Les rapports ville-campagne ont été profondément transformés sous l’effet de la métropolisation. Les espaces ruraux semblent reculer alors que les néoruraux sont de plus en plus nombreux.
I Une modification des rapports ville-campagne
Tous les espaces ruraux connaissent un renouveau démographique depuis 1999, même si ce phénomène touche surtout les campagnes proches des villes.
Villes et campagnes sont interdépendantes. La première fonction des espaces ruraux reste de nourrir les villes. C’est aussi un espace récréatif pour les urbains et un espace disponible pour les stratégies d’entreprises (faible coût du foncier).
La métropolisation reconfigure les rapports entre les espaces en faisant notamment le vide autour des grandes métropoles. Ainsi, Toulouse a longtemps « aspiré » les activités de la région Midi-Pyrénées.
Chiffre clé
Selon les prévisions de l’Insee, 38 millions d’habitants devraient être périurbains ou ruraux en 2030, soit 56 % de la population, contre 48 % actuellement.
Les ménages ruraux sont plus motorisés que la moyenne des Français (93 %), en raison d’une faible desserte par les transports en commun et de la nécessité de se déplacer pour toutes les activités (emplois, loisirs, éducation) et la majorité des services (poste, santé, trésor public).
II Des espaces ruraux urbanisés
« Tiers espace », le périurbain se situe entre ville et campagne. On y retrouve une forte fonction résidentielle, une sociologie essentiellement urbaine et des activités multifonctionnelles (agriculture, services, industrie).
L’étalement augmente la durée des migrations pendulaires, favorise la congestion des radiales et, par conséquent, les émissions polluantes (Saint-Denis de la Réunion).
Le « rural profond » subit l’éloignement de la ville. Les activités y sont peu nombreuses, la population vieillissante. Dans certains cas, cet espace peut attirer des touristes lorsqu’ils disposent d’une agriculture de qualité ou de paysages exceptionnels (Sud du Massif central).
Certains espaces ruraux tirent avantage de l’enclavement avec le tourisme vert ou d’aventure (Hauts de la Réunion). D’autres bénéficient des fonds versés par l’Europe : FEDER (Fonds européen de développement régional), FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural).
III Les conflits d’usage multipliés par l’urbanisation
L’étalement urbain entraîne la multiplication des conflits entre les différents acteurs du périurbain et du rurbain. Les néoruraux importent leur mode de vie urbain dans des espaces qui restent le plus souvent agricoles. La chasse, l’exploitation des champs, l’élevage, le chant du coq sont autant de conflits potentiels entre les habitants.
La création d’infrastructures à destination des urbains dans les espaces ruraux peut susciter aussi de longs conflits (aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Center Parcs de Roybon).
Repère
Mot cléLe mitage est l’éparpillement, sans cohérence, d’infrastructures, d’habitats, de zones d’activité dans des espaces initialement ruraux.
Enfin, la disparition de surfaces agricoles au profit des villes pose à terme des défis majeurs. Toutes les 5,5 années, au rythme actuel, l’équivalent d’un département est bétonné. Procédant par mitage, l’urbanisation actuelle répond aux désirs de plus en plus d’urbains de posséder une maison individuelle.
ZoomLa quête du foncier à Saint-Denis de la Réunion
Avec 50 000 habitants gagnés en dix ans, La Réunion connaît une vive croissance démographique qui exerce une forte pression sur l’espace rural.
Le foncier est rare sur l’île comme dans tous les DROM. L’urbanisation menace donc le fragile équilibre réunionnais, principalement à Saint-Denis.