Le participe passé

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Le participe passé (chanté) est, avec le participe présent (chantant), la forme adjective du verbe. Il peut être employé seul ou avec un auxiliaire (avoir ou être). À la différence du participe présent, le participe passé est variable en genre et en nombre.

1 - Les formes et les emplois du participe passé

Le participe passé se termine par une voyelle ajoutée au radical du verbe : (chanté), -i (sorti), -u (voulu), ou faisant partie du radical (fini, pu, vu). Quelques participes se terminent par une consonne au masculin (craint, fait, offert, mis, pris...).

Des adjectifs terminés par ou -u ne sont pas des participes passés, car ils ne correspondent à aucun verbe : ailé, aisé, barbu, feuillu...

Le participe passé a des emplois verbaux. Il sert à former, avec les auxiliaires avoir ou être, les temps composés des verbes (Elle a chanté. Il était sorti.). Il est associé à l’auxiliaire être pour former le passif des verbes transitifs (Ma voiture a été réparée.). Il peut être le verbe d’une proposition subordonnée participiale (Les voyageurs installés, l’avion va décoller.).

Le participe passé a des fonctions adjectivales. Employé sans auxiliaire, il exerce les fonctions de l’adjectif : épithète du nom, apposé ou attribut :

Évitez cette entrée interdite (épithète) au public. Léa, étonnée (apposé), est ravie (attribut du sujet) du cadeau.

2 - L’accord du participe passé

A. Le participe passé employé sans auxiliaire

Le participe passé employé seul s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte, comme un adjectif : Arrivés devant la porte, ils s’arrêtèrent.

B. Le participe passé employé avec l’auxiliaire être

Il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet. Il peut :
– être employé comme un adjectif attribut : La réserve d’eau est épuisée. ;

– faire partie d’un temps composé formé avec l’auxiliaire être : Les enfants sont rentrés. ;

– être employé à la forme passive : La toiture a été emportée par la tempête.

C. Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir

Il ne s’accorde jamais avec le sujet : Elle a acheté une nouvelle tronçonneuse.

Il s’accorde en genre et en nombre avec le COD placé avant le verbe qui peut être un pronom personnel (me, te, la, les, nous, vous) : Ces tomates, je les ai récoltées dans mon jardin. ; le pronom relatif que (La voiture électrique que Léo a achetée est en panne.) ; un GN antéposé dans une phrase interrogative (Quelle route avez-vous prise ?).

Le participe passé est invariable lorsqu’il a pour COD le pronom en (Des tomates, j’en ai acheté au marché.) et lorsque le verbe est impersonnel (Les sommes qu’il a fallu pour la route du littoral sont considérables.)

D. L’accord du participe passé des verbes pronominaux

Cet accord dépend du verbe pronominal et de la fonction du pronom réfléchi.

On peut analyser la fonction du pronom réfléchi complément :
– des verbes réfléchis qui expriment une action du sujet sur lui-même : Clara s’est lavée. (s’ = COD → accord) ; Léa s’est lavé les cheveux. (s’ = COI → non accord) ;
– des verbes réciproques qui expriment une action exercée par plusieurs sujets (se voir, se battre, etc.) : Ils se sont rencontrés au théâtre. (se = COD → accord) ; Les intervenants se sont succédé à la tribune. (se = COI → non accord)

Le participe passé de ces verbes s’accorde avec le COD, comme avec l’auxiliaire avoir.

On ne peut pas analyser le pronom réfléchi qui précède les verbes pronominaux passifs (se manger, s’ouvrir...) et les verbes essentiellement pronominaux (s’apercevoir, se coucher, s’envoler, etc.). Le participe passé de ces verbes s’accorde avec le sujet. La porte s’est fermée. − Ils se sont couchés. − Elle s’est évanouie.

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Analysez la fonction des participes passés et justifiez leur accord ou non accord.
1. Deux tours rondes, coiffées de toits en éteignoir, flanquaient les angles d’un bâtiment, sur la façade duquel deux rainures profondément entaillées trahissaient l’existence primitive d’un pont-levis réduit à l’état de sinécure par le nivelage du fossé.
2. Le voyageur qui eût aperçu de loin le castel dessinant ses faîtages pointus sur le ciel, l’eût jugé une demeure convenable pour un hobereau de province ; mais, en approchant, son avis se fût modifié.
3. Deux ornières remplies d’eau de pluie et habitées par des grenouilles témoignaient qu’anciennement des voitures avaient passé par là ; mais la sécurité de ces batraciens montrait la certitude de n’être pas dérangés. (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse, extraits)