À l’origine du récit se trouvent les mythes (récits des origines fabuleuses des sociétés humaines) et les épopées (récits des exploits de héros guerriers) apparus dans l’Antiquité ; le modèle narratif s’est ensuite diversifié, certains récits se consacrant à la fiction, d’autres à la réalité.
I Les récits de fiction
Repère
À noterIl ne faut pas confondre récit et roman : le récit, plus large, désigne tout texte narratif, alors que le roman présuppose le caractère imaginaire des faits racontés.
Le roman n’est pas codifié par des règles très strictes, mais on peut le définir comme un récit de fiction relativement long et écrit en prose.
La nouvelle n’est pas beaucoup plus codifiée que le roman ; ce qui la différencie principalement de ce dernier est sa relative brièveté. Elle peut, comme le roman, adopter des formes ou des tonalités extrêmement variées : par exemple, les nouvelles fantastiques de Maupassant ont peu en commun avec ses nouvelles réalistes.
Le conte, genre de la fiction par excellence, narre des événements imaginaires, voire merveilleux, dont l’enjeu est de distraire le lecteur tout en l’instruisant ; aussi comporte-t-il souvent une morale explicite. Récit oral et populaire à ses origines, il passe à la littérature écrite sous la forme des contes de fées ; par la suite, le genre s’élargit et inclut de nombreux sous-genres, parmi lesquels le conte philosophique.
Le fabliau et la fable sont des récits de fiction écrits en vers : le premier désigne un bref récit en vers à la tonalité comique, qui narre les aventures de paysans ou de pauvres citadins. La seconde se confond avec l’apologue, et désigne un bref récit généralement en vers, dont les personnages peuvent être des hommes, des êtres inanimés ou des animaux, et qui renferme un enseignement moral.
II Les récits du réel
1 L’écriture du monde
Le récit journalistique constitue le récit du réel par excellence : généralement bref, il a pour fonction première de relater des faits dont la réalité est établie pour que le lecteur en prenne connaissance. Qu’il prenne la forme d’un reportage ou d’un simple fait divers, il adopte toujours une structure narrative ; on peut rapprocher de son principe différents autres textes narratifs, tels que le procès-verbal ou le témoignage, qui ne relèvent pas d’une pratique littéraire mais constituent malgré tout des récits.
Les chroniques et les récits d’histoire sont des récits longs qui retracent des événements appartenant à l’histoire collective, celle d’un peuple ou d’une nation. Les chroniques désignent, au Moyen Âge, des textes historiques qui rapportent les événements les plus importants d’une époque, en suivant l’ordre chronologique.
La biographie est aussi un récit du réel dans la mesure où son objet est la vie d’un individu, généralement célèbre, dont l’auteur s’engage à rendre compte avec la plus grande véracité possible.
2 L’écriture de soi
Les mémoires, le journal et l’autobiographie ont tous trois pour fonction de retracer la vie de leur auteur, de la façon la plus sincère possible.
Les mémoires mettent l’accent sur les événements historiques dont l’auteur a été le témoin, voire l’acteur principal (comme Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre-tombe).
Le journal, au contraire, reconstitue l’intimité de son auteur, qui a noté ses réflexions et les événements de sa vie privée au jour le jour (comme les frères Goncourt dans leur Journal), tandis que l’autobiographie est un récit rétrospectif de la vie privée de son auteur (comme Rousseau dans les Confessions).