Progrès technique et croissance

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Le progrès technique est l’un des moteurs de la croissance. Les économistes s’interrogent sur son origine, sa contribution à la ­croissance et ses effets sur le rythme de la croissance.

I. L’origine du progrès technique

Le progrès technique désigne l’ensemble des ­innovations qui permettent de produire davantage avec la même quantité de facteurs travail et capital. Il améliore donc la ­productivité globale des facteurs (PGF).

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On distingue les innovations de produits (nouveaux produits), de procédé (nouvelle méthode de production qui améliore la productivité) ou encore de nouvelles manières d’organiser le travail.

Dans les années 1950, les théories de la croissance présentent le progrès technique comme un résidu, c’est-à-dire la part inexpliquée de la croissance après la prise en compte des effets de l’augmentation de la quantité des facteurs de production. C’est un progrès technique exogène et autonome, qui n’est pas dû au comportement des agents économiques.

Les théories contemporaines de la croissance montrent que le progrès ­technique n’est pas autonome et peut s’expliquer par des choix économiques, notamment des choix d’investissement. Le progrès technique est donc généré par l’activité économique, il est alors endogène.

II. Le progrès technique endogène, source de croissance

Le progrès technique endogène peut s’expliquer par des investissements en ­recherche et développement. Ces dépenses de R&D sont à l’origine ­d’inventions qui peuvent trouver une application dans le champ économique et constituer des innovations. Elles sont alors une nouvelle source de création de richesse ­lorsqu’elles sont exploitées économiquement.

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Les activités de recherche et développement (R & D) se composent de la recherche fondamentale (nouvelles connaissances), de la recherche appliquée (inventions) et du développement (création de prototypes).

L’accumulation d’innovations et de connaissances nouvelles permet de ­générer des externalités positives : elles bénéficient à d’autres agents sans qu’ils supportent le coût de leur découverte. Ces innovations génèrent des rendements croissants en facilitant l’acquisition de nouvelles connaissances. Les facteurs de production deviennent de plus en plus efficaces permettant ainsi à la croissance de se maintenir.

La croissance apparaît alors comme un phénomène endogène et cumulatif : elle génère des ressources financières pour investir en recherche et développement permettant ainsi le progrès technique, source de croissance.

III. Le progrès technique et l’instabilité de la croissance

J. A. Schumpeter, économiste autrichien (1883-1950), distingue les innovations majeures qui bouleversent l’économie des innovations mineures qui en découlent et leur apportent des modifications secondaires. Ces grappes d’innovations constituent le moteur de la croissance.

La conséquence de l’innovation est un processus permanent de destruction créatrice : les activités rendues obsolètes par le progrès technique disparaissent et cèdent leur place aux nouvelles. Par exemple, les services de VOD remplacent peu à peu les DVD qui ont eux-même succédé aux cassettes vidéo ; les smartphones se substituent progressivement aux appareils photo numériques.

La diffusion des innovations s’accompagne d’une période de croissance ­économique, l’expansion. Lorsque l’innovation a été pleinement exploitée et que le marché est saturé, l’expansion laisse sa place à une période de récession, jusqu’à ce qu’une innovation majeure ­relance la croissance : la discontinuité du progrès technique donne un caractère cyclique à la croissance.

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Une récession désigne une période de baisse de l’activité économique qui se traduit par un ralentissement de la croissance. Pour J. A. Schumpeter, cette phase du cycle dure entre 20 et 25 ans avant l’apparition d’une innovation majeure.

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Le cycle de Schumpeter de l’innovation

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Source : Edelson Institute.

 Des innovations majeures donnent naissance à une grappe d’innovations, moteurs de la croissance. Par exemple, Internet a permis l’émergence de ­nombreuses activités créatrices de valeur ajoutée : le commerce en ligne, les ­réseaux sociaux, les films en VOD…

 Le rythme de ces innovations majeures semble s’accélérer : 55 ans séparent la découverte de la machine à vapeur et celle de l’électricité, mais seulement 40 ans l’électronique de l’informatique.