus en disant le moins.), des proverbes ou des maximes (L’esprit est toujours la dupe du cœur., F. de La Rochefoucauld).

B. Des époques variées

Un énoncé au présent peut situer le procès dans une autre époque que le présent :
– dans l’avenir, grâce à un complément de temps : Je passe demain les écrits du concours., ou dans une subordonnée de condition : Si tu viens à Paris, nous irons au Louvre. ;
– dans le passé, grâce à un complément de temps et au sens du verbe, exprimant souvent un mouvement : Je sors du bureau à l’instant. Il s’agit le plus souvent d’un passé proche.

Dans un récit littéraire, le présent historique (ou de narration) évoque des faits passés. Un Loup n’avait que les os et la peau, / Tant les chiens faisaient bonne garde. / Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, / Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde. (J. de La Fontaine, Fables)

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Je m'entraine

Expliquez l’emploi du présent de l’indicatif.

Une nuit que chacun s’occupait au sommeil,

Un de nos deux Amis sort du lit en alarme ;

Il court chez son intime, éveille les valets.

L’Ami couché s’étonne ; il prend sa bourse, il s’arme, Vient trouver l’autre, et dit : « Il vous arrive peu

De courir quand on dort ;

S’il vous est venu quelque querelle,

J’ai mon épée ; allons.

Qu’un ami véritable est une douce chose.

(J. de La Fontaine, Fables, « Les deux Amis », extraits)