L'analyse logique de la phrase

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L’analyse logique de la phrase s’intéresse à la nature et à la fonction des propositions qui constituent la phrase.

1. Repérer les différentes propositions

Dans une phrase, il y a autant de propositions que de verbes conjugués. Une proposition est un ensemble de mots liés par le sens et contenant un verbe conjugué.

Si la phrase ne comporte qu’une seule proposition et s’organise autour d’un seul verbe conjugué, c’est une phrase simple. Lors du concours, on demande au candidat d’analyser des phrases contenant plusieurs propositions : des phrases complexes.

Méthode : 

commencez par souligner les verbes conjugués et observez le lien qui unit les propositions.


Les propositions peuvent être juxtaposées, c’est-à-dire séparées par une virgule, un point-virgule ou deux points.

Exemple​

Pierre et Jean sont amis, on les voit toujours ensemble.


Les propositions peuvent être coordonnées, c’est-à-dire reliées, par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) ou un adverbe de liaison (puis, ensuite...).

Exemple​

On recherche leur compagnie car ils sont toujours de bonne humeur.


La phrase est complexe quand elle est composée d’une proposition principale dont dépendent une ou plusieurs propositions subordonnées. Dans l’exemple suivant, on repère 4 propositions et on encadre les mots « subordonnants » (pronom relatif, conjonction de subordination).

Exemple

Dès que je peux, / je retourne dans le village / que je préfère / qui est celui de mon enfance.

2. Distinguer la proposition principale et les propositions subordonnées

La proposition principale donne le sens général de la phrase, elle ne peut pas être supprimée. Ainsi, dans l’exemple précédent, on ne peut pas supprimer « je retourne dans le village » : c’est donc la proposition principale.

La proposition principale peut être coupée par une ou des propositions subordonnées relatives.

Méthode : 

Pour analyser la phrase, soulignez les verbes conjugués. 

Puis demandez-vous quelle partie de phrase vous ne pouvez pas supprimer : c’est la proposition principale, surlignez-la, puis encadrez les mots « subordonnants ». Placez entre crochets les subordonnées.


Exemple​

Mme Gay, qui fut plus tard Mme de Girardin, [et qui était déjà célèbre comme poétesse], attirait les yeux par sa beauté blonde. (Théophile Gautier)

3. Analyser les propositions subordonnées 

A) La proposition subordonnée relative

Elle complète un nom de la proposition principale : son antécédent. Elle est reliée à la principale par un pronom relatif : qui, que, dont, où, lequel (et ses composants).

Exemple

Le maître dont j’avais peur et qui portait une longue barbe grise avait l’air encore plus terrible ce jour-là. Deux propositions relatives complètent l’antécédent « le maître ».​

B) La proposition subordonnée conjonctive

La proposition subordonnée conjonctive complétive complète un verbe et est toujours introduite par que. Ses fonctions peuvent être : 

  • complément d’objet direct (COD) 
  • complément d’objet indirect (COI) ;​
  • complément d’adjectif ;
  • sujet. 
Exemples
Je veux (quoi ?) que tu reviennes (COD).
Je me souviens bien (de quoi ?) qu’elle n’est pas venue (COI). 
Je suis certain qu’il viendra (compl. d’adjectif).
Que la colère le gagne (sujet) ne m’étonne pas.


La fonction de la proposition subordonnée conjonctive est souvent circonstancielle, elle est alors introduite par quand, si, même si, où, au cas où, comme ou des locutions qui contiennent un « que » : avant que, après que, dès que, lorsque, pour que, parce que, puisque, bien que, de manière que, encore que...

Exemple​

Tu travailles beaucoup de sorte que tu réussiras (compl. circ. de conséquence). 

C)La proposition subordonnée interrogative

Lorsque la subordonnée est introduite par un mot interrogatif (où, combien, comment, si, qui, quand, ce que, ce qui...), elle est appelée subordonnée interrogative indirecte. Elle est COD du verbe.

Exemples

​Je me demande si elle viendra. 

Je voudrais savoir ce qu’il a dit.


D) Le cas particulier de la proposition infinitive et de la proposition participiale

Lorsqu’une proposition ne contient pas de verbe conjugué mais un verbe à l’infinitif ou un participe (verbe en -ant), c’est une proposition subordonnée infinitive ou participiale.

Méthode : retrouvez la principale et le mot qui relie les propositions, puis voyez si vous pouvez conjuguer le verbe qui est à l’infinitif ou au participe présent.


