La France dans le monde

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De manière permanente dans son histoire, la France a cherché à être une puissance qui compte dans le monde. Cependant, le problème est de parvenir à concilier l’ambition nécessaire d’un grand rôle international avec la mesure réelle de ses moyens limités. En réalité, si la France a incontestablement certains des atouts d’une puissance forte, il convient de reconnaître qu’elle subit un recul de sa puissance.

Les atouts de la France Les atouts de la France sont multiples.

a. Dans le domaine des relations internationales

La puissance de la France continue à s’identifier à deux atouts majeurs, chargés de symboles :

– le siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (à ce titre, elle dispose du droit de veto pour des décisions prises par ce Conseil) ;
– l’acquisition d’une force indépendante de dissuasion nucléaire (la France, vulnérable par sa situation géographique et ne pouvant acquérir un potentiel égal à celui des super-grands, doit bâtir une doctrine adaptée à ses capacités ; d’où la conceptualisation de la stratégie de la « dissuasion du faible au fort »).

En fait, la crédibilité de la France dans le domaine de l’atome militaire repose sur trois conditions toujours d’actualité :
– l’adaptation et la modernisation permanente des instruments, 
– le consensus nucléaire,
– la décision unilatérale du président de la République.

b. Dans la culture

La France a trois prérogatives qui en font une nation puissante sur le plan culturel :

– l’universalité de la langue française. En Europe, comme dans la plupart des enceintes des institutions internationales, le français est une des langues officielles, ce qui traduit à la fois la richesse et la précision de cette langue, notamment dans le domaine diplomatique. De même, malgré la mondialisation de l’anglais, l’espace francophone est une réalité institutionnelle et culturelle ;
– la culture est un indéniable vecteur de puissance : rayonnante au cours des siècles passés, en Europe notamment, la culture française connaît cependant des problèmes désormais structurels de diffusion. C’est ainsi que la France a inventé l’« exception culturelle » pour tenter de freiner, par exemple dans le cinéma, le « rouleau compresseur » américain, et plaide, dans les institutions commerciales, pour que la culture ne soit pas considérée comme une marchandise ou un service comme les autres ;
– la France est aussi porteuse de valeurs fortes, souvent considérées comme « universelles » ; ainsi en est-il des droits de l’homme.

c. Dans le domaine économique

La France dispose, d’un point de vue économique, de nombreux atouts :

– ses infrastructures sont excellentes : le réseau routier est dense et bien entre- tenu ; les lignes de TGV sillonnent le territoire et raccourcissent les distances ; de nombreux ports et aéroports la relient au monde entier, elle occupe la 2e place européenne du trafic maritime, derrière les Pays-Bas, et Paris est le 2e aéroport européen après Londres ; l’Internet à haut débit est désormais accessible sur la majeure partie du territoire ;
– sa position géographique en fait une plaque tournante en matière de logistique et la France attire de grandes entreprises internationales ;
– son attractivité plurielle montre que le pays réussit dans la compétition inter- nationale et traduit une reconnaissance de la productivité française.

Le recul de la puissance française

a. Du point de vue économique

L’économie française subit au moins deux séries de difficultés :

– sa réticence de la concurrence par l’érection de barrières de toutes natures (à l’échange, au travail, à la liberté d’entreprendre, etc.) et la mise en avant de spécificités sectorielles, que l’on nomme des « exceptions » (exception agricole, exception culturelle, exception du service public à la française, exception des infrastructures, exception de la protection sociale, exception bancaire, exception des professions à numerus clausus, exception du capitalisme, exception de la distribution, etc.) ;
– sa réticence à l’internationalisation, souvent jugée hasardeuse ; les grandes entreprises françaises cumulent en effet plusieurs handicaps : taille insuffisante, ressources financières trop limitées, culture d’entreprise trop « hexagonale » et trop peu internationalisée, dirigeants issus des grandes écoles ayant l’expérience du service public et parfois prisonniers d’une approche administrative, mentalité centralisatrice...

b. Du point de vue géopolitique

Les piliers géopolitiques qui ont fait de la France une puissance de rang mondial au niveau international se fragilisent fortement depuis plusieurs décennies :
– son arme nucléaire est en voie de « banalisation » dans le monde ;
– sa « politique arabe » spécifique en Afrique du Nord et au Proche-Orient, marquée par des liens historiques avec certains pays, est remise en cause ;
– sa recherche permanente d’une influence majeure en Afrique Noire, considérée comme un pré-carré : la « Françafrique » appartient désormais au passé ;
– les réformes annoncées de l’ONU vont conduire à banaliser la place de la France dans le monde.

La place de la France dans le monde

L’économie française est fortement ouverte : la France assure environ 5 % du commerce mondial, est au 5e rang mondial pour les exportations, au 6e rang pour les importations et au 3e rang mondial pour les exportations de services.

Les investissements français à l’étranger sont surtout dirigés vers les pays de l’Union européenne (72 %) et les États-Unis (13 %). Les pays de l’UE accueillent près de 45 % des salariés employés par les entreprises françaises à l’étranger.

La France est également parmi les cinq premiers récepteurs d’investissements étrangers. Ils proviennent surtout des pays de l’Union européenne (72 % dont 57 % des pays de la zone euro) et des États-Unis (9 %). Ils se concentrent en Île-de-France (près de la moitié des implantations), mais aussi dans les zones frontalières du Nord et de l’Est, notamment près de Lille et en Alsace. Certaines zones sont également aidées par l’Union européenne.