Les mutations sociales

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L’industrialisation rapide du pays entraîne également son urbanisation, nourrie par l’exode rural. Pour la contrôler, des travaux d’urbanisme sont entrepris dans la capitale. Dans ce contexte, deux groupes sociaux antagonistes s’affirment : la grande bourgeoisie et la classe ouvrière.

I Une France qui s’urbanise

1 Le poids du monde rural

Durant le Second Empire, la majorité des Français sont des paysans (68 % de la population totale en 1872). Si la vie reste dure à la campagne, le monde paysan soutient le régime pour sa politique économique.

2 Le début de l’urbanisation

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L’exode rural est le départ définitif des habitants des campagnes vers les villes.

En 1851, 22 % des Français vivent en ville ; ils sont 32 % en 1872 à cause de l’exode rural.

En effet, l’industrialisation nécessite une main-d’œuvre abondante que lui fournissent des campagnes où l’agriculture fait difficilement vivre une population pléthorique (Massif central, Pyrénées, Alpes).

3 La naissance d’un urbanisme moderne

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, Paris est une ville surpeuplée à la croissance anarchique. À l’instar de Londres, sa grande rivale, Napoléon veut en faire une ville saine, fonctionnelle, belle et sûre. C’est pourquoi il charge le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1869, de mener de grands travaux dans la capitale.

Haussmann fait détruire des quartiers vétustes pour y construire des immeubles homogènes. Les rues étroites et sinueuses sont remplacées par de larges avenues. Un réseau d’égouts est créé ; des espaces verts sont aménagés (squares, parcs et bois) ; de nombreux édifices sont construits (mairies, écoles, casernes).

Ces travaux favorisent la ségrégation sociale entre un centre transformé où vit la bourgeoisie et des quartiers périphériques où s’entassent les familles ouvrières.

II L’affirmation de la bourgeoisie et du monde ouvrier

1 L’âge d’or de la bourgeoisie

La haute bourgeoisie profite de la prospérité économique. De véritables dynasties industrielles (les Schneider au Creusot, les Wendel en Lorraine) et bancaires (les Pereire à Paris) se constituent. Face à l’État et aux ouvriers, Ils défendent leurs intérêts en créant des organisations patronales (le Comité des forges en 1864).

La haute bourgeoisie mène une vie luxueuse. Elle construit des hôtels particuliers, s’entoure d’une domesticité nombreuse, donne de fastueuses réceptions.

2 L’affirmation de la classe ouvrière

Avec l’industrialisation, les ouvriers sont de plus en plus nombreux. Mais leurs conditions de travail restent misérables : salaires faibles, journée de travail très longue, habitat souvent insalubre.

Auteur en 1844 d’un ouvrage de réflexion sociale, L’Extinction du paupérisme, Napoléon III veut rallier les ouvriers au régime, tout en les contrôlant. Une loi de 1854 les oblige à posséder un livret renseigné par le patron. En même temps, l’empereur encourage les industriels à construire des logements ouvriers.

En 1864, il leur accorde le droit de grève. Mais ils ne se rallient pas au régime trop lié à leur goût à la bourgeoisie d’affaires. Ils soutiennent plutôt les républicains comme lors des élections de 1869.