Les différents emplois de "vous" et "nous"

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Les pronoms nous et vous sont habituellement nommés 1re et 2e personnes du pluriel. Ils peuvent cependant, dans certains cas, ne représenter qu'une seule personne. Il conviendra d'accorder les adjectifs et participes passés avec la personne représentée par le pronom.

Rappel : On conjugue toujours le verbe (aux temps simples) ou l’auxiliaire (aux temps composés) avec le sujet. On accorde l’adjectif et/ou le participe passé en genre et en nombre avec la personne/chose représentée par le pronom.

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Le roi dit : « Nous voulons ».

1. Le vouvoiement 

Le vouvoiement est le fait de vouvoyer quelqu'un, de dire vous pour tu. On peut trouver aussi le terme voussoiement, plus rare et littéraire. 

Lorsque vous est une marque de politesse, le verbe se conjugue à la 2e personne du pluriel (il se termine généralement par -ez ou plus rarement par -tes), mais l’adjectif et le participe s’accordent en genre et en nombre avec la personne représentée par ce vous (masculin singulier ou féminin singulier).

Exemples :
a. Asseyez-vous, Juliette.
b. Madame, nous vous avons appelée hier pour vous dire que vous seriez reçue rapidement. 
c. Monsieur, vous êtes très élégant aujourd'hui !


À noter : Lorsque vous est une marque de politesse, « vous-même » ne prend pas de -s final (alors qu'il en prend un lorsque vous représente un groupe : « vous-mêmes »).

Exemple : M. le président, voyez par vous-même comme ce sommet est réussi.

2. Le nous « de majesté » ou « de modestie » 

La règle : Lorsque nous est un nous « de majesté », « de modestie » ou qu'il est mis pour tuil ou elle, le verbe se conjugue à la 1re personne du pluriel (il se termine généralement par -ons ou plus rarement par -mes), mais l’adjectif et le participe s’accordent en genre et en nombre avec la personne représentée par ce nous (masculin singulier ou féminin singulier).

LES EMPLOIS DU NOUS AU SINGULIER

A. On peut employer parfois nous pour je. On trouve cet emploi dans les discours officiels de personnes détenant une autorité civile ou religieuse. Il s’agit alors du nous « de majesté » ou « d'autorité ».

Exemples :
a. Nous, présidente, sommes convaincue qu'il est innocent.
b. Nous avons été prudent, dit l'évêque.

B. Nous peut aussi être employé pour je dans la préface d’un livre ou dans une thèse, un essai, un mémoire... Dans ce cas, il s’agit du nous « de modestie »*.

Exemple : Nous, autrice de cette thèse, nous sommes montrée rigoureuse.

C. On peut aussi employer nous pour tu (ou vous « de politesse ») pour s'adresser à une personne et exprimer certaines nuances de sentiment (sympathie, condescendance, reproche affectueux, parfois ironie).

Exemples :
a. Bon ! bon ! Ne nous fâchons pas... Vous ne prenez pas une absinthe ? (Alphonse Daudet, Tartarin de Tarascon)
b. Eh bien, madame la baronne, comment allons-nous ? (Maupassant)
c. Avons-nous été polie avec ses professeurs, jeune fille ?

D. On peut enfin employer nous pour il ou elle lorsque la personne qui parle (mandataire officiel, avocat, notaire) parle en tant que représentant(e) des intérêts de son client, dans le style officiel.

Exemple : Nous avons été étonné de ne pas recevoir d’accusé de réception.

* C'est par modestie que les écrivains de Port-Royal l'avaient mis à la mode, pour éviter, disaient-ils, la vanité du moi (Bescherelle, 1845)