École de la 2ème chance, ces programmes innovants qui changent la donne pour les jeunes en difficulté

Publié le 14 juin 2023
 • Mis à jour le 14 juin 2023
 • digiSchool

Les écoles de la deuxième chance permettent de lutter contre le décrochage scolaire. Elles ont pour objectif de vous aider à accéder à une formation qualifiante et d’intégrer ainsi le marché du travail.

écoles de la deuxième chance

Vous avez entre 16 et 25 ans, vous êtes sorti du système scolaire et vous êtes sans emploi ? L’école de la 2ème chance vous propose une formation rémunérée permettant une insertion dans la vie active. Faisons le tour du programme proposé, des conditions d’admissions et des raisons qui font d’elle une solution innovante.

SOMMAIRE

Qu’est ce que l’école de la 2ème chance ?

C’est sur l’initiative des collectivités territoriales et des acteurs de l’insertion professionnelle que les écoles de la deuxième chanceE2C – ont été créées. Elles mettent en œuvre tous les moyens permettant aux jeunes qu’elles accueillent d’être accompagnés, pendant leur parcours scolaire, ainsi qu’après leur sortie du système, au cours de leur période d’entrée dans la vie active.

Bien évidemment, elles ne remplacent pas le travail des partenaires intervenant sur les territoires, mais visent à compléter les accompagnements sociaux déjà disponibles.

Le rôle de cette structure est d’organiser un parcours individualisé dans la durée. Pour cela, elle se base sur l’alternance, facilitant ainsi la construction d’un projet professionnel et l’acquisition des savoirs et des compétences nécessaires, pour concrétiser sur le long terme l’insertion professionnelle d’un stagiaire.

En d’autres termes, l’objectif de l’école de la 2ème chance est de rapprocher les jeunes de l’entreprise, c’est pourquoi les écoles et les sociétés sont étroitement associés au processus de formation et que l’alternance est au cœur du dispositif. 

Quel est le programme des écoles de la deuxième chance ?

L’E2C s’appuie sur les qualités et les compétences de chaque stagiaire, afin de leur permettre de se révéler et dégager des pistes de réussite. Dès le départ, les entreprises sont associées à l’effort de formation professionnelle.

Cette formation comprend une remise à niveau dans les domaines de base, ainsi que des activités culturelles et sportives sous forme d’ateliers : 

  • Français
  • Mathématiques
  • Informatique et bureautique
  • Culture général et savoir-être
  • Sorties culturelles
  • Ateliers théâtres
  • Etc.

Le cursus comprend également des stages en entreprise – près de la moitié du temps de parcours – et des apprentissages individualisés. Le but de ces stages est la découverte des métiers et la construction d’un projet professionnel.

Quelle est la durée de formation en école de la deuxième chance ?

La durée de la formation dans une école de la 2ème chance est de 4 mois à 2 ans. Elle dépend du temps nécessaire vous permettant d’acquérir des savoirs et compétences suffisants afin de s’insérer dans la vie active.

En fonction de vos besoins le parcours peut être variable. Cependant il se déroule toujours en 5 étapes : 

  1. Une évaluation et un plan de formation avec une période d’intégration progressive.
  2. La découverte de métiers, stages en entreprises et consolidation des savoirs de base.
  3. La confirmation du projet professionnel avec l’acquisition de gestes professionnels.
  4. La préparation à l’emploi et à la formation.
  5. Le suivi et l’accompagnement jusqu’à 1 an après la sortie de l’école de la 2ème chance.

Le dispositif de cet établissement vous propose 3 accompagnements complémentaires, afin de favoriser votre insertion sociale, citoyenne et professionnelle : 

  • Un accompagnement pédagogique auquel sont rattachés les formateurs.
  • Un accompagnement pour la mise en relation avec les entreprises, l’organisation et le suivi des stages vers la construction de votre projet professionnel.
  • Un accompagnement à la vie citoyenne qui recouvre une diversité d’activités et vous aide à développer votre savoir-être. 

Le parcours d’un stagiaire est basé sur l’individualisation, l’alternance et des moyens dédiés. Chaque élève est accompagné par un référent unique tout au long de sa formation, pour l’aider à formuler et à construire son projet professionnel sans se démotiver.

À la fin de votre cursus, vous recevrez une attestation de compétences acquises. Celle-ci repose sur un nouveau référentiel de 9 domaines de compétences.

Un contrat d’aide à l’insertion, un contrat d’apprentissage, un contrat de professionnalisation ou une formation qualifiante peut être proposée, permettant de trouver un CDD ou un CDI.

Quel est le coût d’une école de la deuxième chance ?

Les coûts de la formation et de l’enseignement au sein d’une E2C sont gratuits. En cas de problèmes de type transports, hébergement, restauration, n’hésitez pas à en parler lors de votre inscription. Cela permettra à l’école de trouver des solutions, notamment grâce à la mission locale.

Le critère le plus important à prendre en compte reste la volonté personnelle de chaque jeune de vouloir s’en sortir et de profiter des moyens mis à dispositions. En effet, la motivation reste l’élément clé à la réussite d’une intégration à l’école de la seconde chance.

