L’évolution des approches pédagogiques

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L’évolution de la psychologie de l’enfant et des approches pédagogiques, menée par des figures emblématiques du domaine de l’éducation telles que Montessori ou Piaget, a façonné la compréhension de l’enfance et de l’apprentissage. L’Éducation nationale ne se base pas sur ces perspectives pour définir ses politiques éducatives, mais il peut être intéressant de les découvrir.

I. Quelques grands pédagogues et psychologues de l’enfance

A. Maria Montessori (1870-1952). Médecin, psychologue et pédagogue

Sa pédagogie repose sur l’observation de l’enfant comme personne digne d’intérêt et sur l’importance de l’éducation avant l’âge de 6 ans. Il existe quatre périodes dans le processus de développement chez l’enfant selon Maria Montessori :

de 0 à 6 ans : l’enfant est « un explorateur sensoriel », il apprend en absorbant ce qui est à sa disposition dans son environnement ;

de 6 à 12 ans : l’enfant devient « un explorateur intellectuel », il utilise son raisonnement et son imagination pour comprendre le monde qui l’entoure ;

de 12 à 18 ans : l’homme individuel développé en lui, l’adolescent va créer l’homme social, il cherche sa place dans le monde, à comprendre l’organisation des sociétés ;

de 18 à 24 ans : c’est l’âge politique, le jeune adulte s’engage et cherche à comprendre la morale des sociétés.

B. Jean Piaget (1896-1980). Psychologue

Jean Piaget, à l’aide de ses recherches et travaux, a tenté de répondre à la question de la construction des connaissances, qui, selon lui, se construisent progressivement et évoluent tout au long de la vie en passant par différents stades de développement. L’enfant n’est donc pas un « adulte miniature ». Ses travaux font émerger l’idée qu’un certain environnement est nécessaire pour favoriser le développement des opérations intellectuelles.

C. Lev Semionovitch Vygotski (1896-1934). Psychologue

Vygotski pense que l’école participe au développement de la personne tout entière. Il existe un processus interactif entre apprentissage et développement. Par conséquent, en classe, la coopération entre le professeur et l’enfant joue un rôle de premier plan. Il développe la notion de zone proximale de développement : les enfants sont capables de mieux apprendre et de progresser davantage avec l’aide de quelqu’un (un enfant plus expérimenté, un parent ou un enseignant). Cela encourage donc l’apprentissage en milieu scolaire.

II. Les modèles d’enseignement et d’apprentissage

On peut regrouper les modèles d’enseignement et d’apprentissage selon plusieurs courants, dont les deux principaux sont le béhaviorisme et le socioconstructivisme.

A. Le béhaviorisme

Il s’agit d’étudier les comportements observables (behaviors) des apprenants. C’est une théorie qui part du principe suivant : l’acquisition de connaissances s’effectue par paliers successifs, on passe donc d’un niveau de connaissance à un autre par des renforcements positifs que l’on peut qualifier de récompenses pour que l’apprenant atteigne les comportements attendus et donne les réponses attendues. Les théories béhavioristes ont été fortement influencées par les travaux du psychologue américain Skinner.

Historiquement, tout commence par les expériences du psychologue russe Pavlov sur un chien. On soumet l’animal à un stimulus (viande), ce qui lui déclenche une réponse (salivation). Lors de la phase de conditionnement, la viande lui est présentée avec un autre stimulus (son). Après de nombreuses répétitions, le simple fait d’entendre le son va déclencher la salivation du chien, sans que la viande ne lui soit montrée.

Skinner ira plus loin et montrera qu’il est plus efficace si le couplage stimulus-réponse est suivi d’une récompense. Il atteste de l’importance des renforcements positifs dans le processus d’apprentissage. L’apprenant va donc adapter son comportement pour s’assurer d’obtenir des récompenses et éviter les renforcements négatifs.

Limites : l’apprenant ne peut pas faire de liens entre les savoirs assimilés et le sens de ce qu’il apprend.

B. Le socioconstructivisme

Les interactions sociales et la culture jouent un rôle fondamental dans la création de connaissances. Contrairement au constructivisme qui met l’accent sur les expériences personnelles, cette théorie met l’accent sur les facteurs sociaux.

L’apprenant est actif dans la construction de ses propres connaissances, mais cette construction ne peut avoir lieu qu’à la suite d’une interaction sociale ; les connaissances se construisent à travers un processus de discussion et de négociation.

À RETENIR

Les neurosciences consistent à comprendre et expliquer le fonctionnement du cerveau humain en prenant en compte ses capacités et ses contraintes. Elles permettent de mieux distinguer les processus d’apprentissage et ainsi d’améliorer certaines modalités d’enseignement.