Échec scolaire : la méthode pédagogique révolutionnaire pour y remédier

Publié le 26 avril 2023
 • Mis à jour le 26 avril 2023
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Le concept d’échec scolaire est apparu dès la mise en place de l’enseignement obligatoire pour tous les enfants, en raison des différences individuelles. Comment rester indifférent aux problèmes de retards scolaires ? Nous faisons le tour de la question dans cet article consacré à l’échec scolaire, sa définition, ses causes, ses conséquences et les solutions existantes.

échec scolaire

SOMMAIRE

Qu’est-ce que l’échec scolaire ?

Si on consulte le dictionnaire de la langue française Larousse, on peut trouver : Échec scolaire : définition – “retard dans la scolarité, sous toutes ses formes. (Il frappe plus fortement les enfants des milieux défavorisés, fixant et aggravant la sélection sociale.)”.

Même si l’échec scolaire n’est pas synonyme d’un échec dans la vie, de nos jours, la frontière est mince. Il peut être atteint par un simple fléchissement, l’accumulation de petites lacunes, les redoublements répétitifs, ainsi que par les changements d’orientation abusifs.

Il ne peut pas être défini par des analyses interindividuelles. En effet, il nécessite de prendre en considération les différences qui peuvent exister entre les aspirations individuelles à la réussite. Celles-ci sont déterminées, plus ou moins, par les capacités générales de l’enfant, qu’elles soient physiques, intellectuelles, sociales ou émotionnelles.  

Parmi les enfants se trouvant en difficultés à l’école, on distingue deux catégories : 

  • Ceux qui ne réussissent pas à s’adapter aux diverses contraintes de la vie scolaire et qui se trouvent dans une situation, plus ou moins grave, d’échec.
  • Ceux qui ne peuvent répondre aux exigences d’une scolarité normale sans mesures spécifiques, du fait d’une maladie chronique ou d’un handicap.

Les causes de l’échec scolaire

Avec de nombreux effets néfastes, l’échec scolaire est un problème grave qui touche un bon nombre d’élèves. Les causes de l’échec scolaire varient, mais souvent, elles sont le résultat de problèmes sociaux ou émotionnels, qui, à l’avenir, peuvent aussi être la source d’autres soucis.

Il existe une multitude de raisons liées à l’échec scolaire, dont les suivantes :

  • Les causes physiques : Pour qu’un enfant puisse continuer à fréquenter l’école normalement, il ne doit pas être malade. Une maladie chronique ou récurrente peut être responsable d’un retard scolaire.
  • Les causes intellectuelles : Un enfant a besoin d’un certain niveau intellectuel pour pouvoir suivre à l’école. S’il ne faut pas confondre niveau scolaire et niveau intellectuel, l’intelligence dite normale est, toutefois, nécessaire pour un bon apprentissage. Néanmoins, ce n’est pas le seul facteur de réussite scolaire. Pour cette raison, les tests effectués en groupe au sein des écoles doivent être utilisés avec prudence et les résultats, communiqués aux parents, ne doivent pas être la seule base pour l’orientation des élèves.
  • Les troubles cognitifs et instrumentaux : Les troubles instrumentaux – également nommés troubles de la psychomotricité ou troubles psychomoteurs -, sont aujourd’hui mieux connus et mieux identifiés et conduisent souvent à une rééducation correcte.

Les cas les plus courants sont détectés tôt, souvent à la maternelle ou au début du primaire. Les difficultés qui y sont liées sont :

  • Un retard léger du langage
  • Une démarche maladroite
  • Une latéralisation mal assurée
  • Une coordination limitée 
  • Un apprentissage de l’écriture difficile

Souvent, ces enfants réagissent à ces difficultés par un mode de régression plus ou moins conséquent, ou, au contraire, ce même type d’élèves peut présenter une instabilité psychomotrice importante. 

Les enfants concernés par le syndrome de dysfonctionnement cérébral minime sont d’intelligence normale et présentent des troubles du comportement et de l’apprentissage associés à un dysfonctionnement du système nerveux central. Ainsi, cette pathologie regroupe des troubles très différents, dont la gravité et l’association varient, mais dont le mécanisme sous-jacent serait le même.

Les troubles se forment autour de deux axes principaux :

  • Un axe psychomoteur, en association éventuelle avec des signes neuroleptiques discrets.
  • Un axe linguistique.

Il existe de nombreux troubles psychopathologiques chez l’enfant. Les plus fréquemment rencontrés et qui peuvent conduire vers l’échec scolaire sont :  

  • Le retard mental. 
  • Les troubles d’apprentissage : trouble du calcul, trouble de l’expression écrite, trouble de la lecture, etc.
  • Les troubles de la communication.
  • Les troubles du langage, comme le bégaiement par exemple.
  • L’anxiété et la dépression.
  • Le trouble déficitaire de l’attention : le TDAH – Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité -, le TC – Trouble des Conduites -, le TOP – Trouble Oppositionnel avec Provocation.
  • Les TED – Troubles Envahissants du Développement : le syndrome d’Asperger, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif de l’enfance, etc.
  • Le trouble autistique.

