Un mentor et un mentoré te racontent comment se passe le mentorat
Le concept de mentorat, tu le connais, mais tu te demandes à quoi il peut ressembler au quotidien. Comment fonctionne un binôme mentor-mentoré ? À quel point les contacts sont-ils réguliers ? Qu’est-ce que le mentorat apporte, concrètement ? Réponses avec l’interview de Cyril, 36 ans, ingénieur dans les services numériques et mentor de Serhat, jeune en recherche d’une formation en alternance.
Article rédigé en partenariat avec Article 1 et DEMA1N.org
Pourquoi avoir choisi le mentorat ? Comment se passe le mentorat de votre binôme ?
Cyril : Quand j’étais étudiant en école d’ingénieurs, je faisais de l’aide aux lycéens. Mais une fois qu’on a terminé ses études et qu’on rentre dans la vie active, on a tendance à se couper de ses valeurs, à oublier ce qui nous animait quand on était plus jeune. J’ai choisi de revenir au mentorat maintenant, parce que ça pouvait aider des gens. En étant mentor pour Article 1, je me suis remis dans le rôle de mentor que j’avais tenu quinze ans auparavant.
Avec le jeune dont je suis le mentor actuellement, on s’appelle généralement une fois toutes les deux semaines. Mais ça peut varier : en ce moment, on se contacte deux fois par semaine, parce qu’il traverse une période un peu compliquée. Nous ne vivons pas dans la même ville, donc on ne s’est vus que par visio pour l’instant, mais je compte bien aller le voir.
Serhat : J’avais du mal à savoir comment trouver une alternance. J’ai entendu parler du mentorat en cherchant des solutions, et j’ai décidé d’y avoir recours. J’ai des contacts effectivement réguliers avec mon mentor, il m’appelle toutes les deux semaines.
Qu’est-ce que ça a changé pour chacun d’entre vous ? Qu’est-ce que le mentorat vous a apporté ?
Cyril : Observer les jeunes qu’on mentore permet de se rappeler d’où l’on vient, mais aussi de transmettre des choses ! En tant que mentor, je donne des conseils sur l’organisation et les bons réflexes à adopter. Parfois, les mentorés peuvent penser qu’il y a des blocages insurmontables et en fait, non, il y a toujours une solution ! L’organisation permet souvent de résoudre les situations. J’aide aussi le mentoré à se motiver.
Le jeune que je mentore actuellement est un aspirant étudiant : il recherche une entreprise qui lui permette d’intégrer une formation en alternance. Je l’aide donc dans sa recherche d’entreprise, la rédaction de son CV, la préparation de son entretien…
Serhat : Le mentorat a changé pas mal de choses pour moi ! J’ai pu faire des simulations d’entretien avec mon mentor, je lui ai envoyé des fiches de postes pour avoir son avis… Il me motive aussi. J’ai plus confiance en moi lors des entretiens, et j’ai beaucoup plus d’entretiens aussi !
À qui conseilleriez-vous le mentorat et pourquoi ?
Cyril : Côté mentor : à tout le monde, en théorie ! C’est un rôle qui permet de rester humble, parce qu’on n’a pas toujours toutes les réponses aux interrogations des jeunes et qu’il est important de rester à leur écoute. C’est aussi une posture qui n’est pas pour les donneurs de leçons : il ne faut surtout pas être dans la posture de celui ou celle qui sait tout et qui va tout apprendre au mentoré.
Côté mentorés, je conseillerais le mentorat à tout le monde aussi ! Peu importe le milieu d’où l’on vient, il ne faut jamais hésiter à se faire aider.
Serhat : À tous ceux qui ont du mal à trouver des méthodes pour gérer leurs cours, leur recherche d’alternance ou d’emploi. Donc pas seulement aux étudiants, mais à toutes les personnes de moins de 25 ans qui en ont besoin !