1. Rappel
A. Le participe passé précédé de l’auxiliaire avoir ne s’accorde jamais avec le sujet.
B. Le participe passé précédé de l’auxiliaire avoir s’accorde avec le complément d’objet direct (COD) si celui-ci est placé avant le verbe.
2. Pour les experts
A. Le participe passé, employé avec l’auxiliaire avoir suivi d’un verbe à l'infinitif, s’accorde avec le complément d’objet direct (COD) si celui-ci, placé avant le verbe, fait l’action du verbe à l’infinitif.
a. Exemple avec accord : Ces élèves que j’ai entendus crier sont en 3e. (Ce sont les élèves qui criaient)
b. Exemple sans accord : Les pièces que j’ai vu jouer sont de Molière. (Ce ne sont pas les pièces qui jouaient, elles étaient jouées)
B. Quand le pronom l’ (le) remplace une proposition entière, le participe passé est invariable.
Exemple : Ces questions sont plus complexes que nous ne l’avions imaginé. (Nous n'avions pas imaginé quoi ? « que les questions allaient être aussi complexes »)
C. En règle générale, quand le pronom en est COD, le participe passé est invariable parce que en est neutre.
Exemple : Des poésies ? Ahmed en a appris énormément cette année.
Remarque : toutefois, si le pronom en est précédé d’un adverbe de quantité (combien, autant, plus, etc.) le participe passé peut s’accorder.
Exemple : Des erreurs, combien en as-tu commises hier ?
D. Lorsque des verbes sont complétés par un complément circonstanciel (de temps, de prix, de quantité, etc.), la question n'est pas « quoi ? » ou « qui ? », mais « combien ? ». Les participes passés dans ce cas restent invariables (au masculin singulier).
Exemples :
a. Les 50 euros que cette robe a coûté… (La robe a coûté combien ?)
b. Les cinq kilomètres qu’il a couru… (Il a couru combien de kilomètres ?)
c. Les deux nuits qu’il a dormi ici… (Il a dormi combien de nuits ici ?)
d. Les cinquante kilos qu’elle a pesé… (Elle a pesé combien de kilos ?)
e. Les soixante-dix années qu’il a vécu là-bas... (Il a vécu combien d'années là-bas ?)
E. Le participe passé d'un verbe impersonnel* est toujours invariable.
*À la forme impersonnelle, le verbe est conjugué avec le pronom il qui ne représente rien : c'est un sujet grammatical, vide de sens.
Les verbes essentiellement impersonnels sont toujours à la forme impersonnelle (Il neige ce soir).
Exemples :
a. Les pluies qu'il y a eu ont été fortes.
b. Quelle chaleur il a fait l'été dernier !
F. Le participe passé d'un verbe qui a pour complément un infinitif ou un groupe infinitif.
Exemple : Les phrases que j'ai pu prononcer étaient en anglais. (Pouvoir quoi ? prononcer les phrases)
Sont surtout concernés par cette règle les participes cru, dû, pu et voulu.
G. Le participe passé d'un verbe qui a pour complément un infinitif sous-entendu ou une proposition sous-entendue reste invariable.
Exemple : Je lui ai donné toutes les explications que j'ai pu. (sous-entendu « lui donner »).
Sont surtout concernés par cette règle les participes cru, dû, pu et voulu.