Enseigner la compréhension en lecture à l’école élémentaire

Signaler

La compréhension en lecture est difficile à enseigner car il s’agit d’une activité cognitive complexe qui est automatisée et non perceptible pour les lecteurs experts.

I. Les programmes

La compréhension fait partie du sous-domaine « Lire » du français aux cycles 2 et 3. Dans les programmes du cycle 2, il est demandé de faire travailler la compétence « Comprendre un texte et contrôler sa compréhension ». Au cycle 3, cette compétence est plus détaillée : « Comprendre un texte littéraire et se l’approprier » et « Comprendre des textes, des documents et des images et les interpréter ; contrôler sa compréhension et devenir un lecteur autonome ».

Il faut inscrire l’enseignement de la compréhension en lecture dans la durée, en mettant en relation le langage oral et le langage écrit. Il est nécessaire d’enseigner et de rendre visibles les procédures spécifiques à la compréhension.

II. Les activités au cycle 2

Selon le document Éduscol « Lecture et compréhension de l’écrit, cycle 2 », il faut :
– alterner des activités individuelles (recherche et surlignage d’informations, écriture en relation avec le texte, repérage des personnages et de leurs différentes désignations) et des activités en collaboration (échanges collectifs guidés par l’enseignant, justifications) ;
– proposer différentes activités comme répondre à des questions, reformuler, donner des titres aux paragraphes, théâtraliser le texte, raconter, choisir un résumé parmi plusieurs choix, chercher des indices pour répondre, identifier les liens chronologiques et logiques, manipuler le texte (transformer, retrancher ou ajouter des informations, prolonger), débattre, relire, vérifier et justifier ;
– travailler en lien avec la production d’écrit.

III. Les activités au cycle 3

Selon le document Éduscol « Lecture et compréhension de l’écrit, cycle 3 », il faut poursuivre ce qui a commencé à être enseigné au cycle 2 et :
– proposer des activités sur l’étude du vocabulaire ;

– proposer des activités visant à améliorer les capacités d’analyse sémantique ;

– proposer, si besoin, des textes dont les titres constituent de réels résumés ;

– aider les élèves en difficulté à effectuer des résumés intermédiaires ;

– alterner les tâches de questionnement, reformulation, résumé, rappel ;

– alterner les questions littérales et les questions nécessitant des inférences ;

– apprendre aux élèves les procédures nécessaires à la compréhension pour qu’ils se les approprient et les utilisent correctement.

IV. Le questionnaire de lecture

Le questionnaire de lecture n’est pas recommandé car :
– il n’engage pas un vrai travail de compréhension et d’interprétation ;

– il contient peu de questions sur l’implicite ;

– il évalue la compréhension mais ne l’enseigne pas.

– l’élève n’a pas conscience qu’il comprend mal.

V. Le débat interprétatif

Le débat interprétatif permet de développer une compétence d’interprétation et porte sur les points d’incertitude d’un texte. Étant donné que compréhension et interprétation sont liées, ce débat apprend aussi à comprendre un texte littéraire qui présente des difficultés de compréhension. Le sens du texte se construit alors dans la relation entre ce texte et plusieurs lecteurs : il y a une co-construction du sens.

Le débat interprétatif peut être fait en ateliers (petits groupes) ou en classe entière. Il peut avoir lieu soit après un premier travail de compréhension, soit directement après la lecture du texte pour confronter ce que les élèves ont compris et élucider les difficultés présentes dans le texte.

L’enseignant doit définir clairement les règles du débat et poser une question qui va susciter ce débat. Si la discussion n’avance plus, il relance le débat en posant une autre question.

Les élèves doivent adopter une posture de lecteur actif et apprendre à expliquer et à justifier leur point de vue en se référant au texte.

Pour conclure le débat, il faut réussir à valider une interprétation commune.

VI. Le Visibiléo

Le Visibiléo permet de matérialiser son parcours de lecteur et de rendre visible l’invisible (les informations implicites notamment).

Il peut être fait après une lecture complète du texte pour reconstruire ce qui a été compris, ou au cours de la lecture du texte découvert par épisode pour élaborer la compréhension et garder trace des évènements.

Lire le document sur les exemples de Visibiléos : hatier-clic.fr/24crpeficheoral41

À SAVOIR

Le travail sur la compréhension en lecture ne commence pas qu’au CP : il se fait dès le début du cycle 1. L’enseignant prend en charge la lecture, oriente et anime les échanges qui suivent l’écoute.