Exemples​
Je suis partie (prop. princ.) après avoir terminé mon travail (après que j’ai terminé) 
→ prop. sub. infinitive.

J’étais épuisée (prop. princ.), ayant dansé toute la nuit... (parce que j’ai dansé)
→ prop. sub. participiale.

EXERCICES

1. Retrouvez les propositions subordonnées en encadrant le pronom relatif ou la conjonction de subordination. Pour les relatives, indiquez le nom qu’elles complètent. Pour les conjonctives, indiquez la fonction.

a. Ne réveillons pas le chat qui dort.
b. J’irai où tu voudras.
c. Le professeur que j’ai rencontré m’a donné des conseils.
d. C’est le professeur dont je t’ai parlé hier.
e. Bien qu’il soit léger, ce colis est bien encombrant.
f. La lettre qui lui était destinée n’est jamais parvenue à l’adresse qu’il avait donnée, alors qu’il croyait que la Poste faisait toujours suivre le courrier.

2. Quelle est la fonction des subordonnées conjonctives dans les phrases suivantes ? 

a. Je souhaite que la pluie tombe pour que mes fleurs éclosent enfin.
b. Bien qu’il refuse de parler, je le sentais proche de moi.
c. Je ne vous donnerai aucune explication puisque vous refusez de m’écouter.

3. Comptez le nombre total de propositions : soulignez les verbes conjugués. Retrouvez les propositions subordonnées : encadrez les conjonctions et/ou les pronoms relatifs. Surlignez les principales, mettez entre crochets les subordonnées et donnez leur nature et leur fonction.

Dans une autre tour, après quelques pas sur un plancher vermoulu qui menace ruine et où il est défendu de marcher, j’ai aperçu, par un trou carré, un abîme creusé dans la masse même de la tour : ce sont les oubliettes. Elles ont quatre-vingt-onze pieds de profondeur et le fond en était hérissé de couteaux. On a trouvé un squelette disloqué et une vieille couverture en poil de chèvre rayée de gris et de noir, que l’on a jetée dans un coin et sur laquelle j’avais les pieds, tandis que je regardais dans le gouffre. (Victor Hugo)

CORRIGÉ

1.a. Ne réveillons pas le chat qui dort (prop. rel. antécédent « chat »).
b. J’irai où tu voudras (prop. conj. circonstancielle de lieu).
c. Le professeur que j’ai rencontré (prop. rel. antécédent « professeur ») m’a donné des conseils.
d. C’est le professeur dont je t’ai parlé hier (prop. rel. antécédent « professeur »).
e. Bien qu’il soit léger (prop. conj. circonstancielle d’opposition), ce colis est bien encombrant.
f. La lettre qui lui était destinée (prop. rel. antécédent « lettre ») n’est jamais parvenue à l’adresse qu’il avait donnée (prop. rel. antécédent « adresse »), alors qu’il croyait (prop. conj. circonstancielle d’opposition) la Poste faisait toujours suivre le courrier (prop. conj. complétive).

2. a. Je souhaite que la pluie tombe (prop. conj. complétive) pour que mes fleurs éclosent enfin (prop. conj. circonstancielle de but).
b. Bien qu’il refuse de parler (prop. conj. circonstancielle d’opposition).
c. Puisque vous refusez de m’écouter (prop. conj. circonstancielle de cause).

3. Dans une autre tour, après quelques pas sur un plancher vermoulu [qui menace ruine] et [où il est défendu de marcher], j’ai aperçu, par un trou carré, un abîme creusé dans la masse même de la tour : ce sont les oubliettes. Elles ont quatre-vingt-onze pieds de profondeur et le fond en était hérissé de couteaux. On a trouvé un squelette disloqué et une vieille couverture en poil de chèvre rayée de gris et de noir, [que l’on a jetée dans un coin] et [sur laquelle j’avais les pieds], [tandis que je regardais dans le gouffre].

Le paragraphe est composé de 10 propositions :
– « qui menace ruine » : prop. sub. relative, complète l’antécédent « plancher » ;
– « où il est défendu de marcher » : prop. sub. relative, complète l’antécédent « plancher » ;
– « que l’on a jetée dans un coin » : prop. sub. relative, complète l’antécédent « couverture » ;
– « sur laquelle j’avais les pieds » : prop. sub. relative, complète l’antécédent « couverture » ;
– « tandis que je regardais dans le gouffre » : prop. sub. conjonctive circonstancielle de temps.