L’évaluation en français

Signaler

L’évaluation et ses modalités doivent être envisagées dès la conception de la séance. Vous devez vous demander comment vous allez évaluer les compétences travaillées. Cela a un impact sur vos propositions pédagogiques puisque l’on évalue uniquement ce que l’on a enseigné.

I. Évaluer l’oral

Pour évaluer l’oral, il convient d’identifier ce que l’on évalue et ce que l’on attend. Il faut définir des critères clairs et n’évaluer que ce que l’on a enseigné.

Il faut éviter de se contenter d’évaluer des compétences sans les avoir enseignées et sans avoir donné aux élèves les clés et les opportunités pour apprendre et progresser.

L’évaluation de l’oral et de sa modalité dépend des types d’oraux (narratifs, argumentatifs, explicatifs...), des types d’activités scolaires (débat, récitation, lecture à voix haute, exposés...) et des situations de communication (seul, à plusieurs, face à un public, en situation duelle).

L’oral ne laisse pas de trace : on peut utiliser des enregistrements numériques pour faciliter l’évaluation. Cela permet de prendre le temps de valider les critères de réussite de manière conjointe avec les élèves (co-évaluation et évaluation mutuelle).

II. Évaluer la compréhension

Évaluer la compréhension peut se rapporter à différents éléments : la compréhension d’un message oral, la compréhension de consignes (orales ou écrites), la compréhension d’un texte lu, la compréhension d’un texte entendu...

Tout comme l’oral, la compréhension s’enseigne avant de s’évaluer. Pour évaluer la compréhension d’un texte, il faut s’appuyer sur les stratégies de lecture (comprendre l’implicite, identifier les personnages et les éléments de contexte, comprendre les pensées et intentions d’un personnage...).

Les questionnaires de lecture écrits ne sont pas la seule façon d’évaluer la compréhension d’un texte. On peut aussi faire dessiner, faire inventer des questions, imaginer une suite cohérente, compléter des bulles de pensée, faire raconter, réaliser des schémas de l’histoire...

On peut évaluer la compréhension des élèves non-lecteurs (en maternelle comme en élémentaire).

III. Évaluer la lecture

Évaluer la lecture concerne ici le déchiffrage et la fluence. On évalue chaque compétence indépendamment : avoir compris le principe alphabétique, savoir combiner, lire des syllabes, lire des mots, lire des phrases, lire à voix haute, lire de façon fluide...

Certaines compétences de lecture peuvent s’évaluer à l’écrit, mais la plupart s’évaluent à l’oral.

En ce qui concerne la fluence, on peut utiliser des évaluations étalonnées qui comptent le nombre de mots correctement lus par minute. Il s’agit de passations individuelles. On peut également travailler la lecture en lien avec la compréhension.

IV. Évaluer l’écriture

On peut évaluer le geste d’écriture et la calligraphie (observation du geste et évaluation du résultat), la copie, l’encodage (syllabes, mots), la production de phrases et de textes...

Lorsqu’on évalue la production d’écrits, l’orthographe n’est pas la première intention ni la priorité. On évalue plutôt le sens, le contenu, la cohérence, la clarté et lisibilité du propos, la ponctuation.

Les critères doivent être clairs et transparents. On peut fournir une grille de relecture pour permettre aux élèves de s’autoévaluer.

Il est possible de travailler en évaluation mutuelle, en faisant lire les productions par d’autres pour jauger immédiatement.

V. Évaluer l’étude du fonctionnement de la langue

Évaluer l’étude de la langue en cycles 2 et 3 peut se faire à l’écrit par le biais d’exercices similaires aux exercices de systématisation, par des dictées mais également par l’observation des élèves ou à l’oral. On peut aussi avoir recours à des questionnaires ou à des quiz.

Comme pour les autres sous-domaines, il faut veiller à évaluer par compétence (et non par notion). Pour déterminer toutes les petites sous-compétences que l’on peut évaluer sur une notion, il faut s’intéresser aux procédures des élèves afin de comprendre l’ensemble des étapes par lesquelles ils doivent passer avant de maîtriser une compétence.

Enfin, quand on évalue des compétences à l’écrit, il faut s’assurer qu’il n’y ait pas d’obstacle de lecture ou de compréhension qui vous empêche d’évaluer une compétence.

Exemple : Ce n’est pas parce qu’un élève ne sait pas bien lire qu’il ne peut pas accorder tel verbe.

Il peut parfois être intéressant de laisser les outils et affichages à disposition pendant les temps d’évaluation. Il ne s’agit pas de « triche » mais d’un niveau de maîtrise différent.

À RETENIR

• Bien déterminer les critères d’évaluation et les compétences à évaluer.

• Évaluer seulement ce qui a été enseigné.

• On peut évaluer à l’oral, à l’écrit ou en observant.