Quelles sont les conséquences de l’échec scolaire ?

Les conséquences de l’échec scolaire sont nombreuses, elles diffèrent selon les enfants, leur environnement et les actions entreprises pour lui venir en aide.

  • Anxiété, stress et dépression : Face à l’échec scolaire, les enfants développent des formes d’anxiété et de stress. Cela peut se manifester à travers divers troubles psychosomatiques. Ainsi, des tics peuvent apparaître et l’élève en question est sujet à une plus grande fatigue, à des maux de ventre, à des vomissements… Il met tout en œuvre pour éviter les devoirs, l’école et, dans certains cas, le contact social.
    L’enfant peut également faire de la dépression. Celle-ci ne sera pas la même que pour un adulte ou un adolescent, elle se traduira par une incapacité à accepter l’échec et à aborder les exigences scolaires. Les élèves concernés deviennent sensibles au changement, passifs et inquiets. 
  • Les troubles du comportement : L’échec scolaire peut aussi donner naissance à des troubles du comportement. L’enfant développe alors une certaine agressivité, voire de la délinquance. De manière générale, ce dernier souhaite surtout attirer l’attention. Cela peut engendrer des vols, des mensonges et des fugues. 
  • L’estime de soi : Les conséquences de l’échec scolaire peuvent se constater sur l’estime de l’enfant. En effet, suite au regard des autres élèves et aux remontrances des professeurs et de la famille, l’image qu’il a de lui-même est négative. Il se sent inférieur aux autres et cette baisse de confiance en soi accentue le problème. 

Maintenant que vous en savez plus sur les causes et les conséquences de ce phénomène, voyons ensemble quelles sont les solutions de l’échec scolaire.

Échec scolaire : que faire ? 

Pour reconstruire l’école, plusieurs systèmes de pensée, comme les méthodes Freinet et Montessori par exemple, proposent la mise en œuvre de dispositifs révolutionnaires. En s’inspirant de procédés pédagogiques et cognitifs naturels, la pédagogue Céline Alvarez, épaulée par la Manuela Piazza – chercheuse à l’Inserm – et par Stanislas Dehaene – professeur de psychologie cognitive au collège de France -, a trouvé, récemment, la réponse à cette question essentielle : “comment éviter l’échec scolaire ?”.

Cette passionnée de sciences cognitives et de linguistique s’intéresse à la méthode éducative de la pédiatre Maria Montessori, reposant sur un apprentissage via les sens et le corps. Après avoir obtenu le concours de l’enseignement, Céline Alvarez décide de construire son propre système éducatif, à Gennevilliers, au sein d’un établissement classé REP – Réseau d’Éducation Prioritaire. Les résultats de son expérience sont spectaculaires. 

  • Un cadre riche et favorable : Dans un premier temps, un retour à un environnement plus proche du milieu naturel semble essentiel au développement du plein potentiel des enfants. Un tel encadrement favorise l’exercice de la motricité en s’adonnant à des activités de plein air. Les sens sont parfaitement exploités grâce à la grande quantité d’informations visuelles, auditives et olfactives recueillies. Laissé à la libre disposition des enfants, le jeu permet de développer un imaginaire riche. En inventant des histoires, ils apprennent à réinventer leur façon d’être et à vivre en communauté. 
    Cet environnement facilite également le développement des capacités cognitives – ou exécutives -, telles que la mémoire et l’attention. Des activités plus spécifiques et encadrées adaptées à ce milieu permettent aussi aux plus jeunes enfants de s’autogérer. 
  • Une autonomie favorisée : Les activités quotidiennes favorisant l’autonomie, ainsi que la responsabilisation des enfants et permettant la formation de compétences essentielles sont nombreuses : dessin, plantation de légumes, bricolages… En parallèle, des ateliers dédiés à l’apprentissage des mathématiques, de la lecture, de la géographie et autres sont mis en place avec des outils captivants pour les enfants. Par exemple, un tableau approximatif de nombres ou un “cabinet de géographie” composé de puzzles représentant différents pays ou le globe.
    Les parents ayant permis à leurs enfants de tenter l’expérience confirment que ces derniers apprennent très rapidement. Pour certains, ils sont capables d’apprendre à lire ou de compter jusqu’à 1 000 uniquement grâce à l’entraide avec les élèves plus âgés.
  • La diversité sociale et la bienveillance mises en avant : Combinant les trois niveaux de la maternelle, ce projet a aussi permis de mettre en lumière la force altruiste et collaborative s’instaurant entre les enfants. Grâce à une interaction constante avec des élèves plus âgés et plus jeunes qu’eux, les enfants développent une certaine empathie. Les plus âgés et précoces d’entre eux, contrairement à la croyance populaire, ne s’ennuyaient pas, mais se préoccupaient du succès de leurs camarades et approfondissaient ainsi leurs connaissances en aidant les autres. 
    Alors que les groupes de niveau auraient certainement engendré des frustrations, cette émulation, quant à elle, permet de cultiver l’acceptation d’autrui, l’entraide et la confiance en soi, en d’autres termes les bases du civisme.