Comment intégrer une école de la 2ème chance?

Pour intégrer une école de la deuxième chance, vous devez respecter certaines conditions, telles que : 

  • Avoir entre 16 et 25 ans
  • Avoir quitté le système scolaire depuis au moins un an, en ayant obtenu ou non un diplôme
  • Être sans emploi

En revanche, aucune condition de nationalité n’est requise pour candidater au sein d’une école de la 2ème chance.

Concernant l’inscription à l’E2C, elle peut se faire tout au long de l’année. Il suffit de choisir une structure parmi celles du réseau labellisé des écoles de la 2ème chance. Ce dernier regroupe une centaine de sites sur tout le territoire national, présents dans douze régions, cinquante-sept départements et cinq régions ultrapériphériques.

Après avoir contacté l’établissement qui vous intéresse, vous devrez participer à une réunion d’information collective – les écoles en organisent régulièrement afin d’expliquer le fonctionnement de leur formation – à la suite de laquelle est programmé un entretien individuel.

D’autre part, la mission locale peut vous aider à constituer votre dossier de demande d’admission. Vous avez également la possibilité de remplir un formulaire de candidature en ligne. Une période d’intégration permet de mesurer votre motivation et vérifier ainsi si vous acceptez le règlement intérieur de l’école. Le cursus se déroule dans les locaux de l’établissement et sur les sites des entreprises partenaires.

Au terme de cette période, un bilan confirme ou non votre entrée au sein de l’école de la seconde chance. Si ce bilan est positif, vous devenez alors stagiaire de la formation professionnelle et recevez à ce titre une rémunération mensuelle. 

Quelle est la rémunération en école de la deuxième chance ?

Durant toute la durée du cursus en école de la 2ème chance, une rémunération est mise en place pour les stagiaires. Celle-ci est financée par la région et inclut également la protection sociale. Selon votre situation le montant perçu est variable. Voici la somme moyenne à laquelle vous pourrez prétendre chaque mois : 

  • 200 € par mois si vous êtes âgé entre 16 et 18 ans.
  • 500 € par mois si vous êtes âgé de plus de 18 ans.

En quoi les écoles de la 2ème chance sont-elles innovantes?

L’originalité des écoles de la 2ème chance est d’assembler plusieurs méthodologies pédagogiques. Les écoles pratiquent ainsi : 

  • Une pédagogie active : avec une forte ouverture à la vie de la Cité, qui amène le stagiaire à découvrir par eux-mêmes, à se déterminer en tant que citoyen.
  • Une pédagogie du contrat : pour le responsabiliser.
  • Une pédagogie du projet : pour l’entraîner à prendre conscience de ses compétences.
  • Une pédagogie de la réussite : qui valorise ses acquisitions et ses progrès.

Selon la Charte des Principes fondamentaux, l’E2C est une institution qui ne délivre pas de diplôme, mais vise à accréditer des compétences.

Quinze ans après la création de la première école de la 2ème chance, il est important de formaliser davantage et de mieux partager les pratiques pédagogiques développées. Cela afin de renforcer leur cohérence d’action et leur potentiel d’innovation dans la formation et l’accompagnement des jeunes. C’est pourquoi le réseau de l’école de la 2ème chance s’engage dans la mise en place et le déploiement d’une Approche Par Compétences – APC – entièrement adaptée aux décrocheurs.

Les 5 principes de l’APC sont les suivants : 

  • Renforcer les collectifs de travail et de formation.
  • Développer la transversalité dans la mise en place de la formation.
  • Mieux prendre en compte les activités réelles d’apprentissage.
  • Intégrer une posture facilitatrice.
  • Renforcer les temps de retour sur expérience.

Les écoles de la 2ème chance viennent de publier des résultats plus qu’encourageants. En effet, cette meilleure appropriation du parcours et des acquis a permis de maintenir le taux de sorties positives des stagiaires à 64 % en 2021.

Ces structures restent l’un des dispositifs les plus efficaces pour lutter contre le décrochage scolaire et accompagner les jeunes sans diplômes et sans qualification. En 2018, on compte ainsi un accompagnement de plus de 15 000 jeunes sans qualification vers une solution d’inclusion durable.

Ce mode d’apprentissage permet de développer la capacité d’apprendre à apprendre en donnant aux stagiaires les méthodes et outils pour prendre conscience de l’acquisition de leurs compétences. De ce fait, les stagiaires des écoles de la 2ème chance seront capables de mettre en place de véritables stratégies cognitives.

Par ailleurs, les E2C ont été soutenues dans le cadre de l’appel à projets Deffinum pour la mise en place d’un tiers-lieu digital destiné à concentrer des ressources pédagogiques numériques innovantes, parmi lesquelles le projet “Horizons. La perspective de ces derniers est d’aller vers les publics les plus éloignés géographiquement des grands centres urbains.

Découvrez également les dispositifs de remobilisation d’accompagnement vers l’emploi.